Et maintenant je dois répondre, mais j'ai du mal et je sais pas ce que je vais écrire
.
C'est marrant parce que quand je vous lis
@Objet et
@RatonMaske j'ai trop envie de vous dire "mais non, vous pouvez crusher, désirer des femmes / des gens que vous croisez dans la rue, il n'y a vraiment aucun mal à ça. C'est vrai que j'ai pas tout traduit de l'article, mais ce qui pose problème à l'auteure c'est pas de désirer fortement des femmes qu'elle croise dans la rue, c'est le contexte dans lequel son pote la plonge ("a competitive sport of the "who can bang the hottest chicks""). Perso ça me rappelle un mec sur OkC, alors que je commençais juste à sortir avec ma copine, qui m'a demandé comment elle était physiquement (oui c'était le début et je crois que j'étais prête à parler de ma copine à n'importe qui et sur n'importe quel sujet
) et m'a fait une sorte de congratulation comme un mec en ferait à un autre. Je sais plus exactement, mais c'était ça, il validait avec complicité masculine en quelque sorte. J'étais là, wow c'est comme ça que vous faites entre vous
.
Et sinon moi non plus en vrai je ne culpabilise pas de trouver désirables des images issues de la pop-culture, de la pub ou du cinéma. Je crois que c'est l'article qui en utilisant certaines façons de parler met bien mal à l'aise ("je me la taperais bien" etc, y'a énormément de moments qui m'ont mise mal à l'aise lorsque je traduisais..) et aussi parce qu'il souligne le fait qu'en tant que féministe on aurait plutôt tendance à lutter contre ce type d'images. Ce qui est pas une contradiction à laquelle je pense souvent
(puis je fantasme pas vraiment sur des stars de ciné ou de la chanson).
En fait je me souviens d'une fois où ça m'a sauté aux yeux. Je lisais un article sur le male-gaze chez Marvel ou quelque chose comme ça. Et y'avait des images pour illustrer ce male-gaze et moi j'étais là "wow ces personnes sont fort désirables" (non je l'ai pas vraiment pensé comme ça
). Donc je lis cet article décrivant les ficelles du phénomène et paf en fait je réponds moi aussi à ce stimuli
. (Je crois que j'y répondais déjà en lisant Picsou magazine à 12 ans, donc bon - et oui y'a du male-gaze chez Picsou Magazine). Donc en fait je m'en suis rendue compte, sans que ça soit un vrai dilemme qui me culpabilise, mais enfin j'ai sciemment évité d'en parler car je ressens que c'est pas trop acceptable.
Souvent j'ai l'impression que pour être bien vue en tant que non-hétéro dans des lieux communautaires faut fantasmer uniquement sur des femmes ne correspondant pas à une féminité cliché. J'exagère, mais disons une personne aux cheveux courts, colorés, qui porte des lunettes c'est socialement acceptable. Par contre une meuf en maillot de bain sur instagram, où là tu sens que c'est destiné à un regard masculin, non surtout faut jamais en parler.
+ 1000 pour le porno qui n'est pas abordé par l'article mais je suppose que y'aurait beaucoup à en dire, surtout que c'est encore le même phénomène mais plus amplifié. Perso, j'ai regardé du porno très jeune et j'ai été élevée avec l'idée qu'il ne fallait pas culpabiliser sur ses fantasmes (j'ai eu une petite brochure où pour expliquer ça, ils représentaient quelqu'un en train de fantasmer qu'il était entouré de lapins et que ça l'excitait, donc je l'ai pris au mot d'une façon large
). Donc oui, j'ai grandi entourée de scénarios tous plus sexistes les uns que les autres, avant de réaliser des années plus tard que si en fait la sexualité a un sens, la récurrence des même tropes signifie quelque chose, etc.
Après énormément de personnes ne regardent pas de porno ou ne le supportent pas.
Bon sinon j'ai cherché sur internet pour voir si j'arrivais à trouver des choses sur le sujet et c'est vraiment pauvre. J'ai juste trouvé
cet article qui parle du sujet mais pas du point de vue des images, plutôt du comportement.
Et
cette BD, mais ça parle aussi encore d'un autre phénomène
.
Voilà, voilà
.