Ma première fois, c'était un viol — Témoignage

[Caféine]

Juste

PS: tu écris au masculin dans ton message.

Sérieusement ? Je sais qu'on s'éloigne du sujet mais que vient faire cette remarque dans le fil, par rapport à l'article ?
- C'est peut-être volontaire, tu ne peux pas deviner comment genre une personne d'après un pseudo
- Si c'est pour lui faire remarquer une supposée erreur d'orthographe, je trouve juste ça mesquin

Pour le reste tout a été dit. C'est bien de vouloir être pédagogue et laisser du temps, mais tout le monde n'est pas réceptif. Il y a des gens bornés qui ne veulent pas comprendre, et/ou s'en foutent de rester dans leurs idées étriquées. On en parle plus donc on est peut-être plus loin dans la discussion, mais certaines personnes ne veulent pas aller plus loin que là où elles en sont maintenant. C'est humain de perdre patience, surtout quand on se rend compte qu'une majorité de gens n'ont pas une connaissance approfondie de la notion de consentement telle qu'on en parle.
Sans compter qu'il y a une très nette différence entre quelqu'un de borné qui ne comprend pas le concept de consentement / accuse les victimes, et quelqu'un qui critiquerait ce genre de personne.

Cet article est atroce, enfin plutôt la réalité qu'il dépeint, ça me désole. Courage à la madz qui l'a écrit ainsi qu'à toutes celles qui s'y sont reconnues, de près ou de loin

 

[jorda]

elodyc : "Le seul effet notable sur ma vie sexuelle c'est que si je n'ai pas extrêmement envie de faire quelque chose, je ne le fais pas, jamais. Sinon je bloque et on arrête tout."

Voilà c'est exactement ça.

lolmercbiensure : "Les gens détestent qu'on leur parle de ça, mais c'est une partie de ma vie, qui a existé et je la tais assez bien déjà en ne portant pas plainte et je dois inventer des excuses bidons à chaque fois qu'on me pose certaines questions, pour pas "froisser", mettre "mal à l'aise"."

Tôt ou tard, la personne avec qui on est s'apercevra qu'il y a un problème. Repousser encore et encore, que ce soit les discussions ou les actes, et prétexter qu'on n'a pas envie ou un mal de tête, ça marchera peut-être une fois ou deux, mais on ne pourra pas toujours fuir. Je pense qu'on peut se rassurer en se disant que même si c'est difficile, la réaction de l'autre aura au moins le mérite de nous mettre assez vite sur la voie sur est-ce que c'est quelqu'un de bien ou non. Si on découvre que ce n'est pas quelqu'un de bien et qu'il a une mauvaise réaction, ça sera certes douloureux sur le moment, mais sûrement moins que si on ne l'avait pas découvert et qu'on le découvre sous son vrai jour seulement bien plus tard car à ce moment-là, ça fera beaucoup plus mal...

marielee : "il m'avait montré son érection à travers son pantalon et dit sur un ton de reproche "tu as vu l'effet que tu me fais"]"

je t'avoue que ce passage donne pas mal l'envie de vomir, et que c'est une bien triste entrée dans le monde de la sexualité...
tout comme "je l'ai laissé me "faire l'amour""
en effet, c'est mal placé d'appeler ça de l'amour si tout ce qui l'intéressait était le physique sans aucune autre considération.

Après effectivement je rejoins les autres, on peut considérer que ce que tu as vécu est un viol.
Effectivement, il y a plusieurs facteurs qui font que c'est difficile de le réaliser, la pression sociale aussi a un rôle dedans, le fait de faire "comme tout le monde". Il est vrai aussi que si on ne dit pas "non" à haute voix, ça peut être plus difficile de savoir pour l'autre. Mais si effectivement tu étais passive, il aurait du voir que quelque chose n'allait pas et tout arrêter, et demander ce qui n'allait pas. Il y a certains signes qui même sans les mots deviennent suffisamment évidents pour qu'on se pose des questions. Si sans rien dire on détourne le regard, on a l'air triste, on ne réagit pas, c'est évident qu'il y a un problème. Les animaux mêmes en ont conscience (meme si les animaux valent parfois mieux que les humains, mais bon, "considération personnelle"...).
Je peux comprendre la difficulté qu'on a à appeler ça un viol, mais franchement avec aussi peu de respect pour la personne, car tu le dis toi-même, apparemment tout ce qui l'intéressait était le physique, sans aucune considération pour ce que tu ressentais, et le fait que ça ne l'ait pas gêné, soit c'était un prédateur, soit c'était quelqu'un qui manquait cruellement d'éducation et/ou d'empathie, mais oui, je pense que ce que tu as subi est un viol. Que tu sois en couple ou non, mariée ou non, ne changera jamais quoi que ce soit à ça. Faire ça à quelqu'un qui ne veut pas sera toujours un viol. Il ne sera jamais question d' "amour" là-dedans. Il est important de le réaliser.

poussemousse : "on peut se remettre d'un viol, et je parle en connaissance de cause."

en effet, mais tout le monde n'y arrive pas forcément et certaines victimes rentrent malheureusement dans l'image de "l'éternelle victime", et quelque part le fait de savoir ça me fait me sentir très triste. Et j'avoue que de mon côté, je m'intéresse à ces personnes : celles qui n'ont pas (encore) réussi à sortir la tête de l'eau, que font-elles? que deviennent-elles? c'est une chose qui m'intéresse...
Mais il n'y a pas de "bonne victime" ou de "mauvaise victime". Il faut énormément de force pour s'en sortir, et le fait de s'en être sortie ne signifie absolument pas que le passé appartient au passé, mais plutôt qu'on a réussi à vivre avec ce passé et aller de l'avant malgré lui. C'est complètement différent que de considérer que "puisqu'on est allée de l'avant, c'est comme s'il ne s'était rien passé". Et c'est vrai que c'est assez dingue de devoir lire/entendre ça.

Et quand je lis
"on a joué de ça pour m'empêcher de porter plainte contre ce mec. Parce que "tu vas bien maintenant, t'es avec quelqu'un qui t'aime et t'es heureuse, ça vaut pas le coup de faire toutes ces histoires"."

en effet c'est très triste que certaines personnes se permettent de dire ça. Que la personne décide ou non d'entamer des poursuites dépend principalement d'elle. Et même si les personnes qui disent ça ont l'impression de bien agir "car après tout il faut tourner la page", le fait qu'elle fassent subir des pressions n'est franchement pas une démarche saine. Pas du tout. Et elles devraient quand-même mieux réaliser l'ampleur de la saleté qu'elles font en disant ces choses.

wijapou et les autres :

 

[Wiederum]

Si tu lui dit directement que tu es écoeurée de son attitude, il y a peu de chances qu'il écoute vraiment ton propos, il va juste dire que t'abuse.
Une bonne manière est de rester casual et de poser des questions genre "Ah ouai nan je comprends, c'est limite.. Mais toi t'aurais réagis comment à sa place?" "ça m'aurait pas du tout plu une telle première fois" "ta première fois idéale ça aurait été quoi, t'aurais aimé être un peu "obligé" de le faire?" (si tu peux le permettre: "un tel témoignage venant de ta soeur/ta fille, tu le prendrais comment?" "Comment éduquer pour éviter ça?" etc.

Faire germer la réflexion, faire pousser une petite graine dans un cerveau.

PS: tu écris au masculin dans ton message.

Tout dabord, ce n'était pas volontaire d'écrire au masculin, sur le coup quand j'ai ecrit ce message je n'ais pas pensé à relire mon message, et seconderement, je ne vois effectivement pas où est le rapport avec l'article...
En ce qui concerne mon ami, bien sûr que non que je ne lui ai pas dit cela, j'ai essayé de lui faire comprendre que sa reaction n'était pas de mon goût, j'ai essayé de lui faire comprendre que pour moi le mec en question aurait dû s'arrêter des le premier "je ne vais pas coucher avec toi aujourd'hui " mais non pour lui ce n'était pas un vrai non car pas assez ferme et la pour le coup 2 autres amis à moi ont été d'accord et sont venu défendre mes idées. Un à même dit, " une fille me dit ça, je m'arrête direct !" ,heureusement que certains sont comme ça !

 

[Membre supprimé 146616]

Je dirais même que ça doit se passer dès le plus jeune âge, dans le respect du corps de l'enfant.
Apprendre à un enfant qu'il a le droit de refuser qu'on le prenne dans les bras, qu'il a le droit de refuser qu'on l'embrasse et de faire la bise à quelqu'un, qu'il a le droit de ne pas apprécier les chatouilles, les caresses... Qu'il a le droit aussi d'apprécier les câlins avec quelqu'un, et de ne pas les apprécier avec une autre personne.

C'est tellement vrai! Moi, on m'a culpabilisée parce que je n'avais pas envie de ce genre de câlin. Le pire, c'est le nombre de fois où on m'a dit "tu as tort, c'était pas du tout traumatisant" ou "si tes parents en faisaient à ton petit frère, ç'aurait été injuste de ne pas t'en faire à toi". Parce qu'apparemment, je suis mal placée pour comprendre mon propre ressenti!

 

[chaberlotte]

Je voudrai juste rajouter quelque chose à la suite de la lecture des commentaires.
Lorsque j'étais jeune (17-20ans), je n'avais pas vraiment d'amoureux, j'avais eu un petit ami a 15 ans et on a avait fait des trucs avec les mains/doigts. Au debut ce n'était pas tres agreable, et puis ca l'est devenu. A 17 je suis sortie avec quelqu'un plus pour ne pas etre seule, et on a faillit le faire, et j'ai arrêté au dernier moment, et ca m'a bien bloqué pour la suite.
Tout ca pour dire que je n'etais pas prête avant bien longtemps, a ce moment la, et par la suite. Et pourtant autour de moi, la plupart des gens le faisaient et surtout me disaient "ta premiere fois devrait être mémorable, avec quelqu'un que tu aimes" blablabla. Et bahoui, on a la pression et lorsqu'on n'est pas amoureuse, on finit par céder et le faire avec quelqu'un qu'on apprécie peut etre mais avec qui on ne se sent pas très bien. Et ce n'est pas bien, pas un acte d'amour pur ou mémorable, mais mon sentiment c'est qu'au moins c'est fait, et qu'on peut ensuite attendre de tomber amoureuse, ce qui ne peut arriver que tard (pour moi c'etait 23ans)...

Alors je comprends tout a fait que n'importe qui, n'importe quand tombe sous la pression de quelqu'un de plus manipulateur qui insiste. Et je comprends aussi que la plupart du temps on ne le considère pas comme un viol ou une aggression... Mais dans le fond on n'était pas consentante.

C'est un sujet délicat qu'il faudrait enseigner à l'école. Ce n'est pas grave d'être vierge et stressée même si tu as 30 ans. ET AU MOINS on n'aurait plus cette stupide pression de l'avoir fait des qu'on a 14-15ans.

 

[CP]

@PousseMoussue je suis tout à fait d'accord on peut s'en remettre ou pas, chaque histoire, chaque parcours est unique et personnel.
Aujourd'hui si j'en parlais à mes proches j'aurais probablement le même discours du "mais tu es mariée et maman c'est que tout vas bien voyons" Et oui je vais bien, j"ai une vie sentimentale et sexuelle normale mais je n'oublie pas, l'un n'empêche pas l'autre !
Aujourd'hui je n'ais presque plus cette boule au ventre à la date et heure des faits chaque année, j'ai choisi pour ça de me faire aider par un professionnel et suis très remuée de voir autant de réactions et de cas similaires !!!
Tout ce que je souhaite c'est que des articles comme celui-ci soient davantage mis en avant pour faire réagir, réfléchir, parler...

et rassure toi tu n'a pas du tout été agressive et j'adore les smileys

un gros

 

[Mymy Haegel]

@Olimeli : À partir du moment où on dit « non » et que ce refus n'est pas écouté, pas pris en compte, c'est un viol.

 

[A Kane]

Je voulais juste revenir sur ce que tu disais @PetitePaille (du coup vu que c'était en réponse à toi @Sitelle , ça peut t'intéresser aussi)

Mais si il s'agissait effectivement de ne pas savoir dire non à une personne trop entreprenante, je ne suis pas sûre que l'on puisse qualifier ça de viol bien que l'on puisse regretter par la suite.

Ne pas savoir dire non à une personne trop entreprenante, ça peut tout à fait être un viol. Le consentement n'est pas déterminé par la l'absence d'un "non", il est déterminé par la présence d'un "oui" (ou comme le dit très bien Viol Secours, "Céder n'est pas consentir"). C'est aux deux parties engagées (ou sur le point de s'engager plutôt) dans une relation sexuelle (ou dans n'importe quoi de sexuel) de s'assurer que l'autre est consentant.
Du point de vue légal après, ce sera un viol si il y a pénétration d'un orifice (la fellation compte donc) et une agression sexuelle si c'est n'importe quel geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique.

Et je suis désolée de le dire comme ça, mais je trouve assez grave de faire ce genre d'affirmations (même si je reconnais qu'"affirmation" n'est pas le mot juste parce que tu dis bien que tu n'est pas sûre etc.) pour plusieurs raisons.
Il y a le fait que c'est déjà souvent très dur d'avoir le ressenti qu'il s'est passé quelque chose de bizarre, de pas normal, d'avoir une sensation de malaise en y repensant, mais de ne pas savoir si c'est justifié (parce qu'en effet ce n'était pas normal) ou si c'est juste qu'on est un peu taré-e. Et là quelqu'un qui te dit que ce que tu as vécu ne qualifie pas peut être extrêmement destructeur, parce que dans le fond, la seule explication qui reste au fait que tu te sens mal, c'est que c'est toi même qui a un problème. C'est le problème au niveau individuel.
C'est le genre de croyances qui sort tout droit de la culture du viol et qui participe à la fois à minimiser les choses et à poser la faute sur les victimes (puisqu'elle aurait pu/dû dire non). C'est le problème au niveau social.

Après, je ne peux pas vraiment en vouloir aux gens qui ont ce genre de croyances, parce que c'est celles qui sont le plus répandues, et que la plupart des gens non sensibilisés à la problématique les partagent (va demander à mon moi de 15 ans si il peut y avoir un viol dans une relation..), mais je trouve ça hyper dommage de voir que même sur un site comme madmoizelle, où à la fois plein de filles se confient, et la rédac publie un article sur le viol, le consentement et la culture du viol, il y ait encore des gens qui ont des doutes

 

[Mawrcan]

@Olimeli Pour la centième fois : CÉDER CE N'EST PAS CONSENTIR!
Elle lui avait dit 2 fois déjà qu'elle n'était pas prête, le garçon n'aurait pas dû continuer! Et puis comme il a déjà été dit dans les pages précédantes, en dessous de la majorité sexuelle on ne peut pas consentir à un rapport avec un adulte.
Le préservatif, c'était parce qu'elle pensait ne pas avoir le choix et qu'elle voulait limiter la casse, ça ne veut en RIEN dire qu'elle était consentante.

 

[Salpêtre]

@A Kane et @Mawrcan Merci mille fois. J'ai voulu dire la même chose hier mais je n'ai pas réussi à le formuler assez bien, merci de l'avoir fait.
Ne pas dire non ne revient pas à consentir.

 

[Métalik]

Les images se rapportant à Lolita me gênent parce qu'elles glamourisent pour moi le viol. "Tu vois c'est pas du viol, elle se fait belle pour lui, elle a envie".

Et puis l'histoire de Lolita et d'Humbert, c'est l'histoire d'Alice Lidell et Lewis Carroll. L'histoire d'un homme qui était amoureux d'une enfant donc, qui aimait la prendre en photo nue, qui lui a accessoirement écrit une histoire, Alice au Pays des Merveilles. Fin XIXème, début XXe, c'était normal d'avoir des "amies-enfants". On a arrêté de considérer les petites filles comme ça, mais on continue à glamouriser tout ça, on a fait de Lolita une icône pop-culture, une histoire totalement innocente, alors que c'est de la pédophilie. Ça me dégoûte. D'ailleurs j'ai essayé de lire ce livre, mais impossible d'aller jusqu'au bout, ça m'horrifie.

Utiliser ces images, c'est à mes yeux renvoyer une image confuse.

 

[Neverland90]

Lewis Caroll était un pedophile