Vous utilisez un navigateur obsolète. Il se peut que ce site ou d'autres sites Web ne s'affichent pas correctement. Vous devriez le mettre à jour ou utiliser un navigateur alternatif.
Faisant partie des gens qui considèrent les batteurs comme le pain du sandwich (aka l'indispensable mais oublié, mon dieu écoutez un solo de Travis Barker ou Mario Goosens), mille fois OUI.
@Fab : je crois qu'il est également intéressant de souligner que ce film a reçu le Grand Prix du Jury ainsi que le Prix du Public lors du dernier festival de Deauville, et qu'il est le seul de l'édition 2014 à avoir eu droit à une standing ovation de 10 minutes à la fin de la projection
J'en ai d'ailleurs écrit une critique juste là, si ça intéresse des MadZ..
Je viens de lire ta critique que je trouve très bonne et je ne peux qu'approuver le "On est en sueur avec lui à la fin de la projection."
J'étais à la fois pleine d'énergie et crevée en sortant du ciné. Une vraie pépite ce film.
Je suis étonnée d'une telle unanimité car je suis justement allée le voir hier et j'ai été plus que mitigée... Surtout sur la morale du film, qui est bien résumée par Fab dans le titre de l'article. Je trouve que l'art est ici uniquement représenté comme une souffrance et une ambition, être le meilleur, "be one of the greatest": avez-vous vu du plaisir dans le fait de jouer de la batterie à un moment? La relation sadique qui sous entend que ce n'est qu'ainsi qu'on force les gens à se dépasser, qu'on fait naître le génie... J'ai eu beaucoup de mal.
La musique et la pratique d'un instrument artistique ne sont représentés qu'en terme de rapport de force, les relations aussi: les faibles autour du garçon, ceux qui n'ont pas d'ambition, les "ratés".
Je ne dis pas qu'on nous force à adhérer à la façon de penser de Andrew, certains échos (le coup de fil de la fin, je n'en dis pas plus) nous montrent qu'il n'y voit pas forcément clair, mais la mise en forme du film, l'esthétique du sang et de la sueur, de la souffrance comme quelque chose de beau, ça m'a dérangée.
On voit Andrew aimer les jazzmen mais on ne le voit pas aimer faire de la batterie, on le voit pris de folie, de passion destructrice mais pour moi c'est bien limité.
Le fait que la pratique d'un art peut nous construire, nous forme, n'intervient à aucun moment. Seule la discipline au bord du masochisme semble considérée comme valable pour atteindre le génie.
PS: je ne sais pas comment mettre des choses en spoiler , si quelqu'un peut me dire siouplé ça nous aidera pour continuer la discussion
Je trouve que l'art est ici uniquement représenté comme une souffrance et une ambition, être le meilleur, "be one of the greatest": avez-vous vu du plaisir dans le fait de jouer de la batterie à un moment? La relation sadique qui sous entend que ce n'est qu'ainsi qu'on force les gens à se dépasser, qu'on fait naître le génie... J'ai eu beaucoup de mal.
PS: je ne sais pas comment mettre des choses en spoiler , si quelqu'un peut me dire siouplé ça nous aidera pour continuer la discussion
Je pense que c'est le reproche que beaucoup de "détracteurs" du film lui font : ils ont du mal à comprendre quel est le but de tout ça, le plaisir restant une des motivations principales des gens qui pratiquent la musique ou une passion, quelle qu'elle soit.
Pour moi, l'explication est celle-ci : quand tu en arrives à ce niveau de compétition et un tel objectif, tu en oublies parfois le plaisir simple de pratiquer ta passion. Tu le vois d'ailleurs
Ce manque de plaisir est d'ailleurs un symptôme qu'on retrouve parfois chez les gens qui se fixent des objectifs d'excellence élevés. Ils finissent, quand ils ne les atteignent pas, par sombrer dans la déprime, souvent parce qu'ils ont oublié pourquoi ils étaient à la base très bons dans ce qu'ils faisaient : parce qu'ils y prenaient un plaisir dingue. Petit à petit, l'objectif de "greatness" a pris le pas sur le plaisir.
Ceci dit @Zute, j'ai trouvé que justement, le film n'est pas aussi manichéen que certains veulent bien le dire. Je n'ai pas réussi à trouver de signes trop perceptibles qui te disent "c'est LA voie à suivre".
(pour le spoiler -->
(n'hésite pas à passer voir le Guide technique si tu as d'autres questions du genre !))
J'en sors et je n'ai pas grand-chose à dire de plus que... pfiou. Ma pote et moi, on était essoufflées sur la fin, c'est vraiment un film extrêmement puissant, et pourtant la musique et moi ça fait douze, c'est un art qui me parle peu, alors en plus le jazz... mais c'est même pas tellement la batterie l'important finalement, c'est ce dépassement de soi, cette lutte acharnée.
Perso je n'ai pas trouvé que le film défendait la pédagogie de l'humiliation ; comme @Fab je ne le trouve pas manichéen à ce sujet-là, je ne suis pas sûre qu'il vante les mérites de la violence envers ses élèves/pupilles etc.
J'ai trouvé ce film magnifique même s'il met ses spectateurs/spectatrices dans une tension permanente, c'est vrai.
Je suis curieuse de savoir ce qui peut laisser entendre qu'il s'agit d'une apologie de l'humiliation comme méthode pédagogique, je ne vois absolument rien dans ce film qui puisse laisser penser ça.
Enfin, ce que je trouve appréciable (même si la méthode d'enseignement est atroce hein, je ne la cautionne pas du tout) c'est qu'on a enfin un film qui nous montre l'art comme un apprentissage et non comme un "don du ciel"...
Hum... Plus je lis vos commentaires, plus j'ai envie d'aller le voir ! Dans ce que je remarque, ça me parle énormément via ce que j'ai vécu. Je sens que ce film va me parler. Du coup je vais voir si y a une séance demain !
EDIT, petite question, c'est quoi le vodf ? Version original doublé français ? J'avais toujours vu vosf du coup j'suis un peu perdue .
Pour poursuivre la discussion, je ne trouve pas non plus que ce soit une apologie de cette pédagogie.
Ce qui me dérange c'est plutôt la vision de l'art et du "génie" (avec tous les guillemets que peut comporter cette appellation): effectivement, le travail et la persévérance, voire l'idée de dépassement de soi peuvent être très importants. Mais, selon moi, dans le film c'est l'unique voie qui est pointée, et même si certains indices montrent les pertes possibles sur le chemin (
En tout cas j'ai trouvé les deux acteurs excellents, et le film m'a fait aimer certaines chansons de jazz, genre auquel je n'arrivais pas à m'ouvrir, donc je lui dois déjà ça!
Je suis allée voir ce film avec deux amis, amis qui sont en couple et qui sont musicien(ne)s chacun dans un domaine (et m'ont confirmé, un peu tristes, que ce genre de choses peuvent VRAIMENT arrivées, même en France, en fonction des profs ou école). Et j'ai trouvé ce film magnifique cinématographiquement, mais horrible au niveau de son propos.
Magnifiquement horrible en gros.
Le film m'a fait me poser pas mal de question; est-ce bien, est-ce mal ? Doit-on sacrifier dix, vingt, trente, cent personnes pour UNE personne "douée" ? Est-ce bien moral, n'est-ce pas une preuve de l'inhumanité du professeur ? Et en même temps, est-ce qu'une personne "inhumaine" pourrait faire preuve d'autant de passion, de volonté et surtout de rage (parce que pour moi ça en devient de la rage) ?
Bref, je suis quelqu'un qui est au fond très humaine, et voir le prof agir ainsi
C'est très perturbant. Parce que j'étais en colère, très en colère, parce que je ne trouve pas ça normal. Mais je n'ai pas de talent, je n'ai jamais apprécié qu'on me hurle dessus (souvent ça finissait par une tarte dans la mouille), alors au fond j'en suis venue à me demander : "Est-ce qu'on peut ""comprendre"" la position d'Andrew et du prof alors qu'on ne l'a jamais vécu ?"
Cependant, j'ai pas l'impression que le film dit "c'est bien" ou "c'est mal". Au contraire, il lâche le morceau tel quel, brute et bien violent (voir sanguinolent) et ... Chacun le cuit comme il veut. Soit on adhère, soit on adhère pas. On juge, on critique et on en tire sa propre conclusion. La toute fin du film peut donner l'impression que le film se finit de façon positive, genre "en faite c'est bien" mais si on repense au film ...
Donc on peut se dire que ça se finit bien, mais si on reprend ce paramètre, pas forcément. Et c'est ça la force du film; on peut imaginer ce qu'on veut comme "après", comme véritable conclusion, en fonction de ses propres idées/convictions/etc.
Bref, le film est beau (les lumières, les cadres, les plans, l'utilisation de panoramique pour renforcer les jeux de regards, le flou, la puissance du film) et le propos pose bien plus de question qu'on le pense, donc oui, je le conseillerais à fond, qu'on aime la musique ou pas (la preuve, j'ai aucun rythme et aucune oreille musicale mais j'ai A-D-O-R-E les scènes avec Andrew à la batterie) !
@Aleson : Comme tu le dis, je ne pense pas que le propos du film soit "c'est bien" ou "c'est mal". Je crois juste que cela dépeint une des multiples réalités de ce domaine (et d'un tas d'autres domaines). Pour en revenir sur ce que @Zute disait, pour moi, ce n'est pas une apologie de pédagogie cruelle et humiliante, c'est juste l'illustration de ce qui peut arriver.
Dans l'article "Batteur depuis ses 15 ans, l’acteur a joué lui-même dans 70% des phases de musique. Il a néanmoins dû reprendre des cours de quatre heures trois fois par semaine pour se préparer au film : c’est dire le niveau !"
J'ai lu cette phrase quasi mot pour mot sur allociné ! Je ne reproche rien, les sources sont ce qu'elles sont, seulement cela m'a marqué ^^