Cela fait trois nuits que je ne dors pas. Dès que mes yeux se ferment, j'entends une bombe qui explose au loin... Comme celles que j'entendais en 2007, tapie dans un immeuble en plein Beyrouth.
Ma mère est sortie samedi dans Paris. Elle est allée travaillée. Je l'admire, elle n'a pas peur. Il faut dire que 20 années de guerre civile sont déjà gravée dans sa peau, sa mémoire.
C'est un peu confus mais j'ai peur, peur pour mes proches, peur pour tous les innocents qui vont partir... Et j'ai mal, mal pour ceux qui sont partis, mal pour ceux qui restent mais dont la vie est détruite. Je regarde leurs visages, je ne veux pas les oublier.
Il y a la France, il y a eu le Liban, la Turquie, le Nigeria, la Tunisie ... Ça ne s'arrêtera pas là. Alors il faut vivre et aimer, c'est notre seul moyen de lutter contre l'horreur.
Vous savez ce qui est ironique dans tout ça ? Je ne crois pas en Dieu, et pourtant je prie. Je prie pour que l'enfer existe et que les humains qui ont choisis la cruauté soient punis. Qu'ils ce rendent comptent que leur guerre idéologique n'est juste qu'un prétexte pour permettre aux hommes assoiffés de pouvoir et d'argent, qui haïssent les femmes, d'arriver à leur fin. Enfin et surtout je prie, je prie pour que le paradis existe, que ce Dieu qui ne devrait être qu'amour accueille tous ces innocents massacrés au nom de rien.
Merci à madmoizelle de nous laisser nous exprimer. Peut être que ce soir j'arriverai à trouver le sommeil.