@Leech : je suis totalement d'accord avec toi, notamment concernant la prise de risques (quand tu fais du parapente tu risques ta vie aussi
, la vie quotidienne est pleine de risques et c'est ainsi, c'est la vie!), et tu vois je pense que les jeunes ne sont pas assez informés par rapport à tout ça finalement. Certes on a internet, mais on a pas de réelle information/prévention, il faut faire la démarche finalement, et c'est pas forcément évident pour tout le monde. J'ai toujours trouvé ça stupide qu'on nous bourre le crâne avec "le cannabis c'est maaal" au collège lycée, et qu'à côté de ça on ne soit quasiment pas informés sur les autres psychotropes (alcool, drogues dites dures, et médicaments). Ça entretient le côté mystique, tabou, et ça dessert tout le monde au final.
Et même d'un point de vue produits légaux, quand je vois le nombre de personnes qui mélangent anxio, AD et alcool (ou codéine, le beau classique) tout ça parce que leur médecin leur a juste mollement dit "évitez l'alcool hein..." et que les gens se disent que ça doit pas être bien grave
... Encore notre génération, ça va là dessus, mais les anciens manquent parfois de recul, tu penses te soigner d'un côté mais tu te fais un cocktail explosif de l'autre !
Quand je disais "trop tard", c'est dans le sens où la dépendance est déjà installée, "ah merde c'est là, bon va falloir faire avec / se sortir de là"! Pour moi il n'est jamais trop tard pour se sortir d'une situation qui nous fait souffrir, j'ai vu aussi des gens dépendants depuis de longues années et au bout du rouleau se sortir de leur addiction, justement parce qu'ils avaient eu un ""déclic"", enfin la volonté de s'en sortir par eux même et pour eux même (et non pas parce que les proches avaient poussé derrière, ou à force de culpabiliser)
.
Je comprends ce que tu veux dire par "passage dans une vie", je pense que c'est le cas majoritaire chez les jeunes d'ailleurs (comme le poncif de l'étudiant fêtard qui se calme une fois ses études finies
!), un moment ou on a envie de faire des expériences.
Je pense que mon entourage (je côtoie des gens un peu plus âgés qui ont du mal à s'en sortir, qui en effet n'utilisent que très peu internet pour se fournir), mon vécu, ainsi que ma façon d'appréhender les drogues (que je considère comme l'alcool, c'est à dire une pulsion négative et cathartique, thanatos
) font que j'en ai une image aussi mauvaise
. De plus d'un point de vue caractère j'ai tendance à être très "contrôlante" malgré tout et je ne me pardonne aucun écart (si je vais au Mc Do je vais culpabiliser pendant des jours car c'est pas éthique
), donc forcément ça fait pas bon ménage avec les drogues
!
Mais du coup ça me permet de me rendre compte que d'autres peuvent tout à fait en faire une expérience plus positive, dans un environnement plus serein peut être, et en ayant l'habitude de lâcher prise sur soi! (Comme les deux gros fumeurs de cannabis que je connais, qui maîtrisent parfaitement leurs vies, sont très travailleurs, en bonne santé, pleins de projets et hyper sereins - des ovnis pour moi, qui suis plus habituée à voir le cliché du "petit fumeur de shit parano et flemmard"
!).
La différence viendrait de la démarche : "je prends des drogues / je bois parce que j'ai une vie pourrie et que j'ai besoin de me vider la tête, d'exprimer ma douleur, de m'anesthésier" ou "je prends des drogues car je me sens suffisamment stable pour tenter une nouvelle expérience, que j'ai envie de découvrir par moi même ces choses là / que je suis en quête spirituelle" (par exemple)
. Tout en sachant qu'avec l'accoutumance, la recherche de nouvelles sensations, et le craving, certaines habitudes et un petit coup de mou psychologique on pourrait basculer du second au premier groupe
. C'est super binaire et manichéen (personne n'est stéréotypé ainsi
) mais ça pourrait être une "base" pour comprendre!