pieris;4456912 a dit :
@denderah
C'est certain qu'il ne faut pas faire une généralité, mais quel est le pourcentage des élevages bio qui respectent l'animal?
Lorsqu'on voit les vaches dans les champs, est-ce qu'elles composent la majorité de viandes qui se retrouvent dans nos assiettes? Melanie Joy (voir sa conférence sur le carnisme) avait dit que la majorité se passait dans des murs fermés, aveugles et impossible à pénétrer.
Et pareil que @kafkanorexia, je ne veux plus non plus utiliser l'animal pour mon plaisir.
Comme je l'avais dit plus haut, j'ai à redire sur cette fameuse vidéo. J'ai repoussé jusque là, car je manque de temps pour tout développer. ^^'
Cependant, le point principal, et pour répondre à ta question, c'est le fait que cette vidéo parle du cas des USA. Et autant tout ce qu'elle dit est vrai et intéressant dans ce contexte, autant, sa théorie et ses conclusions sont bien moins vraies dans le reste du monde.
Oui, aux USA, la majorité des élevages sont industriels, avec des animaux parqués dans le noir et autres joyeusetés, et inaccessibles.
Mais en France, si on prend notre exemple, non, c'est loin d'être le cas.
Elle dit qu'on ne voit pas les animaux qu'on mange... en France, dès que tu sors d'une agglomération, il est très facile et courant de voir les animaux d'élevage dans les champs. Même sans les chercher, on les verra de notre voiture. Moutons, vaches, chevaux, poules, sur les routes de campagne, entre les champs cultivés, ils sont partout dans les prés attenants.
Les seuls types d'élevages que l'on voit moins, et dont les conditions de vie se rapprochent de celles des États-Unis, ce sont ceux des porcs et des poulets en batterie.
Pour les vaches, que ce soit les vaches à viande, comme les limousines ou les charolaises, ou les vaches à lait, hollandaises ou normandes pour citer les plus connues, même en gros élevages, la plupart des bêtes sortent et vivent dans les champs, et ne sont pas parqués dans d'exigus corrals boueux comme aux US.
Je ne dis pas que les élevages usines de vache n'existent pas chez nous, attention ! Mais qu'en France, ceux qui les font paitre et sortir en prairie sont loin d'être une minorité.
Ce n'est pas pour rien que la viande de vache Limousine est réputée en général, il y a la qualité des lignées, mais aussi des conditions d'élevage.
Après, il y a le cas de la viande importée, qui peut venir fausser la donne, comme on l'a vu avec le cas des lasagnes, la traçabilité des plats préparés, etc.
Pour en revenir à la vidéo, son analyse est donc bonne quand elle dit que lorsqu'on cache les animaux, c'est qu'il y a soucis. Et justement, en France, on les cache pas tant que ça (à part les porcs, et les poulets en batterie donc, pour lesquels il y a tout lieu de s'inquiéter).
Il ne faut donc pas généraliser le cas US qu'elle décrit.
Elle l'évoque pourtant, mais ne le développe pas assez dans sa démonstration, quand elle montre les plats (porc vs cochon d'inde, poisson vs grenouille, etc). On sent qu'elle sous entend là les différences culturelles qui apprennent à aimer tel plat et être dégouté par tel autre de façon assez "arbitraire", mais elle ne développe malheureusement pas assez ce point vis à vis des autres cultures, et reste focalisée sur les US pendant tout le reste de la conférence. Alors que ça aurait été très intéressant de suivre ces pistes.
Car les différences culturelles, ça remet notamment pas mal en cause le fameux "fossé" que d'après elle, nous avons tous vis à vis de la viande que l'on mange et des animaux que l'on affectionne...
J'ai vu et connu des exemples hélas tout à fait contraire à cette pourtant belle théorie...
Mais je développerais ça dans un autre message.
Et pour en revenir à connaitre les conditions d'élevages bios chez nous... il n'y a malheureusement pas 36 manières, le plus efficace reste d'aller se déplacer sur place, d'évaluer, et repérer ceux chez qui on veut se fournir. Ensuite, passer via des COOP et cie pour que ce soit plus pratique.
C'est certain qu'on manque encore de labels fiables à ce sujet.... Mais ça ne signifie pas que tout est à jeter.
