Au final, les gens qui disent ça sont aussi souvent ceux qui n'ont pas concrètement à le faire (la théorie c'est toujours vachement plus cool que la pratique). Y en a qui le font, mais souvent c'est un très long parcours pavé de déconvenues, déceptions et humiliations en tout genre, tu passes pas de DRH à femme de ménage en un claquement de doigt, y a tout un processus derrière, long et douloureux, et on ne devrait pas trouver ça génial, au contraire, c'est désolant.
Vivre avec le RSA, ça fait quoi ?
- Initiateur de la discussion Annelise
- Date de début
J'ai un Master en design de produit et un DEUG en Biologie. Je présente bien, je suis souriante, pas bégueule, j'ai le contact facile et un certain sens des responsabilités.
J'ai fini mes études depuis 4 mois.
Et j'ai pas de boulot, depuis 4 mois.
Pire, je n'ai apparement pas droit au RSA par ce que je vis en couple, que je suis donc considerée comme faisant partie d'un foyer, que ce sont les revenus du foyer qui sont pris en compte et que ce que gagne mon copain est estimé suffisant.
Or, ça ne l'est pas. En plus de ça, si demain il me largue, je suis à la rue, sans aucuns revenus (par ce que, evidemment, mes parents ne m'aident plus, même quand je me retrouve le 10 du mois sans un sou, sans savoir comment je vais manger, ni comment je vais survivre pendant les 2 prochaine ssemaines....)
Je suis prête à prendre n'importe quel boulot, n'importe quoi, vraiment...Sauf que soit je suis surqualifiée, et les magasins/entreprises prefèrent prendre des étudiants pour l'été, ou des personnes avec moins de diplômes, soit au contraire je suis sous qualifiée, par ce qu'ayant passé des années à étudier, forcément je n'ai pas les deux ans d'experience demandés pour vendre et préparer des commandes...
Alors non, en effet, je ne suis pas dans une des régions les plus dynamqiue, et pour trouver un boulot, faudrait que je déménage. Sauf que pour déménager, faut de l'argent, pour trouver un appart ailleurs, faut un boulot et des revenus réguliers, je n'ai ni l'un, ni l'autre.
Resultat, plus ca va plus je me décourage, j'ai l'impression d'avoir mes années d'étude dans le cul, bien profond, que ça n'a servi à rien. Je me sens minable, par ce que je vis au crochets de mon mec.
Et si j'avais le RSA, je pense que je le vivrais pareil.
Je pense que je suis pas la seule dans ce cas, jeune diplômée prête à foutre en l'air sa fierté pour ganger un peu d'argent avec n'importe quel boulot, sauf que voilà, des boulots j'en ai pas, je me fais refouler de partout, même du pire. Alors le cliché du mec au RSA qui profite du système, je lui crache dessus tellement c'est une idée fausse et erronnée. Merci pour cet article.
J'ai fini mes études depuis 4 mois.
Et j'ai pas de boulot, depuis 4 mois.
Pire, je n'ai apparement pas droit au RSA par ce que je vis en couple, que je suis donc considerée comme faisant partie d'un foyer, que ce sont les revenus du foyer qui sont pris en compte et que ce que gagne mon copain est estimé suffisant.
Or, ça ne l'est pas. En plus de ça, si demain il me largue, je suis à la rue, sans aucuns revenus (par ce que, evidemment, mes parents ne m'aident plus, même quand je me retrouve le 10 du mois sans un sou, sans savoir comment je vais manger, ni comment je vais survivre pendant les 2 prochaine ssemaines....)
Je suis prête à prendre n'importe quel boulot, n'importe quoi, vraiment...Sauf que soit je suis surqualifiée, et les magasins/entreprises prefèrent prendre des étudiants pour l'été, ou des personnes avec moins de diplômes, soit au contraire je suis sous qualifiée, par ce qu'ayant passé des années à étudier, forcément je n'ai pas les deux ans d'experience demandés pour vendre et préparer des commandes...
Alors non, en effet, je ne suis pas dans une des régions les plus dynamqiue, et pour trouver un boulot, faudrait que je déménage. Sauf que pour déménager, faut de l'argent, pour trouver un appart ailleurs, faut un boulot et des revenus réguliers, je n'ai ni l'un, ni l'autre.
Resultat, plus ca va plus je me décourage, j'ai l'impression d'avoir mes années d'étude dans le cul, bien profond, que ça n'a servi à rien. Je me sens minable, par ce que je vis au crochets de mon mec.
Et si j'avais le RSA, je pense que je le vivrais pareil.
Je pense que je suis pas la seule dans ce cas, jeune diplômée prête à foutre en l'air sa fierté pour ganger un peu d'argent avec n'importe quel boulot, sauf que voilà, des boulots j'en ai pas, je me fais refouler de partout, même du pire. Alors le cliché du mec au RSA qui profite du système, je lui crache dessus tellement c'est une idée fausse et erronnée. Merci pour cet article.
Luna-mad;2537221 a dit :
Je vais te donner l'exemple d'une amie qui travaille comme surveillante dans un lycée en parallèle de ses études. Elle touche approximativement 700 euros. Elle gagne donc trop pour avoir la CMU, ou les tarifs sociaux de l?électricité, ou les avantages pour les transports en commun par exemple. Sachant qu'elle a des lunettes et des problèmes de santé et qu'elle va donc assez souvent chez le médecin, mais n'a pas de mutuelle parce que trop chère, je me demande si au final, elle aurait par presque autant d'argent en restant chez elle, toucher le RSA et avoir la CMU. (Corrigez moi si je me trompe).
Après le problème c'est que quand on voit ce type de problème on crie "On donne trop d'aides". J'aurais tendance à dire qu'il faut justement niveler vers le haut, et pas vers le bas.
Encore une fois, ils nous ont pris le problème à l'envers. Il y a plein de cas ou ce n'est pas "rentable" d'aller travailler, par exemple congé parental ou travail + nounou pour les enfants. Ça semble assez illogique dans le principe. Il faudrait que les salaires soient plus élevés, ou que les petits revenus soient aussi aidés plus souvent, mais pas songer à supprimer les aides. On peut pas laisser les gens vivre sans rien sous pretexte qu'il y a une minorité de profiteurs. En tout cas, un pays qui ferait ca, ce n'est pas un pays dans lequel je veux vivre.
Il y a quand mêmes quelques personnes qui abusent du RSA. Cet été j'ai travaillé au service RSA de ma ville, un jour un mec qui le touchait est arrivé avec la voiture-de-kéké-méga-tunéééée et les habits-qui-vont-biens-avec, enfin bref le gros foutage de gueule.. Et en plus il venait se plaindre..
A part ces quelques boulets je suis entièrement d'accord avec toi.. J'ai vu des choses assez miséreuses: une fille de 18 ans qui venait d'avoir des jumeaux, un type qui avait fait écrire sa lettre par sa fille de 7 ans (j'ai cru pleurer en la lisant), des gens qui tentent de faire des formations coute que coute, même les moins valorisantes pour se sortir de la merde ..ect
A part ces quelques boulets je suis entièrement d'accord avec toi.. J'ai vu des choses assez miséreuses: une fille de 18 ans qui venait d'avoir des jumeaux, un type qui avait fait écrire sa lettre par sa fille de 7 ans (j'ai cru pleurer en la lisant), des gens qui tentent de faire des formations coute que coute, même les moins valorisantes pour se sortir de la merde ..ect
Je lui dirais de se renseigner, on ne connait malheureusement pas toujours les droits qu'on a ! En tout cas merci pour l'info
L
leonor
Guest
Je vais être assez brut de coffrage, mais tant pis 
Vous en faites pas, ce sera pas long. (Et non, les personnes au RSA ne sont pas des feignasses ou des bons à rien, n'en déplaise à nos chers politiciens qui sont à mille lieues des problèmes financiers que nous rencontrons toutes à l'heure actuelle.)
Les 500? par mois (rien de plus) pour vivre, j'ai connu. Tu crèves effectivement la dalle, tu peux oublier toute vie sociale et tu peux également perdre le manuel de ton chauffe-eau, puisque tes douches, tu les prends froides.
Perso cette histoire de RSA reflète simplement combien la force de travail de ce pays part à vau l'eau. Combien la jeunesse diplômée et qualifiée est peu considérée. Pour autant que j'aime la France, je suis bien décidée à prendre la seule alternative qui s'offre à moi: l'expatriation. Je ne sais pas si l'herbe est plus verte ailleurs, je sais également que certains des maux de notre société (en particulier le côté kafkaïen de notre système scolaire mais aussi toutes ces barrières impénétrables, pistons, argent, relations... qui nous empêchent, ben, de travailler), nous en sommes directement responsables, mais au moins j'aurai tout tenté pour trouver la considération que je n'ai pas ici.
Marre de travailler d'arrache-pied, de mener de front études et boulot si c'est pour finir avec des stages peu qualifiants de un mois et trente jours histoire de pas nous payer.
Donc moi, je me barre, et c'est sans doute la meilleure décision que j'aurai prise. Je ne dis pas que c'est facile, mais sauter le pas...
Dieu comme la France devient triste.
Voilà pour la diatribe.
Vous en faites pas, ce sera pas long. (Et non, les personnes au RSA ne sont pas des feignasses ou des bons à rien, n'en déplaise à nos chers politiciens qui sont à mille lieues des problèmes financiers que nous rencontrons toutes à l'heure actuelle.)Les 500? par mois (rien de plus) pour vivre, j'ai connu. Tu crèves effectivement la dalle, tu peux oublier toute vie sociale et tu peux également perdre le manuel de ton chauffe-eau, puisque tes douches, tu les prends froides.
Perso cette histoire de RSA reflète simplement combien la force de travail de ce pays part à vau l'eau. Combien la jeunesse diplômée et qualifiée est peu considérée. Pour autant que j'aime la France, je suis bien décidée à prendre la seule alternative qui s'offre à moi: l'expatriation. Je ne sais pas si l'herbe est plus verte ailleurs, je sais également que certains des maux de notre société (en particulier le côté kafkaïen de notre système scolaire mais aussi toutes ces barrières impénétrables, pistons, argent, relations... qui nous empêchent, ben, de travailler), nous en sommes directement responsables, mais au moins j'aurai tout tenté pour trouver la considération que je n'ai pas ici.
Marre de travailler d'arrache-pied, de mener de front études et boulot si c'est pour finir avec des stages peu qualifiants de un mois et trente jours histoire de pas nous payer.
Donc moi, je me barre, et c'est sans doute la meilleure décision que j'aurai prise. Je ne dis pas que c'est facile, mais sauter le pas...
Dieu comme la France devient triste.
Voilà pour la diatribe.
Shuffle.;2537804 a dit :
Ben tu vois, ça aussi c'est un des gros problèmes quand tu fais parti des pauvres aidés par l'Etat (un statut qui fait rêver... :xp: ). Les gens te jugent constamment. S'ils constatent que t'as troqué tes sandales trouées contre une paire de Nike, ils en concluent que tu es un profiteur toi aussi (sans oublier d'analyser fictivement ton portefeuille pour découvrir comment tu as pu payé). Alors que ça ne viendrait à l'idée de personne de juger ce type de dépense chez un salarié. Parce qu'un bon pauvre, c'est un pauvre qui traine sa misère sur écran géant...
Merci pour cet article 
J'ai touché le RSA environ un an ou deux (je ne sais plus trop) après l'arrêt de mes études. Et oui, c'est très mal vu de toucher le RSA, peut-être encore davantage lorsqu'on est jeune.
Le RSA, c'est quoi?
- Un budget extrêmement limité: tout se résumait à pouvoir manger, et à payer le loyer. AUCUN LOISIR pour ma part. La hantise du découvert chaque mois qu'on ne pourra pas combler - et si on tombe dans sa spirale, c'est la mort. Si on est pas aidé financièrement par un membre de la famille ou par une assistante sociale ponctuellement, c'est TRES dur de vivre.
- La possibilité de la CMU, et les trains gratuits dans toute la région (que beaucoup utilisent non pas pour les entretiens, qui sont peu fréquents, mais pour se promener, ce que j'ai fait également). Pour la CMU, c'est un droit d'utilité publique, ô combien important. Avoir au moins la possibilité de se soigner sans débourser un sou, car les moyens ne le permettraient pas. Pour peu qu'on ait une très mauvaise santé et le RSA, la CMU permet d'avoir le privilège de se soigner gratuitement (ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays où la santé devient un luxe). Je trouve ça extrêmement important, primordial et ce droit malheureusement, risque d'être de plus en plus entaché.
Oui, j'ai déjà eu l'impression à la pharmacie ou chez un spécialiste que mon droit à la CMU me rangeait dans une case négative; oui, j'ai déjà vu dans les regards quelque chose qui s'apparentait à du mépris.
- Tous les mois le rendez-vous ANPE avec un conseiller ou une conseillère qui peut être extrêmement désagréable et se placer en juge et envoyer des piques dégueulasses. J'ai le souvenir de plusieurs conseillères ANPE qui m'enfonçaient encore plus et aller au rendez-vous mensuel était une véritable épreuve pour mon moral; je savais d'avance que j'allais en ressortir le moral et mon estime de moi-même dégommés pour des jours et des jours (déjà qu'ils étaient pas bien haut).
Sans compter les preuves que l'on doit donner quant à nos recherches d'emploi, qui malheureusement vu l'était actuel du marché de l'emploi, étaient parfois bien maigres. Aller au rendez-vous avec deux papiers tout pourris attestant de mes démarches, et qui n'ont mené à rien, voilà de quoi se sentir enfoncé encore plus. Alors si en plus on doit se sentir méprisé par une conseillère, c'est la totale. Niveau chaleur humaine, et humanité tout court, je trouve Pole emploi et ses salariés, en général, extrêmement démoralisants. C'est un endroit où rien n'est fait pour arranger l'image et l'estime des personnes en situation précaire. Bon, je ne vais pas tomber dans la généralité: J'ai eu par la suite deux conseillers vraiment biens, et à qui même j'ai dit la vérité lorsque je suis retombée en dépression: Je ne pouvais plus me confronter au monde, encore moins à celui de l'emploi, et je n'effectuais plus aucune démarche. Ils m'ont compris, et l'un d'eux m'a particulièrement aidée un jour où j'étais au bout du rouleau. J'ai pu me confier à lui et il m'a conseillé de toute urgence d'aller parler à quelqu'un, de voir un psychologue, ce que j'ai fait le jour-même (...)
Personnellement, je ne sais pas comment on peut aujourd'hui, actuellement, percevoir le RSA et profiter du système. Tous les mois nous devons attester, prouver notre recherche d'emploi et tout est fait en pratique pour que l'on ne se sente pas protégé dans cette situation-là et qu'on y reste pas. Au temps du RMI, oui, beaucoup ont dû se conforter dedans - mais c'est un "maigre" confort - et y perdurer, parce qu'il était peut-être encore possible de se laisser porter sans être dérangé. Mais aujourd'hui, je ne sais pas comment les gens qui sont au RSA le restent tranquillement sans devoir attester d'une recherche d'emploi. J'en vois, oui, il y a des gens dont je sais qu'ils ont le RSA et qui ont l'air de ne rechercher rien, que je ne vois pas travailler et rester comme ça, mais je ne sais pas comment on ne les emmerde pas, comment ils le perçoivent toujours, comment ils font aux rendez-vous mensuels: cela reste un mystère pour moi.
J'ai touché le RSA environ un an ou deux (je ne sais plus trop) après l'arrêt de mes études. Et oui, c'est très mal vu de toucher le RSA, peut-être encore davantage lorsqu'on est jeune.Le RSA, c'est quoi?
- Un budget extrêmement limité: tout se résumait à pouvoir manger, et à payer le loyer. AUCUN LOISIR pour ma part. La hantise du découvert chaque mois qu'on ne pourra pas combler - et si on tombe dans sa spirale, c'est la mort. Si on est pas aidé financièrement par un membre de la famille ou par une assistante sociale ponctuellement, c'est TRES dur de vivre.
- La possibilité de la CMU, et les trains gratuits dans toute la région (que beaucoup utilisent non pas pour les entretiens, qui sont peu fréquents, mais pour se promener, ce que j'ai fait également
). Pour la CMU, c'est un droit d'utilité publique, ô combien important. Avoir au moins la possibilité de se soigner sans débourser un sou, car les moyens ne le permettraient pas. Pour peu qu'on ait une très mauvaise santé et le RSA, la CMU permet d'avoir le privilège de se soigner gratuitement (ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays où la santé devient un luxe). Je trouve ça extrêmement important, primordial et ce droit malheureusement, risque d'être de plus en plus entaché.Oui, j'ai déjà eu l'impression à la pharmacie ou chez un spécialiste que mon droit à la CMU me rangeait dans une case négative; oui, j'ai déjà vu dans les regards quelque chose qui s'apparentait à du mépris.
- Tous les mois le rendez-vous ANPE avec un conseiller ou une conseillère qui peut être extrêmement désagréable et se placer en juge et envoyer des piques dégueulasses. J'ai le souvenir de plusieurs conseillères ANPE qui m'enfonçaient encore plus et aller au rendez-vous mensuel était une véritable épreuve pour mon moral; je savais d'avance que j'allais en ressortir le moral et mon estime de moi-même dégommés pour des jours et des jours (déjà qu'ils étaient pas bien haut).
Sans compter les preuves que l'on doit donner quant à nos recherches d'emploi, qui malheureusement vu l'était actuel du marché de l'emploi, étaient parfois bien maigres. Aller au rendez-vous avec deux papiers tout pourris attestant de mes démarches, et qui n'ont mené à rien, voilà de quoi se sentir enfoncé encore plus. Alors si en plus on doit se sentir méprisé par une conseillère, c'est la totale. Niveau chaleur humaine, et humanité tout court, je trouve Pole emploi et ses salariés, en général, extrêmement démoralisants. C'est un endroit où rien n'est fait pour arranger l'image et l'estime des personnes en situation précaire. Bon, je ne vais pas tomber dans la généralité: J'ai eu par la suite deux conseillers vraiment biens, et à qui même j'ai dit la vérité lorsque je suis retombée en dépression: Je ne pouvais plus me confronter au monde, encore moins à celui de l'emploi, et je n'effectuais plus aucune démarche. Ils m'ont compris, et l'un d'eux m'a particulièrement aidée un jour où j'étais au bout du rouleau. J'ai pu me confier à lui et il m'a conseillé de toute urgence d'aller parler à quelqu'un, de voir un psychologue, ce que j'ai fait le jour-même (...)
Personnellement, je ne sais pas comment on peut aujourd'hui, actuellement, percevoir le RSA et profiter du système. Tous les mois nous devons attester, prouver notre recherche d'emploi et tout est fait en pratique pour que l'on ne se sente pas protégé dans cette situation-là et qu'on y reste pas. Au temps du RMI, oui, beaucoup ont dû se conforter dedans - mais c'est un "maigre" confort - et y perdurer, parce qu'il était peut-être encore possible de se laisser porter sans être dérangé. Mais aujourd'hui, je ne sais pas comment les gens qui sont au RSA le restent tranquillement sans devoir attester d'une recherche d'emploi. J'en vois, oui, il y a des gens dont je sais qu'ils ont le RSA et qui ont l'air de ne rechercher rien, que je ne vois pas travailler et rester comme ça, mais je ne sais pas comment on ne les emmerde pas, comment ils le perçoivent toujours, comment ils font aux rendez-vous mensuels: cela reste un mystère pour moi.
Anourocéphale;2536742 a dit :
Le problème c'est qu'à accepter des emplois sous qualifiés on risque de s'y enfermer. Je suis assistante sociale et je ne compte pas les caissières qui ont 10-15 ans de maison et des diplômes.
La spirale fait qu'on prend un job alimentaire, si on veut qu'il nous rapporte plus que les allocs il faut le prendre à plein temps, du coup, on a moins de temps pour chercher d'autre job (si on a des enfants par exemple), moins de temps pour les entretiens, moins de temps pour tout ça...au final le temps passe et sur son cv on se retrouve soit avec une trou, soit avec une longue expérience qui ne colle pas avec ce qu'on cherche. Et quoi qu'on en dise, peu de recruteurs acceptent l'excuse "il me fallait travailler". Après c'est un choix à faire, mais bénéficier du dispositif pendant un temps, en mettant la misère aux conseillers pour enchaîner les formations, en faisant des stages, plutôt qu'un job alimentaire à plein temps ça peut être à étudier.
Enesque;2539128 a dit :
J'sais pas sur le coup ça m'a quand même fait bizarre sachant que ya des gens qui galèrent à remplir leur caddie à la fin du mois, salariés compris pas que ceux qui touchent le RSA. Et lui il arrive comme une fleur.. Les "pauvres" ont quand même d'autres priorités qu'un plaisir de ce genre, il me semble, ils trouvent leur bonheur ailleurs que dans une caisse a 30000, non?
J'pense qu'il faut pas faire de l'angélisme, voir tout noir c'est mal mais tout blanc c'est pas mieux non plus..
Pour ce qui est de l'apparence, j'ai pas dis que les "pauvres" comme vous dites (la pauvreté est subjective c'est à chacun de se qualifier ainsi ou non, il me semble) devaient le paraître.
Heureusement qu'au service où je travaillais une autre secrétaire a fait la remarque, parce que là j'ai l'impression d'être Sarkozy-croisé-lePen qui crache sur les pauvres
Meenah;2539173 a dit :
C'est justement ça qui pose problème. Dans la logique, c'est pas normal qu'une personne qui ne travaille pas à temps plein soit "désavantagée" par rapport à si elle restait au RSA.
Après pour l'histoire des recruteurs qui ne comprennent pas, mes amies ont peut être eu de la chance, mais j'en ai 2 qui ont été recrutée dans leur branche, et lors de l'entretient le recruteur (c'était pas le même bien évidement) leur a dit qu'il les avait choisie parce qu'elles avaient bossé longtemps au MacDo et c'était un signe qu'elles étaient courageuses etc.
Je suis peut être naïve, mais je me dis qu'un recruteur doit vraiment être bizarre pour préférer embaucher quelqu'un qui est resté 2 ans sans emploi plutôt que quelqu'un qui est allé faire un métier plutôt éprouvant et fatiguant.
Ca reste un sujet difficile en tout cas, si seulement personne n'avait besoin de toucher le RSA
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