Ah oui, j'avais interprété ça façon "moi je bosse pendant mes études donc ceux qui le font pas sont des feignants".
Au temps pour moi...
Au temps pour moi...
Nasty Wasp;2543377 a dit :Ah oui, j'avais interprété ça façon "moi je bosse pendant mes études donc ceux qui le font pas sont des feignants".
Au temps pour moi...
Hellébore;2541403 a dit :Oui, c'est vrai, bosser c'est bien, ça ne m'amuse pas de ne rien faire, etc. Mais perdre du temps, de l'argent, voire la santé pour rester dans la course? Je sais pas si j'en ai le courage.
Fouipin;2546214 a dit :Donc actuellement je galère à joindre les deux bouts avec à peu près rien, pas de taf dans ma branche, un bac +3 inutile, la pratique de deux langues qui sert à rien, et une première place dans ma promo qui n'a aucun sens. J'erre entre petits boulots et missions, j'ai aucune envie de prendre un cdi de femme de ménage parce que c'est illogique par rapport à mon projet de vie. Croyez moi que le jour où j'aurai droit au rsa, si je suis toujours en galère je ne me gênerais pas. Et je ne rougirais pas non plus.
Et mon deuxième exemple c'est ma copine. Fac d'art plastiques, IUT métiers du livre, passionnée par ces deux environnement, très talentueuse, acharnée et volontaire. Elle refuse de prendre un job de merde payé au lance pierre pour faire un truc qu'elle déteste. Parce qu'un job abrutissant à temps plein, c'est plus du tout de temps pour dessiner ou peindre, c'est la fin de l'épanouissement, c'est le début d'une routine qui te massacre à petit feu. Elle est au RSA depuis 8 ans, elle cherche activement du taf, parfois elle trouve des p'tits boulots ou de courtes missions qui lui plaisent. Elle fait beaucoup de bénévolat, elle est investie dans une asso de fresque.
Est ce qu'il faut remercier l'Etat qui t'aide à survivre? Remercier sa propagande concernant les études, délaissant l'art et engendrant la marginalisation? Le RSA, c'est inaccessible pour moi. J'y aurai droit dans 4 ans, peut-être, si ma situation est toujours aussi pourrie. Je trouve ça cool que des gens arrivent à s'en sortir avec. J'accepterai des travaux dévalorisant parce que j'ai besoin de rester active et que j'ai été élevée comme ça. Ma copine, si elle gère comme ça, c'est chouette. Je respecte totalement ça parce qu'elle se bouge sur plein de fronts, et c'est la classe.
Nasty Wasp;2546400 a dit :Ce qui m'hallucine, c'est ce paradoxe entre "faut prendre n'importe quel boulot et dire merci, peu importe sa situation" et "faut faire des études et des machins pour ne pas se retrouver dans un boulot pourri mal payé". Ben oui, mais quand tu suis le second chemin, tu finis dans le premier pareil, et en plus on te vomis ton ambition au nez. Si tu prends le premier chemin, on te vomis juste ton manque d'ambition supposé.
Au final, plus personne ne sait ce qu'il doit faire et tout le monde se fait juger pareil, entre les ambitions personnelles et la réalité du monde du travail plus rien ne tourne rond.
Je crois que le problème est d'avoir voulu faire croire aux gens que le boulot devait être un truc sympa et épanouissant. Dans les faits, c'est de l'alimentaire pour la majorité, la culpabilité et la déprime en option. On nous dit qu'on fera ce qu'on aime si on suit le cursus qui colle bien et qu'on s'accroche. Sauf que non, faut encore que le marché de l'emploi suive derrière, ce qui n'est pas le cas. On se retrouve donc dans des boulots qu'on aime pas (quand on en trouve), avec ses ambitions en bandoulières et ses diplômes qui ne servent à rien. Y a aussi quelques chanceux, c'est vrai.
Marche ou crève quoi...
Nasty Wasp;2546889 a dit :C'est vrai que lorsqu'on parle de refuser des offres, on voit tout de suite la feignasse dans son canapé qui refuse de se lever pour moins de 2000.
Les offres proposés par l'anpe sont quand même souvent à côté de la plaque, quand c'est pas simplement dégradant (des fois aussi on relit plusieurs fois l'annonce en se demandant si c'est pas une blague d'un pote).
Je bosse dans l'informatique, côté développement. Mon dernier passage par la case pôle emploi, on m'a refilé des offres pour un boulot de concierge, faire du porte à porte, tout ce qui est dans l?événementiel également et on m'a même convié à un atelier obligatoire (demi journée) pour découvrir les métiers de l'agriculture. J'ai pas mal d'exemples du genre, mais je ne me souviens pas de tout. Rien de bien dégradant c'est vrai, mais quand on cherche du boulot comme dév, c'est un peu foutage de gueule. Les seules annonces que je recevais dans mon domaine était juste hallucinantes (genre la boite qui exige bac +52 , maitrise totale de tous les langages de prog et quinze ans d'expérience. J'exagère mais si peu. Tous ça pour un bout de smic.
Tout ça pour dire que avant de s'étonner que des gens refusent les offres, faut voir la gueule des offres en question quand même.