Idem. J'ai commencé à m'intéresser aux tatouages vers l'âge de quinze ans. Je disais souvent que quand je serai majeure, j'aurai plein de tatouages. Et avant de passer à l'acte, j'ai rêvé d'un moi tatoué aussi.
Ca m'arrive encore. Je rêve souvent de moi avec de nouveaux tatouages.
Après, dire que j'ai mieux accepté mon corps, non. Au fil de mes projets, il devient "lui". Je ne fais plus attention à mes tatouages, ils me semblent si... Naturels. Je suis exaspérée quand on m'en parle, parce que c'est moi, et pas quelque chose en plus. C'est comme si on me faisait remarquer que j'ai un nez, comme l'avait dit une mademoizelle, je ne sais plus quand.
Et je suis encore plus exaspérée quand les autres n'acceptent pas*: j'ai peur de me faire encrer les poignets pour des raisons familiales et professionnelles.
*C'est uniquement pour les raisons familiales et professionnelles. Je demande rarement, voire jamais, l'avis des autres sur mes projets**. Il y a juste les parents qui ont du mal à concevoir ça et essaient de me faire comprendre à quel point c'est moche...
**Sauf cas exceptionnel, comme "est-ce que je peux continuer mes études avec ça", "est-ce que je peux trouver un stage/boulot"...
J'ai essayé d'expliquer à ma mère le rapport que j'ai au tatouage. Je ne suis pas allée jusqu'au bout de mon explication, j'ai senti qu'elle ne comprendrait jamais et pire, me prendrait pour une folle à lier. Ca m'attriste... Je lui demande juste de m'accepter, en fait, comprendre, c'est difficile.
Je vais passer pour une tarée, mais quand j'ai un projet en tête, un vrai, j'ai toujours l'impression que le tatouage est là, et je suis déçue quand je vois que non. Je le sens. Je le sens, comme s'il était présent, mais pas encore visible.
Au-delà du but esthétique, c'est une partie de moi. Et je ne pourrai vivre sans. Je ne me souviens plus du moi qui était vierge de tatouages (et je le plains, le pauvre).
