Ben comme d'habitude sur ce sujet je trouve que les réactions manquent pas mal de nuance.
Par exemple,
@hellopapiméquépasa, ton questionnement me paraît très sur interprété. Si on est timide, avec des difficultés sociales etc, une relation basée sur une transaction peut être très rassurante. Le mode de ma transaction est connu, il n'est pas soumis à énormément de variation (le prix est fixé, la prostitué a peu de latitude pour refuser, il n'y a pas à plaire ou à faire ses preuves...)
Après, concernant les clients, il faudrait voir ce qu'en disent les TDS. J'en tend souvent qu'il y a un peu de tout, que c'est pas tous des connards, donc il doit quand même y avoir des motivations variées. Sans être le moins du monde abolo, mon interprétation perso c'est qu'il y a un apprentissage sociale de la disponibilité sexuelle de la femme, qui se traduit comme on le sait par des viols et des agressions, mais aussi par cette idée de transaction
C'est à dire que tout bêtement, des gens mariés, bien installés, ont peut être tout bêtement un rapport au monde où les choses et les services s'achètent, sans y mettre plus de réflexion que ça. Dans un monde où effectivement, plus on a de l' argent plus on peut tout se permettre, ça me paraît pas absurde.
Côté TDS, j'y ai déjà moi même pensé. Parce que travailler c'est difficile, ça prend beaucoup de temps, et 35h minimum par semaine avec plusieurs handicap à gérer je pense pas réussir à tenir longtemps etc. L'idée m'amuse pas trop, certes. Après je me dis que si j'étais moins fleur bleue, plus porté sur le sexe et moins réticent à coucher avec des random en général, ca me poserait sans doute moins de problème et je pourrais même trouver ça intéressant.
Je garde toujours en fond l'idée que le choix de se vendre sexuellement doit dans beaucoup de cas être pas mal lié à une construction de la personnalité qui a intégré tout ce dont j'ai parlé au dessus, à une niveau social (disponibilité sexuelle des femmes, des pauvres, rapports transactionnels au monde...) et individuel (sa propre disponibilité sexuelle, la manière dont on nous a appris les rapports transactionnels...)
Donc je sais pas si c'est mal ni ce que ça dit de moi, mais en l'état actuel j'y ai pensé et je me dis que c'est pas pire. Si j'arrive à m'en sortir d'une autre manière tant mieux, mais ca me fait pas non plus davantage horreur qu'un énième taf éreintant où on est de toute façon déjà maltraité, mal payé et peu considéré. Il se trouve que j'y ai pensé une bonne part de'mon adolescence, maintenant que j'ai trouvé une branche qui me plaît, outre les moments de fatigue extrême où de difficulté financière, l'idée ne me revient plus trop. Voilà pour l'expérience perso.
Ça m'intéresserait beaucoup, si quelqu'un a ça sous le coude, de lire des enquêtes sur les motivations des clients, ou le rapport à la prostitution des hommes en général VS celui des femmes.
Je laisse de côté la question des TDS mineures, parce que à mes yeux ça évacue totalement les débats sur choix ou pas le choix. Vendre des enfants, abuser d'enfant, c'est toujours et partout de la merde, ça ne se discute pas.
Idem pour les TDS qui sont étrangères, dans une extrême précarité, parce qu'au tant je trouve que leur retirer la possibilité de revendiquer un choix c'est moyen. Peu importe dans quelle situation on est, parler de leurs motivations à la place des gens ne les aide pas. Autant c'est quand même clairement une problématique différente de ''je préfère juste faire ça à autre chose'' pour rentrer plutôt dans la thématique de la survie et d'autre taf disponible inexistant. Dans tous les cas l'urgence c'est quand même d'aider les TDS d'un point de vue sanitaire et économique. En somme de créer les conditions pour que le choix soit possible.