J'ai l'impression que tu n'as pas tout à fait compris le sens de mon dernier message car je pense qu'on ne parle pas vraiment de la même chose. C'était peut-être un peu confus, donc je vais essayer de clarifier, tout en te répondant.
Attention, long message en vue. ^^
Je suis d'accord avec toi sur le fait que même dans le cadre des relations amoureuses, on pense souvent à soi-même en premier, mais c'est justement ce qui mène au désastre et ce qui fait que ces relations prennent fin. Nous avons tous ce besoin d'être aimés parfaitement, c'est effectivement dans notre nature, toutefois je ne crois pas que quiconque puisse remplir ce besoin à 100% et dans la durée. En tant que chrétienne, je pense que Dieu est le seul à pouvoir le faire, et que nous avons tord d'espérer un amour sans aucune faute de la part d'une autre personne humaine. Mais bref, cela n'est pas le sujet ici.
Je pense que chaque début de relation amoureuse a ce côté "égoïste", où on est attiré vers l'autre pour son physique, son intelligence, ce qu'il ou elle nous fait ressentir. On a des étoiles dans les yeux, des papillons dans le ventre, on se sent tout heureux ou heureuse... Cependant, cette période que les anglais appellent "infatuation" a toujours une fin. Les scientifiques ont découvert qu'elle durait en général à peu près un an. Une fois cette phase passée, on se rend compte plus facilement des défauts de l'autre et du fait que cette personne ne pourra jamais combler tous nos désirs. A ce moment là, et deux choix s'offrent à nous : persévérer dans la relation et choisir de manière active de tout faire pour que cette relation marche (ce qui inclut de se focaliser sur l'autre, faire des compromis etc, comme je le disais), et ainsi, accéder à une intimité d'autant plus profonde, ou bien se dire au revoir.
Effectivement, il faut que les deux aient les mêmes bases pour arriver à cette forme d'amour inconditionnel, où les deux personnes sont entièrement, à 100% tournées l'une vers l'autre. Tout en sachant qu'en tant qu'humains, on a tous nos failles et nos faiblesses et qu'à un moment ou un autre, on finira forcément par décevoir l'autre. Mais ça ne s'arrête pas là et ce n'est pas grave, car on n'est pas là pour utiliser l'autre, pour attendre quelque chose de sa part pour ensuite donner à son tour.
Tu parles des femmes battues, qui est un cas dangereux, en effet, mais aussi extrême. Bien sûr que je ne recommande à personne de rester dans ce genre de situation abusive, mais cet exemple ne contredit pas ce que j'ai écrit plus haut car encore une fois, on est dans l'extrême, et la personne qui bat son ou sa partenaire n'a clairement pas la notion de ce qu'est l'amour à la base.
Par contre, tous les couples heureux que je connais et qui sont ensemble depuis des dizaines d'années sont tous passés par des difficultés, que ce soit des disputes, une incompréhension mutuelle, ou même une infidélité. La femme qui a été trompée par son partenaire a finalement décidé, après beaucoup d'hésitation de rester avec lui, de continuer à l'aimer et à l'honorer, et leur couple s'en est trouvé radicalement changé pour le meilleur. A tel point qu'aujourd'hui, tout le monde les admire en faisant remarquer qu'ils s'aiment passionnément, tout ça sans connaitre par quoi ils sont passés. Ils ont atteint un degré d'intimité encore plus profond à travers les épreuves, mais tout ça ne s'est pas fait sans larmes et sacrifices. Sans don de soi total, à la fois de la part de la femme qui a choisi de persévérer, comme de la part du mari, qui s'est repenti et a fait de sa femme sa priorité à nouveau. Chacun s'est donné à 100% pour l'autre.
Je ne pense pas que ce soit un modèle pour tous les couples, d'autant plus si la personne infidèle persiste (ce qui prouve qu'elle n'est pas à 100% dévouée envers l'autre), mais c'est possible.
La conclusion de tout cela c'est que par amour, on persévère même dans les situations difficiles, et ce de manière active, en faisant le choix de donner plutôt qu'uniquement attendre de recevoir, car cette dernière méthode mène inéluctablement à la rupture.
Aujourd'hui, beaucoup de personnes ne veulent pas faire ces efforts, car effectivement, c'est difficile. On préfère donc rester seul(e) (ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi, sauf lorsque cette décision est dictée par la peur d'être blessé ou déçu, bref, la peur tout court), ou on se penche vers la facilité, à savoir les relations "sous contrat", où on se met d'accord sur ce dont on a besoin (ici, le sexe), ce qu'on est prêt à donner et à recevoir. Et en faisant cela on croit se protéger des peines de cœurs et des déceptions. Chacun prend chez l'autre ce qui l'intéresse, et une fois que c'est fait, on passe au suivant.
C'est bel et bien la définition du verbe utiliser, qui est :
"rendre utile, servir à
une fin précise", "recourir à quelque chose, à quelqu'un
pour un but, un usage précis" (= le sexe).
On ne veut pas des désagréments, des difficultés que connaissent toutes les relations amoureuse à un moment ou un autre, et on n'est surtout pas prêt à donner plus que ce qui a été fixé par les règles du contrat.
Une fois qu'on enlève la composante du sexe, il ne reste plus rien, d'où l'idée qu'on assigne à cette personne un usage prédéfini, on la réduit à un objet qui n'as qu'une seule tâche.
Pour finir, tu as mentionné les relations amicales, mais ces dernières ne sont ni plus ni moins la même chose que les relations amoureuses, sans la composante sexuelle. Tout ce que j'ai dit plus haut s'applique donc également aux amitiés, du moins les vraies amitiés, contrairement à celles où on utilise ou on s'utilise mutuellement pour quelque chose (la popularité, l'argent, le sexe dans le cas des sex friends...).
En relisant ce que je viens d'écrire je me rends comte que ce message peut être très dur à entendre, mais je le poste quand même car je sais que chacun mérite le meilleur, et selon moi il y a tellement mieux que le fait d'utiliser les autres et de se faire utiliser soi-même, même avec son accord. Ma vision des choses quant à l'amour peut paraître utopique, mais c'est pourtant ce que beaucoup de personnes vivent, dont moi, si on se donne la peine d'y croire et d'essayer.
(Je m'excuse si j'ai fait des fautes d'accent, j'écris avec un clavier qwerti)