Je viens poser ça ici.
Comme vous tou.te.s ici, j'ai suivi les informations à partir de la minute même où j'ai entendu parler "Il se passe quelque chose à Paris". Je n'ai presque pas dormi dans la nuit de vendredi à samedi et très peu aussi dans celle de samedi à dimanche. J'ai fini par m'écrouler dimanche après-midi alors que les informations commençaient à un peu tourner en boucle.
Je redoute les amalgames.
Je refuse d'oublier que d'autres connaissent pire quotidiennement et depuis trop longtemps et je crains que des innocents ne pâtissent au nom d'une quelconque vengeance.
Française vivant à Bruxelles, mon cœur saignent pour les deux.
Je pleure pour Paris et notre liberté. J'ai mal pour ma ville de cœur et ses habitants qui n'ont nullement choisit d'être l'arrière zone de barbares.
Mais ici, là, maintenant, je dois surtout vous avouer quelque chose... : Je n'ai pas peur.
Je ne suis pas craintive. Bien au contraire, je sens en moins quelque chose qui bouillonne. Moi, la fille discrète qui fait très peur la fête, je suis horrifiée par cet atteinte ultime à notre droit de vivre et à notre liberté d'être heureux.
Je refuse de laisser des monstres m'effrayer. Je refuse de vivre dans la terreur. Je refuse de les laisser gagner.
Je n'ai pas peur.
Et j'ai même plus que jamais envie d'aller sur Paris, ville que je ne connais même pas, pour aller déposer une bougie, une fleur, un petit recueillement de plus. Et aller boire un verre dans ces rues touchées, juste pour clamer par ma présence que non, ils ne disposeront pas de ma liberté de vivre et que je refuse de courber l'échine devant leur folie et leur barbarie.