Anthony, victime de violences sexuelles, raconte son histoire

12 Septembre 2018
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@Cépamoi Je reprends la définition de doxa du Wiktionnaire car c'est le sens que je donne au mot (après je sais pas si le sens que je lui donne est bon.)
"Ensemble, plus ou moins homogène, de préjugés populaires, de présuppositions généralement admises et évaluées positivement ou négativement, sur lesquelles se fonde toute forme de communication."
Là toujours je me trompe p-ê sur le sens de préjugés et présuppositions, mais ça laisse entendre que les féministes ont décidé d'adhérer à un dogme de pensées sans aucune réflexion derrière. Alors qu'en général, les idées féministes sont le fruit d'une réflexion aboutie. Quand les mascus parlent de doxa féministe, pour moi c'est pour chercher à décrédibiliser toute la réflexion derrière et résumer le féminisme à l'image de l'hystérique aux cheveux bleus qui ne se bat que pour se faire voir sur Internet propre à leur coeur.

Et quand je parle de profems je parler des mecs qui se revendique pro-féminisme car ça fait woke, mais qui au mieux ne font rien pour faire bouger leurs privilèges si confortables, et qui au pire sont problématiques mais à qui on ne peut rien dire car ils sont de gauches et se revendiquent féminismes. On voit beaucoup de ces gars dans la gauche / extréme gauche / communistes / anarchistes j'ai l'impression vu le nombre de témoignages que j'ai lu venant de sympathisantes/militantes des ces milieux politiques.
 
4 Décembre 2018
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@Hipolito
Je parle de digression pour dire que je n’ai pas creusé le sujet, et que ce n’était pas mon propos à la base, pas au sens où je ne voulais pas en discuter :)
Il me faudrait faire l’histoire du terme « violences conjugales » et ses différentes utilisations que je ne connais pas pour avoir un avis (ce que je n’ai pas non plus) plus précis. J’en reste à ce terme/ au sens commun pour désigner les violences au sein d’un couple. Mais j’ai trouvé l’article qui questionne la notion super intéressant et j’ai l’impression que ça paraît fondé de faire cette distinction dans une perspective de recherche/ universitaire.

Pour le « brouillage de langage » je me rends bien compte que ça peut être un obstacle, surtout quand tel ou tel domaine n’est pas notre « spécialité », et je m’inclus dedans.
Mais je pense que vouloir comprendre avant de rejeter permet d’initier la démarche. Le féminisme, ou en tout cas certaines choses mises en relief par les féministes demandent des connaissances parfois assez précises en sociologie/ linguistique/ histoire mais ce n’est pas un « brouillage de langage » c’est la distinction entre un sens commun et un sens de spécialiste ou d’universitaires. Un peu comme si on parle du moyen-âge avec un médiéviste pour qui c’est de strictement telle date à telle date pas une période aux contours un peu floues. Enfin c’est valable pour toutes les disciplines de faire une distinction/ précision d’avec le sens commun, c’est présent aussi dans tous les métiers avec des termes techniques qui sont plus précis et qui désignent des choses particulières.
Je dirai plutôt que ce sont des « niveaux » de langage, ou de précisions. Comme les couleurs, odeur on peut partir de « rouge » pour arriver à quarante mots plus précis. Bref je m’embrouille, excuse moi si ce n’est pas clair.

@PetitePaille

Les mots sont toujours un enjeu, et dès leur naissance ils sont soumis à des tensions. « S’approprier » un terme c’est ce qu’on fait toustes tout le temps. Le sens des mots fait l’objet de véritables campagnes (quand la droite a commencé à marteler « racisme anti-blanc » par exemple). Donc je dirai qu’on utilise les mots toujours à des fins idéologiques. Même sans être engagé, encarté et bien souvent sans savoir d’ailleurs.
 
29 Janvier 2019
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@Cépamoi

Merci pour les références documentaires au site cairn.info. Je n'ai pas encore eu le temps de les lire, mais j'avais déjà eu l'occasion de constater que ce site contient effectivement des articles intéressants.
Quant à Welzer-Lang, oui, il ne fait pas l'unanimité, mais sur ces question des violences conjugales, il n'y a pas grand-monde qui la fait... En tout cas, ses analyses méritent le détour.


Si ca intéresse quelqu'un, j'ai trouvé un truc sur les violences conjugales sur cairn.info
https://www.cairn.info/revue-therapie-familiale-2012-2-page-105.htm
Ca parle définition des violences conjugales (pas encore eu le temps de le lire avec attention)
Edit:
Ca ouvre plein de perspectives intéressantes (à mon avis)

Et ça sur les hommes battus
https://www.cairn.info/revue-empan-2009-1-page-81.htm
(Pas encore lu non plus)
J'espère que ça va nous aider à approfondir la réflexion :happy: (sinon désolée :ninja: )
Edit:
Sur l'auteur du deuxième lien (il est controversé et le perso est complexe, pour que chacun se fasse son idée)
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Daniel_Welzer-Lang
 
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Réactions : Asilentio et Cépamoi
12 Octobre 2014
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J'en retiens en premier lieu sa très grande détresse personnelle, et j'espère que cette rencontre pourra être pour lui un premier pas vers le soin de lui-même et l'amour de soi et des autres.

Oui, au vu de son vécu déjà traumatisant et du manque de reconnaissance extérieur de son traumatisme, ça ne m'étonne pas.
La reconnaissance extérieure de l'état de victime permet quand-même grandement d'avancer sur sa reconstruction, et si la victime a l'impression que "le monde entier" est contre elle, il est certain que sa reconstruction sera beaucoup plus difficile et que ça créera un énorme sentiment de "vide" en elle (avec en prime un sentiment de validation, de légitimation de sa méfiance envers tout le monde - quand on arrive parfois avec un refus de reconnaissance de l'état de victime, aussi bien socialement que légalement; quand on a même des lois et/ou des tribunaux ou des autorités qui ne reconnaissent même pas le traumatisme, et qu'en même temps, l'entourage enfonce le clou, ça n'étonnera personne que les victimes sont pas chaudes pour faire confiance en la vie et en les autres).
C'est un phénomène connu sur les victimes que l'on nie ou pire, que l'on accuse des choses qui leur sont arrivées. Je pense notamment à toutes ces femmes qui ont connu ça et dont certaines ont malheureusement perdu goût à la vie et n'ont pas eu la force de remonter la pente.

J'ai un ami qui, également comme Anthony (si je n'ai pas mal interprété ce qu'il a dit), n'est plus très chaud pour faire des rencontres (enfin si, il a toujours un désir de rencontrer quelqu'un, mais dans des conditions qui rendent une relation normale très difficile), mais contrairement à l'invité, lui dit clairement pourquoi : vu qu'il a été victime de violences dans son enfance puis dans sa première relation, et qu'il a été nié dans son vécu, il est passé par une souffrance immense (notamment causée par le déni et même l'accusation de ce dont il avait été victime), et maintenant, ça fait plusieurs années qu'il ne veut plus "prendre de risques" étant donné qu'il y a statistiquement plus de chances (qu'une personne n'ayant pas ce vécu) de tomber sur une personne qui pourrait lui faire du mal (il y a aussi la possibilité qu'une victime se transforme en agresseur, mais vu son passé conjugal, je dirais que c'est l'inverse, à savoir le statut de victime qui se répète), et qu'avec un tel manque de reconnaissance de cette violence et en vertu du fait qu'il a mis plusieurs années à remonter la pente, il dit qu'il a beaucoup trop souffert pendant toutes ces années et qu'il commence tout juste à aller mieux,et qu'il ne veut pas mettre en danger tous ces efforts pour prendre le risque de se retrouver à nouveau à 0 avec la peur de ne plus jamais remonter la pente.
D'ailleurs, c'est aussi une réaction post-traumatique plutôt courante chez les femmes victimes, notamment qui encore une fois n'ont pas été reconnues dans leur vécu. A la peur de revivre une violence, s'ajoute celle d'être niée et de n'avoir aucune chance de se défendre, d'où la fuite systématique.
Depuis que j'ai rencontré cet ami, et que nous avons discuté de tout ça depuis plusieurs années de ça, j'ai constaté qu'il allait progressivement mieux, je peux voir que par rapport à ma reconnaissance personnelle de son traumatisme, cette reconnaissance semble l'avoir aidé, il est sorti de son état de léthargie dépressive et maintenant, peut avoir une vie un peu plus normale,ce qui me fait plaisir pour lui, mais force est de constater qu'il est encore dominé par ses traumatismes ainsi que cette peur d'être encore une fois une victime non-reconnue, et que la reconstruction est très très lente, et qu'au niveau social, les relations avec les gens restent plutôt difficiles et empreintes de méfiance.

Anthony dit plus ou moins qu'il ne souhaite pas rencontrer des nouvelles relations. Peut-être qu'Anthony, sans le dire ou le savoir, ressent un peu aussi cette peur dont je parle; je ne sais pas, il faudrait lui demander...
 
Dernière édition :
4 Décembre 2018
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@Hipolito
Aucun problème! Si l’echange est vif c’est qu’il a le mérite de remuer des choses interessantes :happy:

@Hervée
Je n’ai pas l’impression que la Mad qui parlait de ça disait que c’était le seule point de vue, j’ai plutôt interprété ça comme un degré d’analyse supplémentaire qui m’a paru assez pertinent. Mais je ne suis pas intervenue dans le débat pour accréditer ou non cette analyse donc je n’aurais pas grand chose à dire sur les chiffres évoqués et/ou la méthode utilisée.
D’autre part je ne dirais pas que le féminisme soit « un phénomène », ni q’etudier Un aspect d’un phénomène n’amoindrisse les autres :hesite:
Tout le monde a un peu sauté sur la Mad en question comme si remarquer une chose excluait toutes les autres, ça m’a semblé injuste c’est à peu près tout :fleur:
 
1 Février 2011
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joseffleure.blogspot.com
J'ai peut-être une idée de ce qui pourrait expliquer ces mauvaises réactions de féministes face aux violences sexuelles faîtes aux hommes : ( Attention ce n'est pas une excuse!!)
Les féministes se battent contre une situation d'injustice dans la société. Une inégalité qui se traduit au travail, dans la famille, la culture, les sciences etc. Et dans les crimes et délits sexuels, puisque les femmes sont plus nombreuses (bien que pas les seules ) à être victimes.
Pour rétablir cet équilibre, revenir à une situation juste, il y aurait deux solutions :
-Supprimer les violences sexuelles faîtes aux femmes
Ou (Attention je me fais l'avocat du diable)
- Augmenter les violences sexuelles faîtes aux hommes.
Je ne vois pas qui pourrait opter pour la deuxième solution. Mais les femmes violeuses et harceleuses agissent dans cette démarche (consciemment ou non).
En tant que féministe et femme je n'ai pas envie de partager quoi que ce soit de commun avec elles. Et je comprends qu'on ait envie de nier leur existence : elles entâchent le mouvement féministe.(pourtant on a tord ,car par la même ,on nie les victimes)
Notamment parce que nous sommes en train de construire «Qu'est ce que c'est être une femme?» loin de Princesse Sarah Et on veut que ce soit quelque chose de beau, d'inspirant...
On n'a pas envie d'entendre «Être une femme, c'est aussi violer un homme» et pourtant parfois c'est vrai.

Alors, maintenant qu'on a commencé à s'occuper de la minorité «femme» on pourrait s'occuper des autres, comme celle des hommes victimes par exemple.
L'écriture inclusive pourrait être un début pour les articles sur le sujet, par exemple.
 
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Réactions : Asilentio
1 Février 2011
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joseffleure.blogspot.com
c'est assez 'drôle', les hommes sont tellement habitués à voir leur genre comme le neutre qu'ils ne se sentent pas inclus quand c'est genré au féminin, alors qu'ils trouvent ça normal que les femmes se reconnaissent dans le masculin neutre/critique le combat pour l'écriture inclusive). A un moment il faut arrêter de descendre le féminisme ET en même temps exiger de lui qu'il mène vos combats, et surtout après s'étonner que les féministes ne soient parfois plus très enclines à accepter la parole des hommes. C'est toujours à nous de prendre sur nous, à un moment c'est bon, y en a marre.
Je ne suis pas d'accord avec tout, mais là je plussoie à fond !!
 
13 Janvier 2011
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@Roppongi
Par exemple, on peut se définir petit bourgeois (sans l'être au sens premier de la définition) parce qu'on se juge ainsi par rapport à notre environnement. Si on vient d'un milieu très difficile, le fait d'avoir accès à certaines chances (par exemple) peut faire qu'on se classe ainsi (si dans l'environnement un des parents est en général sans emploi, le fait d'avoir deux parents qui travaillent au salaire minimum à temps plein et à mi-temps peut faire qu'on se perçoit ainsi parce que ça permet d'accéder à des choses auxquelles les autres ont pas, ou moins, accès).
Le terme "petit-bourgeois" est très connoté donc je suis pas d'accord avec cette affirmation. Que des personnes issues de classes populaires se voient comme de classe moyenne, comme "à l'aise", comparativement à leur environnement, oui, mais de là à utiliser le terme "petit-bourgeois" (terme connoté idéologiquement qui ne renvoit pas qu'à la question de l'argent mais à des habitus de classe)... non?

Perso dans le discours d'Anthony, d'extrême gauche qui se voit / se dit prolétaire tout en se déclarant issu d'un milieu petit-bourgeois je vois le discours extrêmement classique de certaines personnes d'extrême-gauche issus de milieux bourgeois ou aisés qui vivent dans leur déni de leur classe sociale (et donc des privilèges de classe dont ils ont pu bénéficier et bénéficient encore) pour des raisons idéologiques (sans que ça soit forcément conscient). C'est comme ça qu'on se retrouve avec les fameux discours sur les "1% qui ont tout" bla bla.

Après, avec tout ce qu'à dû traverser Anthony dans sa vie, et le fait que ça soit dans le cadre de relations de pouvoir, notamment de classe (patron), rajouté au fait que peut-être il y ait des soucis scolaires / dyslexie, etc, c'est assez normal de se voir en bas de l'échelle sociale.


Globalement je pense que les discours manichéens, en noir et blancs, qui opposent systématiquement les dominants vs les dominés, discours manichéens qu'on retrouve aussi bien chez des marxistes que chez des féministes, n'aident pas (et encore moins n'aident Anthony).
L'intersectionnalité à la base c'est non pas ces oppositions binaires mais des axes de dominations, notamment pour la classe sociale, des axes, pas deux points, on peut se situer plus ou moins près d'un côté ou de l'autre de ses axes,
Aussi, ces axes s'entrecroisent, ce qui veut dire que oui Anthony possède un privilège masculin. Mais ce privilège, s'il est associé avec d'autres oppressions, peut lui être complètement inutile dans certaines situations : si vous avez des privilèges masculins mais que vous n'avez par exemple pas de privilège de classe et / ou de couleur, etc, dans la situation d'une patronne abusive, bah le privilège masculin il existe toujours sauf que dans cette situation là il ne va pas être opérant.

C'est pour ça que je trouve qu'il est important de rappeler que les privilèges, ils se voient tout particulièrement quand les autres statuts égaux : par exemple les hommes prolétaires sont à la fois dominés (classes sociales supérieures) et dominants... notamment envers les femmes prolétaires. Ne pas rappeler ça quand on parle de privilèges masculins ou de privilèges de couleur c'est prendre le risque de se voir brandir des oppressions "autres" pour minorer ces privilèges.
Bref tout ça pour dire qu'on est pas que privilégié / dominant ou dominé, y'a des tonnes d'axes d'oppressions qui entrent en compte, plein de dynamiques différentes, et dès qu'on sort du classique schéma manichéen "homme cis hétéro blanc aisé valide" vs les autres, ces dynamiques font qu'on devrait éviter le manichéisme je trouve, surtout quand on regarde des situations personnelles.
 
Dernière édition :
26 Octobre 2017
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Je reviens dessus parce que j'ai oublié de mentionner un truc dans mon premier commentaire.
Je comprends son rejet du féminisme suite à sa mauvaise expérience sur un site internet. J'ai eu moi aussi une expérience déconcertante il y a plus de deux ans et ça m'a rendu très triste. Ce n'était évidemment pas aussi violent et je ne peux donc qu'imaginer comment il a pu se sentir après, au vu de comment moi ça m'a affectée.
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