Anthony, victime de violences sexuelles, raconte son histoire

18 Janvier 2012
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@Cépamoi
Pour le coup, dans l'expression "violences sexuelles", je ne lis aucune distinction de classe sociale, tout simplement parce que c'est un sujet qui touche à mes yeux toutes les classes sociales. Je ne parle pas de reconnaissance de témoignage, mais de lisibilité pratico-pratique.

Ma sœur a un projet photo relié à des témoignages et je suis relectrice/correctrice, et en tant que semi-pro, ma sœur aurait du mal à se faire un nom si les témoignages étaient publiés tels quels. Pour Anthony, je ne parlais même pas de coupes ou de reformulations mais de mettre de la ponctuation et de corriger les fautes. Ce serait comme de mettre des sous-titres à un film québécois qu'on diffuse en France, en quelque sorte.

Mon commentaire n'impute en rien à la qualité ou à ce que dit Anthony dans ce témoignage. Je dis simplement que je n'ai pas pu avoir "accès" à ce contenu-là parce que délivré brut et donc avec beaucoup de fautes. Et je ne comprends pas pourquoi celui-là n'est pas corrigé alors que tous les autres sur Madmoizelle le sont - et on ne les trouve pas moins authentiques ou vrais pour autant. A mon avis, cette authenticité passe plus par les mots choisis, les expressions, le fond du témoignage que par l'orthographe.

Après, on peut ne pas tomber d'accord sur ce sujet-là :happy:

Si jamais Anthony passe par là d'ailleurs, je tiens à lui dire que ça m'est égal qu'il écrive avec des fautes. Par contre, ce qui m'embête, c'est que Madmoizelle ne mettre pas à égalité ce témoignage et les autres publiés sur le site en ne le corrigeant pas. C'est tout :happy:
 
25 Octobre 2011
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Belgique
La claque... Merci à Anthony pour ce témoignage. C'est très courageux d'avoir osé prendre la parole (d'autant plus que ce n'est pas un discours qu'on a l'habitude d'entendre) ! Il n'y a pas (où il ne devrait pas y avoir) de hiérarchie concernant la souffrance :mur: J'espère que ce podcast (et l'article qui en découle) servira de déclic ou de premier pas vers une "guérison" parce que la douleur est perceptible :fleur:

Et bravo à @Fab et @Mymy ! C'était un pari risqué mais le résultat est nécessaire et puis c'est touchant de vous entendre recevoir ce témoignage qui est certes un peu "maladroit" mais tellement touchant. Vous êtes vraiment des interviewers épatants <3
 
29 Janvier 2019
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Tout d'abord, bravo à @Mymy et à @Fab pour leur travail autour du témoignage d'Anthony.
Je n'ai pas écouté le podcast (du moins pas encore) mais j'ai lu le texte, très intéressant effectivement. Il révèle une grande souffrance (à atténuer peut-être avec l'aide d'un psy ?). Par ailleurs, Anthony a exprimé de nombreux avis sur de nombreux sujets et bien sûr on peut être d'accord ou pas avec lui, bien sûr.
Je ne vais pas revenir sur tout en détail, seulement formuler quelques observations :

- sur la question "c'est quoi être un homme ?", Anthony rappelle à juste titre (à mon avis) qu'il n'y a pas de bonne réponse. Il essaie tout de même d'en fournir une, et il rame, il rame ! Je vais faire moi aussi une - prétentieuse - tentative :
Un homme, c'est...un être humain
Une femme, c'est...un être humain
Une personne trans, c'est...un être humain.

- Depuis assez longtemps, je constate avec effarement (et ne suis pas la seule) que "violences sexuelles" ou "violences conjugales" sont assimilées, exclusivement, à des "violences faites aux femmes" (par des hommes, exclusivement).
Ce qui est une fiction, un mythe.
Le témoignage d'Anthony le rappelle, aussi bien pour les violences sexuelles que conjugales.
Certes, on peut admettre que les hommes victimes de violences sexuelles et/ou conjugales sont (un peu, beaucoup, passionnément) minoritaires. Depuis quand les minorités comptent-elles pour du beurre ?
Quant aux statistiques sur la question, je ne vais pas commencer une bataille, il y aurait matière à longue discussion. Rappelons seulement que celles du Secrétariat d'Etat chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes (pas un repaire de mascus...) font ressortir près de 25 % des victimes de violences sexuelles (viols et autres) masculines.
N'oublions pas non plus que ces statistiques sont souvent brouillées par le faible taux de plaintes, des femmes bien sûr - et tout le monde s'accorde à le regretter - mais aussi, et encore plus des hommes. (cf. notamment les données de l'ONDRP).
Cette invisibilité des victimes masculines (et des auteures féminines) de violences sexuelles et/ou conjugales favoriserait-elle au moins la cause des femmes ?
Elle renvoie le féminin à la fragilité, la faiblesse, et le masculin à la force, l'agressivité, la domination. Bref, à des tas de stéréotypes vedettes du patriarcat !
De plus, la fiction des femmes toujours victimes et des hommes toujours prédateurs entretient peur, méfiance, haine, entre les sexes. Un progrès, vraiment ?
Comme l'a rappelé @Mymy dans son article sur le tabou autour des hommes victimes de violences sexuelles, il serait plus judicieux de ne laisser personne sur le bas-côté dans la lutte contre toutes ces violences.

- Selon @Witch'Daughter et @Sievari , les violences contre les hommes ne relèvent pas des "mêmes dynamiques", des "mêmes mécaniques".
Il y aurait donc deux espèces distinctes et irréconciliables de violences sexuelles ?
Celles-ci procèdent pourtant toujours d'un abus de pouvoir, d'une situation de domination. @Witch'Daughter rappelle elle-même - à juste titre - que le viol est un acte de domination.
Si le pouvoir est longtemps resté, et se trouve encore, aux mains des hommes, ceux-ci peuvent la subir, et les femmes en abuser (comme tout être humain).

Encore bravo et merci à @Mymy et à madmoiZelle de permettre et de lancer ces débats sur la masculinité, qui sont également des relais indispensables dans la réflexion féministe.
 
3 Novembre 2018
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Un homme, c'est...un être humain
Une femme, c'est...un être humain
Une personne trans, c'est...un être humain.
Ok pour ta définition. On peut ajouter qu'un enfant aussi c'est un être humain.

Depuis assez longtemps, je constate avec effarement (et ne suis pas la seule) que "violences sexuelles" ou "violences conjugales" sont assimilées, exclusivement, à des "violences faites aux femmes" (par des hommes, exclusivement).
Ce qui est une fiction, un mythe.

Ah bon ? Tu as des données là dessus ? Parce que moi non. En fait ici tu me sembles placer une hypothèse de base, pour dérouler ensuite un discours qui tend à nier la spécificité des violences faites aux femmes.

Cette invisibilité des victimes masculines (et des auteures féminines) de violences sexuelles et/ou conjugales favoriserait-elle au moins la cause des femmes ?

C'est-à-dire ? Pas clair. Comment ça au moins ? Tu sous-entends que les féministes voudraient "cacher" les violences faites aux hommes ? Le grand complot féministe ?

Je reprends cette citation dans son entier parce qu'elle est à lire avec la suite :
Cette invisibilité des victimes masculines (et des auteures féminines) de violences sexuelles et/ou conjugales favoriserait-elle au moins la cause des femmes ?
Elle renvoie le féminin à la fragilité, la faiblesse, et le masculin à la force, l'agressivité, la domination. Bref, à des tas de stéréotypes vedettes du patriarcat !
J'ai l'impression qu'ici tu confonds cause et conséquences.
Tel qu'écris, tu es en train de dire que la cause des stéréotypes de genre est l'invisibilité des victimes masculines :oo:
C'est l'inverse : ce sont les stéréotypes de genre qui empêchent les victimes masculines de se faire connaître. Parce que dans ce système "un homme" doit-être fort, "les hommes" (réels) n'osent pas porter plainte, accepter qu'ils ont été victimes.

De plus, la fiction des femmes toujours victimes et des hommes toujours prédateurs entretient peur, méfiance, haine, entre les sexes. Un progrès, vraiment ?
On est toujours pas d'accord sur la base : l'existence d'une fiction des femmes toujours victimes.

Tu extrapoles à partir d'un constat : les femmes sont majoritairement victimes des violences sexuelles. À partir de là, tu inventes l'existence d'une fiction sociale, selon laquelle les victimes hommes n'existeraient pas. Ben non. Cette fiction sociale n'existe pas, désolée. Les discours féministes justement refusent ce présupposé.

Ensuite, pourquoi tu parles ici de progrès ? Qu'est-ce que tu considères comme un progrès ? Ta formule est floue. Elle semble sous-entendre que, parce que la société constate que les femmes sont les principales victimes de violences, alors il y a de la haine entre les sexes. Non. C'est parce que la société est patriarcale qu'il y a des victimes majoritairement femmes, et que cela suscite des comportements de défense massif de la part des femmes vis-à-vis des hommes.

- Selon @Witch'Daughter et @Sievari , les violences contre les hommes ne relèvent pas des "mêmes dynamiques", des "mêmes mécaniques".
Il y aurait donc deux espèces distinctes et irréconciliables de violences sexuelles ?
Celles-ci procèdent pourtant toujours d'un abus de pouvoir, d'une situation de domination.

Je ne comprends pas ton idée de réconcilier des violences sexuelles entre elles, mais passons, c'est sans doute un mot mal choisi.

En mettant sur le même plan les violences faites aux femmes et celles dont sont victimes les hommes, ton message tend à gommer la spécificité des violences misogynes.
Oui, les violences faites aux femmes ne relèvent pas des mêmes mécaniques que les violences faites aux hommes. Y compris les violences sexuelles. Ce n'est pas parce qu'il y a des points communs (l'envie de domination) entre les deux qu'il ne s'agit pas de deux choses différentes.
Elles sont si différentes que certains pays ont inventé un terme spécial pour les nommer : le féminicide. Je suppose que si les juristes des ces nations se sont embêtés à créer ce concept, c'est qu'il doit refléter une réalité.

Résumé de la notion par une blogueuse féministe, (que je me permets de citer en plus du lien) :
" En 1976 Diana Russell et Jill Radford créent le mot de "fémicide" que Russell définit comme le fait pour des hommes de tuer des femmes parce qu'elles sont des femmes. Lorsqu'un cambrioleur tue une bijoutière qui refuse de lui ouvrir les coffres, les raisons ne sont pas les mêmes que lorsqu'un homme tue sa femme parce qu'elle veut le quitter. Tous les meurtres de femmes ne sont donc pas des féminicides.
Encore une fois il ne s'agit pas de dire qu'un meurtre crapuleux est moins grave ou que le meurtre d'une femme est plus grave que celui d'un homme mais de bien nommer les actes pour lutter efficacement contre."

Pour approfondir le sujet de la rhétorique masculiniste, qui prend prétexte des violences faites aux hommes pour dérouler son argumentaire, je signale cet article (du très bon Dupuis-Déri), Féminisme au masculin et contre-attaque « masculiniste » au Québec et cet article, Le mythe des hommes battus, déconstruction d'une rhétorique masculiniste.
 
3 Novembre 2018
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@Hervée
Je cite l'article, parce que je n'en ai pas la même lecture que toi :
"Nous voulons avancer l’idée que les hommes ne sont pas, en tant que groupe social, victimes de violences dans le couple hétérosexuel, de la part des femmes, en tant que groupe social. Autrement dit, les hommes ne sont pas victimes de violences conjugales, ne sont pas discriminés au sein des couples, il n’y a pas d’hommes battus. Nous ne nions pas l’existence d’actes de violences de femmes à l’encontre d’hommes, mais nous refusons l’instrumentalisation des analyses féministes, qui implique ici un renversement des rapports de domination. Si l’on parle en terme de phénomènes sociaux structurels et non de cas isolés, il n’y a pas de sexisme anti-hommes, ni d’hommes battus ; de même qu’il n’y a pas de racisme anti-blancs, de mépris de classe anti-patrons, ou d’hétérophobie"

Donc l'article ne nie pas l'existence de violences faites aux hommes par des femmes, tu as dû le lire trop vite.
Par ailleurs, tu affirmes que l'article
redéfinit tous les termes à sa sauce et tire des conclusions biaisées.

Je t'ai répondu pour sur le point que tu précises, quid des autres ? (tu parles de "tous" les termes)*

Edit : il me semble que tu n'as pas pris en compte la précision de départ des auteur.ices, et que c'est pour ça que tu as trouvé l'article choquant. Ou il y a autre chose que je n'ai pas vu :dunno: ?

Edit : pour préciser davantage, je crois que la différence de lecture vient d'une différence d'échelle : l'article parle de la situation dans sa globalité, en prenant en compte la société dans son ensemble, toi tu le lis en considérant uniquement des cas individuels.
 
Dernière édition :
3 Novembre 2018
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@Hervée c'est pour ça que j'ai bien mis en gras le passage de l'introduction, qui permet de poser les principes du raisonnement de l'article : si tu lis toutes les citations que tu as données avec le passage d'introduction que j'ai cité, c'est tout de suite plus clair.

J'ai beau relire, je ne suis pas d'accord avec ton interprétation : l'article ne nie pas l'existence de violences touchant les hommes. Mais comme son objet n'est pas d'établir une veille pour que les victimes de violences se sentent mieux, et que le but est d'analyser le phénomène dans sa globalité, c'est normal que les auteur.ices regardent les moyennes.

Pour la citation "Il n'y en a pas un sur cent [d'hommes battus]", j'ai pris les statistiques de l'INSEE (pour 2010-2011), n'hésite pas à mettre en lien les chiffres que tu évoques, afin que je vois où je me suis éventuellement fourvoyée : pour la case "violences sexuelles", on compte 0,5% d'hommes. Donc pour le cas des violences sexuelles, c'est 1/200. Pour 1,3% de femmes.

Donc je ne vois pas le souci avec l'affirmation, ça me paraît coller avec les stats officielles.

Et pour les stats des hommes battus, si tu prends les chiffres pour 2012-2013 (au hasard là encore, source Le Monde), à mettre en rapport avec le nombre d'hommes et de femmes en France (j'ai supprimé les enfants dans le tas, avec les moins de 16 ans exclus, source INSEE), on obtient :

- 1/10 000 pour les femmes battues

- 1/50 000 pour les hommes victimes de violences conjugales.

Bon je ne suis pas du tout statisticienne, mais ça me semble confirmer ce que dit l'article.

Pour le "choquant" entre guillemet, que tu trouves révélateur (sans préciser révélateur de quoi), je pense que c'est parce que le terme renvoie à des arguments de masculinistes, pas pour nier l'acte d'agression.

Je ne comprends pas à quel moment j'ai une analyse individuelle :hesite: C'est plutôt que je ne comprends pas les minimisations de l'article, et les "analyses" faites.
Si tu ne regardes pas l'ensemble d'un phénomène, tu as une analyse individuelle, et tu ne peux pas comprendre le truc dans sa globalité (et donc le comprendre).

Ex avec l'écologie : actuellement il fait très froid en Amérique du Nord, avec un raisonnement qui ne prend en compte que l'individuel je vais me dire "mais qu'est ce qu'on nous raconte c'est n'importe quoi le réchauffement climatique."
Pour comprendre un phénomène, il faut regarder les moyennes (et là on voit qu'effectivement il y a un réchauffement sur l'ensemble).

D'autant plus qu'on peut analyser les violences conjugales d'un autre point de vue que le genre, même si celui-ci est peut-être le plus marquant (âge, contexte socio-économique, éducationnel, psychologie, biologie...).
Ben si c'est le genre le plus marquant, c'est que c'est le critère décisif, non ?
 
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3 Novembre 2018
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Je remet l'édit ici vu que tu as répondu entre temps :
Pour la formule "Il n'y en a pas un sur cent", il s'agit apparemment d'une référence à Léo Ferré (je déteste le personnage, pour sa misogynie justement donc logiquement je ne l'avais pas comprise), qui évoque les anarchistes.
J'ai trouvé un article qui parle de la question de manière "plus chiffrée", plus "universitaire" : celui-ci, Les hommes battus. Très intéressant, je cite l'accroche : "Avant d’être une réalité dont nous allons analyser les atours et les contours, les hommes battus sont d’abord une notion historique fortement discutée".

Ça permet de bien nuancer la question, je pense qu'il t'intéressera :)

Edit : je cite l'article sur la question des chiffres : [les premières études sur la question, dans les années 70] : "Au vu des études européennes, de nos propres pratiques d’accueil de femmes violentées, d’hommes violents et d’hommes battus, les « expert-e-s » avaient estimé à l’époque qu’une femme sur 10 était violentée, et que 1 % des hommes subissaient le même phénomène."

Edit : je n'ai pas répondu à tes autres questions car pour moi elles sont englobées dans le refus de prendre en compte la formule d'introduction. À partir du moment où on n'est pas d'accord là dessus, ben... je peux rien faire.

Et concernant la question du genre comme critère décisif des violences conjugales : je veux bien que tu me donnes les chiffres qui appuient ta position. Qui prouveraient que ce critère n'est pas le critère qui permet de comprendre le phénomène.

Edit : ajout de lien et reformulation d'un truc pas clair
 
Dernière édition :
31 Juillet 2017
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Si tu ne regardes pas l'ensemble d'un phénomène, tu as une analyse individuelle, et tu ne peux pas comprendre le truc dans sa globalité (et donc le comprendre).

Ex avec l'écologie : actuellement il fait très froid en Amérique du Nord, avec un raisonnement qui ne prend en compte que l'individuel je vais me dire "mais qu'est ce qu'on nous raconte c'est n'importe quoi le réchauffement climatique."
Pour comprendre un phénomène, il faut regarder les moyennes (et là on voit qu'effectivement il y a un réchauffement sur l'ensemble).

Je passe en un coup de vent, mais je me demande : en quoi cette approche globale serait-elle plus adaptée pour comprendre un problème, quel qu'il soit? :hesite:

Perso je pense que pour chaque problème on doit examiner le contexte à l'échelle adaptée, pas forcément la plus large possible. Pour reprendre ton exemple du climat, c'est précisément un exemple d'échelle trop large (la température planétaire) : oui le changement climatique occasionne en moyenne une augmentation de la température, mais ce ne sera pas uniforme, et ce n'est pas la plus grave conséquence du dérèglement climatique. Certaines régions pourraient au contraire subir des vagues de froids (l'europe via le rafraîchissement du Gulf Stream du fait de la fonte des glaces de l'Arctique me vient en tête), d'autre ne pas subir de changement notables de températures mais avoir une augmentation de la sécheresse/des catastrophes naturelles, etc. C'est d'ailleurs pour ça que je vois de plus en plus le terme "changement climatique" que "réchauffement".

Autre exemple, les inégalités de richesses et le taux de pauvreté : si on se contente, pour les étudier, de regarder le PIB moyen par habitant d'un pays, ça nous donnera strictement aucune information pertinente. Pour faire un parallèle un peu osé, expliquer que les violences conjugales contre les hommes n'en sont en fait pas, ce serait un peu comme si Macron disait quelque chose du genre : "Bon il y en a marre de ces ploucs qui défilent tout les samedi pour protester contre les 'inégalités de richesses', ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont d'être Français, donc ultra-privilégiés? Vous avez 42k$/an de PIB en moyenne (lien), vous faites largement partie de la classe sociale des riches, maintenant arrêtez de râler!"
Tout le monde trouverait ça délirant, non? Alors pourquoi ce qui est absurde en climatologie ou en économie est permis en sociologie?
 
3 Novembre 2018
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Je passe en un coup de vent, mais je me demande : en quoi cette approche globale serait-elle plus adaptée pour comprendre un problème, quel qu'il soit? :hesite:

Perso je pense que pour chaque problème on doit examiner le contexte à l'échelle adaptée, pas forcément la plus large possible. Pour reprendre ton exemple du climat, c'est précisément un exemple d'échelle trop large (la température planétaire) : oui le changement climatique occasionne en moyenne une augmentation de la température, mais ce ne sera pas uniforme, et ce n'est pas la plus grave conséquence du dérèglement climatique. Certaines régions pourraient au contraire subir des vagues de froids (l'europe via le rafraîchissement du Gulf Stream du fait de la fonte des glaces de l'Arctique me vient en tête), d'autre ne pas subir de changement notables de températures mais avoir une augmentation de la sécheresse/des catastrophes naturelles, etc. C'est d'ailleurs pour ça que je vois de plus en plus le terme "changement climatique" que "réchauffement".

Autre exemple, les inégalités de richesses et le taux de pauvreté : si on se contente, pour les étudier, de regarder le PIB moyen par habitant d'un pays, ça nous donnera strictement aucune information pertinente. Pour faire un parallèle un peu osé, expliquer que les violences conjugales contre les hommes n'en sont en fait pas, ce serait un peu comme si Macron disait quelque chose du genre : "Bon il y en a marre de ces ploucs qui défilent tout les samedi pour protester contre les 'inégalités de richesses', ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont d'être Français, donc ultra-privilégiés? Vous avez 42k$/an de PIB en moyenne (lien), vous faites largement partie de la classe sociale des riches, maintenant arrêtez de râler!"
Tout le monde trouverait ça délirant, non? Alors pourquoi ce qui est absurde en climatologie ou en économie est permis en sociologie?

Ah ? Et quelle autre méthode de paraît plus adaptée pour comprendre un phénomène ?
Il me semblait que mon exemple du climat était assez pertinent :yawn:

Si tu veux te renseigner sur le sujet, je te conseille la chaîne yt Hygiène mentale, qui expose la méthode scientifique, à l'occasion de sujet plus précis. Par ex, un article ne suffit pas pour prouver un phénomène, il en faut plusieurs, ou alors comment fixer un seuil qui permet de déterminer si un phénomène est dû au hasard ou pas, ou autres subtilités :)

Et je précise que quand je dis "approche globale", c'est un terme pas du tout consacré, hein, je suppose qu'il y a des termes universitaires pour nommer la manière d'étudier les phénomènes (manière scientifique ?)
 

Mymy Haegel

Ex-Rédac chef de madmoiZelle
1 Février 2012
6 728
29 877
6 244
33
Paris
linktr.ee
Mais qui a décidé que « violences conjugales » signifie « violences conjugales genrées issues d'une domination patriarcale » ? :hesite:

C'est une vraie question, pour moi violences conjugales ça veut dire « violences dans le couple », étymologiquement. Donc ça existe dans les couples hétéro, dans les deux sens, et dans les couples homosexuels, dans les couples monogames comme les couples ouverts, enfin, la base c'est : dans le couple.

Que l'immense majorité de ces violences concernent des femmes battues par des hommes est une tragique réalité mais pourquoi vouloir changer la définition du mot pour en exclure des gens ? Et à quoi bon, en fait ? À quoi ça sert de dire à un homme tapé par sa femme, ou par son homme, ou à une femme tapée par sa femme, « Alors déso mais ce ne sont pas des violences conjugales » ?

C'est quoi le but ?

Est-ce qu'on fait pareil pour le viol ? Comme la majorité des victimes sont des femmes violées par des hommes, on va dire aux victimes qui ne sont pas dans cette situation que « c'est terrible mais ce n'est pas un viol » ?

À quoi ça sert de changer le sens des mots ?
 
28 Avril 2015
2 599
19 179
4 654
@grenouilleau

Alors autant je comprends parfaitement qu’on veuille analyser un phenomene, ici les violences conjuguales, en prenant de la hauteur, d’un point de vu structurel.
Autant je ne comprends pas l’interet de nier le ressenti comme ça des victimes de violences conjuguales.

La violence conjuguale c’est une violence perpétrée envers la personne avec qui on partage une relation sentimentale.
On peut décider de l’analyser comme une violence structurelle si on le souhaite mais on ne peut pas décider de changer la définition et nier par ce fait les violences faites aux hommes.
Ce n’est pas parce qu’un sociologue / une personne décide de l’analyser d’un point de vu strictement structurel que ça doit effacer les autres dimensions du problème.

Par exemple, si on prend la division riches / pauvres.
Ce n’est pas parce qu’un sociologue va décider d’analyser ça de manière parfaitement binaire à partir d’un seuil x, que c’est censé devenir LA vérité et cacher les autres analyses possibles.
 

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