Je ne comprends pas pourquoi vous préconisez de mentir ou de noyer le poisson. Cette question, elle est illégale, point. Un simple : « vous n’avez pas le droit de me poser cette question » ferme mais aimable est suffisant. Pas besoin de s’appesantir plus, et ce n’est pas malaisant ni malpoli.
Parce qu’en ne recadrant pas les recruteurs qui posent cette question, on légitime le fait que c’est normal de poser des questions sur la vie privée des candidats (or, ça ne l’est pas, c’est même interdit par le Code du travail). Et évidemment, cette question retombe toujours sur... les femmes. Et ça normalise aussi le fait que c’est uniquement aux femmes de s’occuper de leurs enfants, alors que bon, on est au XXIe siècle, il serait temps d’avancer sur la question
La solution évidemment ce serait un congé paternité égal au congé maternité, ou un congé parental à se repartir équitablement entre parents. Mais bon, on est loin d’y être malheureusement...
Si je suis d'accord avec toi sur le papier, je trouve que c'est dommage de culpabiliser les "victimes"... On est face à une situation très inconfortable pour la personne en entretien, oui c'est illégal, point... mais on sait bien que de manière générale, dans le monde du travail, la hiérarchie profite du fait que les gens soient aux abois, souvent pris par la gorge et acceptent beaucoup de choses car il faut bien manger et que, suivant les profils, des boulots ça ne se trouve pas comme ça.
Et quelqu'un qui dès l'entretien fait un rappel à la loi en s'opposant à sa (future) hiérarchie, c'est 98% du temps red flag : dans la tête du/de la recruteur.euse, ça veut dire "encore un.e syndicaliste qui va nous faire ch**".
Contre une personne qui va, à juste titre, se révolter de cette question, on en a des dizaines, qui jouent gros sur cet entretien et ont un besoin vital du job... et qui, et ça se comprend parfaitement, vont passer outre pour mettre toutes les chances de leur côté.
Pour la petite anecdote amère, j'ai bossé pas mal d'années à Mac Do et les managers nous disaient clairement que si Mac Do recrutaient un max d'étudiants, c'est parce qu'ils ne connaissaient pas leurs droits et acceptaient tout car nouveaux dans le monde du travail. Il fallait embaucher également un max de filles en caisse, parce qu'elles avaient beaucoup plus tendance à encaisser sans rien dire et continuer à sourire, plutôt que tout envoyer péter quand ça les gonflait (et effectivement, si j'ai souvent vu dans les multiples mac do où j'ai bossé, des mecs quitter leur shift en plein rush en lançant les ustensiles à travers la cuisine, jamais une meuf et pourtant en caisse on en prenait vraiment plein la tronche...).
C'est révoltant à entendre et ça en dit long sur notre société patriarcale, mais c'est une vrai politique d'embauche chez eux, qui faisait ses preuves à l'époque en tout cas et plébiscitée au niveau national (et international j'imagine), puisque c'est ce qu'on disait aux cadres en formations !
Alors oui, c'est illégal, point, mais ce serait vraiment naïf de croire que il n'y a pas foultitudes de pratiques RH illégales dans les entreprises, quelle que soit leur taille d'ailleurs, même si c'est encore plus grave dans un grand groupe car en principe ils ont une armée d'avocats et n'ont pas l'excuses de la méconnaissance des textes, ou de la précarité économique qui pousserait à des pratiques illégales, moralement condamnables mais pragmatiquement efficaces pour limiter l'absentéisme.
[EDIT : le problème ce n'est pas les employé.e.s qui ne disent rien, le problème c'est la liberté donnée aux entreprises de continuer avec de telles pratiques, sans aucun contrôle et des sanctions ridicules quand les pratiques éclatent au grand jour.]