En parlant du suivi des cas de covid-19, je me demande pourquoi on met autant l'accent sur les cas avérés par un test sans tenir compte des cas diagnostiqués dans les statistiques
Donc je réalise bien qu'il y a eu cet espèce de discours politique et médiatique sur le fait que c'est une maladie très mystérieuse que les médecins seuls ne peuvent pas identifiés. Pourtant, il y a plein de maladies qu'on nous diagnostique sans nécessairement nous tester comme je sais pas, les mycoses, la gastro, etc. Personne ne parle pour autant de cas "suspect" en suggérant que le médecin a pu se tromper. Je comprends bien qu'au tout début de l'épidémie, on ait pu vouloir des tests car les médecins connaissaient mal la maladie. Mais là, ça doit faire 2 mois que leur activité principale concerne le covid car les gens ne consultent plus trop pour autre chose, ils sont a priori tout à fait rompus à l'identification de la maladie...
Et j'ai vu ce thread sur Twitter qui expliquait justement qu'en fait, compte tenu de son manque de fiabilité, le test dans le nez ne sert strictement à rien si le médecin est déjà sûr de son diagnostic.
Donc dans ce cas, je ne comprends pas très bien pourquoi on continue à comptabiliser uniquement les cas testés et à mettre l'accent là-dessus? On donne l'impression qu'on est dans l'impossibilité de savoir le vrai nombre de cas faute de tests... Pourtant, si les médecins généralistes et traitants déclarent les cas diagnostiqués, ça me parait quand même assez fiable comme statistiques
Donc je me pose la question... Vous savez pourquoi on fonctionne comme ça?
Je comprends bien le côté indispensable des tests pour identifier les cas asymptomatiques mais ça me parait un peu absurde en fait de les réserver seulement aux gens diagnostiqués et la logique m'échappe... Je me demandais si quelqu'un avait une explication?
@MorganeGirly mais y'a quand même deux poids deux mesures, entre les sportifs forcés de se marcher dessus malgré un besoin peut-être indéniable de dépense physique au nom de la santé mentale (je conçois , j'accepte et ne place pas une santé mentale au-dessus d'une autre !) Mais qui mènent à des scènes étranges telles que ce tweet qui filme une aire de muscu plein air à Paris. Bondée, les gens limites les uns sur les autres à attendre leur tour aux machines...
Et puis ceux qui ont des kilomètres de campagne pour eux tout seuls -mais se font quand même regarder avec un air de meurtrier quand on me voit courir, alors qu'on est loin de se marcher dessus...
Bon ça c'est l'exemple du sport, parce que des apéros collectifs ou des grands parents qui font des gardes d'enfants ça y'en a (ptn mais vous n'avez RIEN compris). Tout est toujours une question de contexte, de situation : en milieu rural, des mesures édictées par et pour des modes de vies citadins se retrouvent forcément dépourvues de sens à un moment où un autre...
Mais le problème est là, c'est cette absence de priorités, de pondération dans la mesure de la prise de risques, qui considère que les risques pris dans une ville dans le grand Est sont identiques à ceux de la Corrèze, et donc les jugements des "moi j'ai tout compris et je suis pur et j'applaudis à 20 h pour les soignants", c'est ça qui justifie l'étalage d'arguments là où y'en a pas besoin. C'est ça qui crée la culpabilité.
Ça me gonfle juste qu'on ait pris "les joggeurs et sportifs" en grippe depuis le début comme des comportements irresponsables et égoïste n°1 alors que ces mêmes personnes ne vont pas réfléchir à comment mettre correctement un masque.
Y'a de l'injustice oui, ce sentiment, en plus de la frustration de truc comme pas aller aux morilles par exemple (plus "distanciation sociale " comme activité, tu meurs. Plutôt crever que donner son coin à morilles).
Je ne suis pas sûre de comprendre tout ce que tu veux dire donc désolée si je suis à côté de la plaque (je crois comprendre ton message comme "c'est injuste pour les campagnards, les règles devraient être différentes pour eux, ils devraient avoir certains allégements"). Donc je m'excuse d'avance si j'argumente dans le vent et que ce n'est pas du tout ce que tu voulais dire
Mais disons que si tu croises des gens pour te juger pendant que tu fais ton jogging, tu croises des gens susceptibles de pâtir tes propres choix donc meme si tu exposes seulement 2 personnes (au lieu de 20 à Paris), la problématique est quand même la même, juste à une échelle différente. Donc la question de "ma sortie répond-elle a un besoin ou un confort?" doit se poser exactement dans les mêmes termes.
En plus, ce que je voulais dire c'est que si tu estimes légitime d'aller aux morilles parce que tu ne croiseras personne et que c'est un gros besoin pour toi (parce que je ne sais pas, ça te permet d'économiser sur les courses ou de manger des légumes que sais-je), a priori tu ne croiseras ni voisin ni policier en chemin donc pourquoi chercher à argumenter que ta prise de risque est légitime? Fais les trucs dans ton coin sans en parler. Ce qui est dangereux à mon sens c'est de tenir un discours justifiant la prise de risque en public parce que tous ceux qui vont l'entendre sont susceptibles de dire "Ah c'est bien vrai ça!" et d'utiliser ces mots pour justifier leurs propres comportements à risque.
Je comprends que le regard de ta voisine jugeante quand tu fais ton jogging soit pesant si ton jogging est une nécessité mais pourquoi aller se défendre sur les réseaux sociaux/les forums? Ce serait quand même beaucoup plus efficace d'aller directement parler à ta voisine si vous êtes du même coin de campagne! (Ce que les Parisiens ne peuvent pas faire de la même façon car c'est ptete 100 personnes inconnues qui les jugent depuis leurs balcons + les médias nationaux... le coup de gueule sur les réseaux sociaux me paraît tout aussi dangereux pour le message qu'il renvoie mais c'est probablement le moyen le plus efficace pour se faire entendre par ceux qui râlent, contrairement aux personnes de la campagne...)
En plus, pour avoir des proches à la campagne, je trouve surtout qu'ils ont de la chance d'être dans des zones relativement épargnées parce que ce sentiment que les règles devraient être différentes pour eux et les citadins les poussent quand même à des comportements à risque. Le Premier Ministre avait expliqué que les règles de confinement s'appliquaient aux DOM de la même manière qu'en métropole alors que les DOM étaient peu touchés justement en raison des spécificités des DOM, et je pense qu'on peut appliquer un peu la même logique aux campagnes.
En confinement, les gens vivant à la campagne sont beaucoup plus susceptibles que les citadins de parcourir de grandes distances pour pourvoir à leurs besoins : les magasins d'alimentation et autres sont potentiellement à 10 ou 20km, alors que pour les citadins, c'est généralement entre 200 et 500m. Les personnes qu'on croise dans les supermarchés à la campagne sont souvent là par dizaines et peuvent provenir de plusieurs dizaines de km à la ronde. A Paris, il n'y a pas d'hypermarchés, il y a max 20 personnes à la fois dans ma supérette et ils habitent tous dans les 3-4 rues autour. Pas besoin d'aller loin pour trouver ce dont on a besoin! La circulation du virus est donc beaucoup plus circonscrite sur le territoire en temps de confinement (pas hors confinement bien sûr car alors on se déplace dans toute l'Ile de France!)
Et certes, la densité est plus forte, mais on a aussi (à Paris et dans les grandes villes) un système hospitalier dimensionné pour accueillir beaucoup plus de monde et des distances beaucoup plus petites entre chaque habitation et chaque structure de santé. A la campagne, les hôpitaux couvrent des régions beaucoup plus vastes et sont mal dimensionnés pour des crises de grande échelle car ils ne sont pas supposés pourvoir répondre aux besoins de millions de gens comme à Paris. C'était justement ça le gros problème des DOM, c'est à dire que si soudain les cas augmentaient, le système hospitalier pourrait répondre beaucoup moins bien que dans les grandes villes de métropole alors qu'aucune évacuation rapide ne serait possible. Il fallait donc être plus rigoureux sur le confinement dans les DOM pour éviter une saturation plus rapide.
Bref, la ville présente des risques spécifiques et ce n'est pas étonnant que les zones très urbanisées soient très touchées, en cela tu as raison. Mais ça m'inquiète quand même beaucoup quand j'entends mes proches à la campagne ne pas se sentir franchement concernés par la crise et très mal respecter les grands principes du confinement tout en revendiquant ce non-respect. Il aurait suffi de quelques cas pour que le virus se dissémine rapidement sur plusieurs kilomètres à la campagne vu certains comportements qu'on me rapportait (ex : une amie vit dans un village de 600 habitants où ils ont passé tout le confinement à se rendre visite à coup d'apéros entre voisins tout en faisant leurs courses à 20km où ils croisaient des centaines d'autres gens venus de différents villages - une seule de ces personnes aurait pu créer des foyers de contamination dans plusieurs villages puisqu'ils étaient tous les jours en contact avec plein de monde malgré la faible densité!).
Bref, ce n'est pas pour dire qu'un Parisien est finalement moins dangereux qu'un campagnard mais que ce discours "application des règles à Paris vs à la campagne" appelant à deux poids deux mesures se basent à mon sens sur un sentiment de sécurité assez illusoire car les spécifités de la campagne génèrent leurs propres risques et justifient l'application des règles de confinement! Mais si tu es convaincue d'agir en toute légitimité, qui suis-je pour dire le contraire, simplement, évitons de le revendiquer publiquement parce que ça déresponsabilise vraiment pas mal de monde qui recevra ce message et n'aura potentiellement pas la même légitimité que toi