Veille Permanente Classisme

[Barbe Bleue]

@Chatondelfuego Pour continuer dans la lignée du poste de @Rosenrot_ et te donner un exemple, le Nouveau dictionnaire illustré Larousse de 1905 décrivait ainsi les "Nègres": "Latin Niger: noir; homme, femme à la peau noire. C'est le nom donné spécialement aux habitants de certaines contrées d'Afrique... Qui forment une race d'hommes noirs, inférieure en intelligence à la race blanche, dite caucasienne".

(j'ai trouvé cette définition dans Je suis noir et je n'aime pas le manioc de Gaston Kelman)

Donc voilà, brandir le dico n'a pas tellement de sens tant il est le reflet de l'époque qui le produit...

 

[Rosenrot_]

@Rosenrot_ Les milieux militants non plus ne sont pas exempts d'idéologie non plus et je ne pense pas qu'il faille " laisser le dictionnaire de côté" si on s’intéresse aux luttes contre les discriminations (sinon pourquoi est ce qu'on fait tout un rafut sur l'accord en genre du mot "président" hum ?).

Les milieux militants ne sont pas exempts d'idéologie, c'est certain... d'où l'intérêt de choisir son camp. Si je veux lutter contre le racisme je vais plutôt piocher ma définition du racisme chez les antiracistes, tu vois ?
Pour ton deuxième point, je ne vois pas où tu veux en venir. Le vocabulaire existe en dehors des dictionnaires donc je ne vois pas en quoi ils sont indispensables ? Il existe effectivement beaucoup de cas où le langage n'est pas féminisé dans le dictionnaire (mais ce n'est pas le cas de "présidente", soit dit en passant), mais ça n'empêche pas les gens d'utiliser des mots qui n'existent pas dans le dictionnaire. Les dictionnaires n'ont pas d'utilité en matière de luttes contre les discriminations, parce qu'ils représentent une opinion conservatrice sur celle-ci.

Je pense que tu n'as pas compris l'exemple de @Barbe Bleue : un dictionnaire récent est bel et bien le reflet de notre époque, personne ne dit le contraire, mais on vit justement une époque raciste. Les définitions d'il y a 100 ans étaient plus racistes, mais celles d'aujourd'hui sont également racistes d'une autre façon et visent toujours à protéger la classe dominante (hommes blancs et riches).

 

[Barbe Bleue]

@Barbe Bleue Oui enfin je ne vais pas aller pécher une définition dans un dico de 1814 non plus . Il s'agit du Larousse illustré de 2012 (je pense qu'il est donc un bon reflet de notre époque même si il a deux ans ^^).

Plus sérieusement, je ne t'ai pas suggéré d'utiliser des outils linguistiques d'il y a cent ans. Le but de mon exemple était de montrer qu'il ne faut pas considérer un dictionnaire comme quelque chose qui existe en vase clos sans aucun rapport avec la société qui le produit. Si c'était le cas, les définitions seraient immuables. Si c'était le cas revoir ces vieilles définitions ne nous choquerait pas. Là c'est le cas parce que l'époque était imprégnée de racisme colonialiste et de la théorie de la classification des races héritée du 19ème siècle. Le racisme n'a pas disparu pour autant, et si son expression a changé par rapport à 1905, elle a aussi changé dans nos dictionnaires.

 

[Kyubey]

18:42 Non parce que "Salope" est un insulte sexiste
19:48 Ben oui, on pourrait s'interroger sur le fait que la société valorise la compétition au détriment de l'entraide... et le passage avec les SDF se passe de commentaire

 

[Maelyra]

@SuperGeekette pour le coup je suis vraiment choquée, surtout pour le passage à 19:48 :o J'avais vu cette vidéo au moment de sa parution et pourtant je n'avais même pas relevé cet élément... Pourtant la partie où il évoque les SDF est tellement méprisante.

Merci pour m'avoir ouvert les yeux sur ce point

 

[Kyubey]

Je ne sais pas trop où le mettre mais suite aux attentats de Charlie, j'en peux plus de voir toutes les émissions sur la difficulté du boulots de flic et le minuscule début de débat qu'il pouvait avoir sur les violences policières Pfiou envolé

 

[schizophrenia]

Tristesse et amertume. Je me suis inscrite à des concours pour rentrer en école à la fin de l'année. Il est indiqué que pour éviter la sélection "sociale", on n'est plus recruté sur dossier mais via ces concours là. Sauf que, le prix des concours oscille entre 150 et 250 euros (avec moins de 5% de réussite quand même). Et que l'épreuve qui est "décisive" est celle de culture générale. Payes ton égalité des chances.
Le pire c'est que j'ai intégré une prépa gratuite réservée aux Etudiants boursiers. La sélection était drastique (entretiens & test), et qu'au final il y a très peu d'élèves issus de la "diversité". La plupart sont bien français, ont très bien les moyens de vivre (le fait qu'ils aient été intégrés dépend du fait que leurs parents soient divorcés, ou qu'ils fraudent la bourse). Je trouve ça un peu injuste quand même (je suis moi même pas la plus à plaindre de tous).
J'ai dénoncé les prix exorbitants des concours et un mec pas boursier qui les passe aussi me dit : te plains pas, t'as une prépa gratuite, t'es super avantagée par rapport à nous qui payons un prépa privée. Le mec qui me dit ça à un père maître de conf' et une mère bibliothécaire . Ca m'a vachement heurtée, parce que même si je reconnais que j'ai eu de la chance, et que je la mérite peut-être pas, j'ai enchaîné les stages, j'ai du me débrouiller, bosser à côté et personne surtout pas mes parents ne m'a aidé.

 

[AngelTen Richard II]

@schizophrenia courage ! Je suis moi-même dans une prépa "de quartier" gratuite publique, et c'est vrai que je me rends compte souvent de la chance que j'ai eu d'avoir des parents qui ont fait des études et qui sont "à l'aise" (je suis pile dans la moyenne, globalement), et qui avaient les moyens de m'aider sur mes devoirs, de m'emmener en voyage, d'aller au musée... bref.
Je pense que tu mérites tout à fait ta chance, surtout si tu bosses à côté pour te payer quelque chose.

Par contre 150 à 250 euros le concours, il me semble que ce n'est (malheureusement) pas très cher. A part les écoles d'Etat prestigieuses (ENS) c'est super-cher les concours (je trouve personnellement qu'il s'agit d'une escroquerie absolue pour certains).

Deuxième nuance : le problème des "classes moyennes" c'est qu'on paye tout... y compris ce qui est vraiment cher. Du coup, je comprends un peu l'amertume : tu gagne de l'argent, mais au final tu redépenses tout parce que tu dois tout payer, et te retrouver au même niveau de vie que ceux qui sont boursiers (maître de conf et bilbiothécaire c'est le cas typique de ces jobs "payés suffisamment mais pas non plus si bien payés, qui empêchent tes enfants d'être boursiers mais qui ne sont pas rentables au point de pouvoir payer à l'aise la prépa à 4000 euros l'année, et que d'ailleurs à ce prix-là, est-ce vraiment la peine de bosser à côté pour l'étudiant, pour se payer la prépa, en sachant qu'il y aura en plus les éventuels frais de logement, de bouffe...")

 

[Chickenwing]

Hello, je vous écris parce qu je me sens un peu perdue.. J'ai étudié en service social et ça m'a ouvert les yeux sur tellement de choses et à mes yeux je défendait mes causes sociales en me formant pour agir directement comme agente de changement. Cependant, je me suis réorientée en enseignement ,ce qui me convient mieux. Mais , je me sens coupable aussi, jcar j'ai l'impression d'être hypocrite. D'avoir en moi des beaux idéaux à défendre et tout ,et des causes, mais au final je me sens impuissante. Je ne sais pas comment prendre part à tout ça et m'impliquer. Je vois que les associations et sincèrement c'est pas ce qui m'intéresse le plus, je me sentirais pas légitime. Comment faites0vous pour vous impliquer socialement et défendre vos causes?=

 

[schizophrenia]

@Thée : Oui alors désolée mon premier message pouvait porter à confusion car je ne parle pas de prépa post-bac.
Je suis dans un domaine un peu particulier, un domaine où les concours sont à bac+3 et très spécifiques. Ils nécessitent beaucoup de culture gé et les écoles post-concours sont le plus souvent privées (certaines dépendent de fac mais demandent quand même des frais de scolarité énormes : environ 4000 euros l'année) . Je précise aussi, que je fais cette prépa en parallèle des mes études dans une université publique.

Mais dans ledit domaine il n'existe aucune "prépa" dans le sens classique du terme (du style HEC ou Khagne). Donc ce n'est pas la question de rester dans le public ou non : aucun établissement n'en propose. Certaines fac mettent en place des formations complémentaires dans leurs cursus mais il s'agit soit de fac privées et élitistes (la catho par exemple) soit de fac situées dans des quartiers très côtés (paris III).
Reste donc deux prépas "gratuites" spécial boursiers qui sont, certes, pas publiques mais qui sont gratuites. Et quand la prépa moyenne coûte 6500 euros l'année pour 25% de réussite, on est super content qu'un tel dispositif existe.

 

[AngelTen Richard II]

@Thée quand je dis prépa "de quartier" c'est à dire que spécialement dans mon domaine, c'est très dur de trouver une prépa qui ne soit pas à Paris ou autre grande ville, et que là, elle est à seulement 15km de chez-moi, j'ai juste un bus à prendre c'est vraiment beaucoup plus pratique que si je devais aller sur Paris.
Ensuite, ma prépa a permis à pas mal de gens qui n'auraient pas été pris dans les grandes prépa parisiennes à cause d'un dossier scolaire assez inégal de quand même préparer des concours. Parce qu'en lettres quand t'habites pas à Paris, que tu ne sors pas des grands lycées ou que t'as pas 16 de moyenne, ou qu'il s'agit d'une réorientation... hé bin, t'es un peu dans les choux. Donc je suis bien content d'avoir une prépa près de chez moi, ce qui m'évite du trajet et de prendre un appart ^^
Disons que Louis le Grand aussi, c'est gratuit, mais que : L'appartement (si t'es pas pris en internat) + les factures ça coûte, et que le coût en temps est pas le même (trajet ou temps passé à faire les courses, faire les tâches ménagères etc...)

 

[Ornithor1k]

@Shann Je viens de l'écouter et c'est pas plutôt un dialogue entre les jeunes et les babyboomers?
Mais c'est vrai que le passage "Nous on a travaillé, on a pas volé" me rend un peu comme ça -> Vous avez quand même été bien aidés...