Mais évidemment que la façon dont sont présentés et symbolisés les objets ont un grand rôle à jouer dans les représentations de l'enfant. Et même si, comme tu n'as pas clairement défini certains mots que tu utilises, je ne suis pas sure d'avoir compris exactement tout ce que tu essayes de dire, je suis d'accord sur le fait que l'investissement du parent et de ses propres représentations a un impact sur la façon dont est perçu et investi l'objet.slucches;4227718 a dit :Je me demande comment font les enfants du tiers-monde qui n'ont pas de jouet pour avoir une image et une estime d'eux-même. Si ça te rassure de gober n'importe quoi... tout le monde est libre de penser ce qui l'arrange.caliode;4225501 a dit :Bon. J'avais commencé à t'écrire une longue réposne qui s'est éffacée, qui t'expliquait de façon claire et détaillée que tu as déformé mes propos que tu n'avais probablement pas compris, et je te réexpliquais en quoi les proportions des barbies etiaent à la fois une conséquence des normes esthétiques suréalistes d'aujourd'hui, et à la fois une cause dans le sens où elle les entretien, et que oui les magasines, les manequins, tout ça, mais qu'il ne fallait pas négliger (SURTOUT PAS) le fait que les représentations se forment dans l'enfance, et que les barbies et action mans etaient un facteurs des représentations du corps idéal que se faisaient les enfants. Ce n'est pas la seule chose qui joue, evidement, mais il faut le prendre en compte.slucches;4225435 a dit :Pour reprendre ce qu'à dit une Madz plus haut, on recevait notre Barbie, on lui coloriait la gueule avec des feutres, on lui coupait les cheveux, on lui arrachait la tete et les bras, on lui mordillait les mains et les pieds, on la faisait avoir des relations suspectes avec Midge et Ken et les autres Barbies, et pourtant on est pas overmaquillées, on ne s'habille pas en papier toilette, on essaie pas de s'arracher les bras, la tête, de se séparer le tronc en deux... (je leur ai fait du mal à mes poupées, j'avoue, c'est mon petit coté Dexter), perso ma vie sexuelle est bien différente de la sexualité orgiaque de mes Barbies...caliode;4225309 a dit :Il est montré que les dimensions des Barbies créent une mauvaise estime de soi chez les enfants (une étude cité dans l'article le dit, et je pense qu'il y en a surement d'autres). Ca te parait peut être dingue qu'on puisse être si tôt influencé par ce qu'on voit, mais c'est un fait. Des études dans les années 50's aux états unis montraient que les petites filles noires trouvaient les poupées noires plus méchantes, plus moches et moins sages que les poupées blanches. Donc oui, même à cet âge là, ce qu'on voit et entend influence nos jugements.tinklady;4225202 a dit :Moi, je ne vois pas vraiment le problème avec Barbie comme elle est aujourd'hui. C'est un jouet! C'est comme les personnages de dessin animé qui ont des yeux démesurés et quatre doigts à chaque main. Autant la retouche photo des vrais mannequins est embêtante parce qu'on peut s'identifier à ces filles et croire qu'elles sont vraiment aussi minces, et lisses, etc et avoir envie d'être pareille... autant Barbie ne reste qu'un bout de plastique qui peut même pas plier les genoux, ni fermer les yeux... Un jouet, quoi, on s'en fiche qu'il ne puisse pas contenir d'organes, vu qu'il n'en contient pas!^^
Alors après, créer et commercialiser une Barbie réaliste, c'est une très bonne idée aussi (d'ailleurs je la trouve plus jolie) mais le prétexte du complexe face à la Barbie originale me parait un peu bancal... tant que les photos des magazines seront retouchées, les filles seront complexées, Barbie n'y changera pas grand-chose (surtout que les filles qui complexent n'ont souvent plus l'âge de jouer aux Barbies)
Ma question est donc la suivante : pourquoi voudrais tu négliger un des facteurs du problèmes, les Barbies, sous prétexte qu'il faut s'occuper d'un autre facteur, les manequins ? Est-ce que l'acceptation de soi et les représentations réalistes du corps ne peuvent pas être défendu par ces 2 moyens, et ainsi toucher à la fois les adultes d'aujourd'hui et les adultes de demain ?
Et pour finir, je pense que tu te trompes avec ta dernière phrase : non seulement aujourd'hui, un certain pourcentage des petites filles de moins de 10 ans ont des complexes et font des régimes (des régimes, quoi ! à 9 ans !), donc ce problème touche les petites filles, mais en plus, il ne faut pas penser que les croyances et jugements des gens sont indépendants de leur histoire. Les ados et adultes mal dans leur peau aujourd'hui ont joué avec des barbies un jour. Je ne dis pas qu'il y a un lien de cause à effet unique et unilatéral, je dis que c'est un facteur, et qu'il serait bien de le prendre en compte.
Sinon, pourcelles qui parlent des Bradz et des nanas de dessins animés, je suis d'accord sur le côté "il n'y a pas que Barbie, il y en a des pires", mais Barbie c'est un peu la reine des poupées, en commençant par là, on influencera le reste. Et oui bien sur les Bradz sont complètement irréalistes et les enfants le voient, ils ne sont ni débiles ni aveugles, mais elle transmet quand même un l'idée qu'il jolie personne a un coup et des bras minces, des lèvres pulpeuses, bcp de maquillage et des jupes très très courtes. Par ailleurs, comme l'irréalisme est bcp plus fort avec une Bradz qu'une Barbie, la déformation de l'idéal corporel est bcp plus insidieuse avec Barbie qu'avec Bradz pour moi, donc plus urgente à traiter.
C'est tellement plus facile de blamer l'apparence d'un jouet que de changer les mentalités et de réaliser qu'effectivement c'est certainement plutôt le message donné par les parents eux-même qui serait à accuser.
Si on pousse ce raisonnement à l'extrême, après avoir forcé Mattel à faire des poupées (ouiiiii des poupées ! pas un reborn, une poupée) pseudo-réalistes en proportions, on va forcer Corolle à ne plus mettre de billes qui sentent la vanille dans ses poupons parce que soyons réalistes, un bébé c'est pas mou et ça sent pas la vanille. On pourrait aussi se dire qu'il faudrait dire aussi aux fabriquants de petites voitures de faire des portes et obligatoirement un moteur dans leurs auto, parce que c'est pas réaliste, pis les animaux de ferme des moins de 1 an sont tout rond ! Mais c'est pas réaliste !
C'est surtout une attaque facile, aussi facile que de dire que les tueries dans les écoles américaines viennent de l'influence des jeux vidéos. Surtout ne pensons pas que c'est d'avoir mis un fusil dans les mains d'un enfant, pareillement surtout ne concluons pas que c'est l'éducation parentale et environnementale qui fait que des filles et des femmes se sentent mal et dévalorisées. C'est tellement plus simple de faire croire que c'est de la faute d'un bout de plastique thermoformé.
Pour ce qui est des autres jouets, ta comparaison est complètement inutile. Franchement, j'en ai rien à faire que mes enfants pensent que les girafes sont vraiment jaune vif à cause de leur playmobils, parce que la représentation qu'ils ont des girafes ne va pas influencer leur vision d'eux mêmes et leur santé. Leur représentation du corps humain, oui.
Oh et aussi, je ne comprends pas pourquoi tu me parles des jeux vidéos et de la tuerie de Newton. Je suis tout à fait consciente de l'impact de l'environnement et de l'éducation sur les complexes des enfants et je n'essaye pas de me boucher les oreilles et prétendant que c'est tout la faute des barbies, loin de là. Justement, contrairement à ce que tu as l'air de faire, je considère qu'il faut prendre en compte TOUS les aspects de l'environnement. Dont les jouets.
Trève de plaisanterie, le problème que semble poser le caractère humanomorphe de Barbie et toute autre poupée du genre c'est justement leur humanomorphie. Or cette humanomorphie se limite au caractère humano?de (=avoir une tête, deux bras, deux jambes et être bipède). C'est ce qui mets certaines personnes mal à l'aise (on n'ira pas parler de automatonophobie mais c'est le même principe).
Barbie n'a jamais été créée avec la vocation d'être un jouet humano?de réaliste. C'est un adulte "de rêve" et la notion matérielle irréaliste est un élément principal de ces poupées. Ce sont des supports à une projection idéelle de la vie d'adulte.
Le point important est aussi que si ce support est trop proche de la réalité, est-ce que la projection va aller aussi loin ? Bien évidemment non.
La projection idéelle est basée non pas sur le support mais sur le monde des idées qui a été inculqué à l'enfant qui va utiliser le support. Ce n'est pas (je vais me répéter, oups) le plastique thermoformé qui véhicule le monde imaginaire et les histoires et les créations (robes en mouchoirs, feutres sur le visage,...) qui va prendre place à travers ce support. C'est bel et bien l'environnement humain physique et (oserai-je parler) des valeurs qui lui sont communiquées qui vont créer la manière dont l'enfant va appréhender ce support.
Blamer le support c'est aussi insensé que de refuser de remettre en question l'éducation parentale et environnementale dans leur vision d'eux-même, des autres et de ce qui les entoure.
C'est la connaissance factuelle du monde qui les entoure -qui est inculquée par les parents et l'entourage- qui les pousse (ou non) à avoir de la créativité ET de la curiosité intellectuelle.
Mais apparemment ces points t'échappent, car tu ne sembles pas comprendre que contextualiser les jouets à ses enfants est très important.
C'est plus facile de leur donner un jouet réaliste tout cru que de jouer avec eux et de leur apprendre à rêver et que rêver, ce n'est pas réel mais c'est cool quand même. Et pour reprendre ce que tu dis (et mon dieu, ça me fait un peu peur pour ta future progéniture), tu n'en as rien à faire que tes enfants pensent que les girafes sont vraiment jaune vif à cause des Playmobil, parce que la représentation qu'ils ont des girafes ne va pas influencer leur vision d'eux même et leur santé, signifierait-il que tu n'accorderais aucune importance au fait qu'ils puissent développer une conception biaisée de certains aspects de la réalité tant qu'ils savent ce à quoi ils ressemblent. Peu importe s'ils refusent de réaliser que tout ce à quoi ils sont confrontés n'est pas toujours une image de la réalité, surtout ne poussons pas trop leur réflexion par rapport au monde des idées, ça évitera de leur expliquer comment réfléchir à ce qu'il peut y avoir derrière.
Présentons leur une Barbie réaliste comme un symbole de beauté ("joue avec la jolie Barbie"), plutôt que symbole de personnage social ("joue avec Barbie-médecin"). Ce peut-être le même produit. Toute la différence de portée symbolique reste dans le message donné par le parent (ou l'adulte) qui contextualise le jeu.
Sauf que le jouet n'est pas livré avec un mode d'emploi "Attention, il est fortement conseillé de montrer à votre enfant comment ce jouet à trop un métier méga cool plutôt que de le présenter comme une grosse bonnasse." et si pour toi ça tombe sous le sens, ce n'est pas une réflexion que se font la plupart des gens. D'ailleurs, bcp d'enfants passent plus de temps à jouer seul ou avec d'autres enfants qu'avec des adultes.
Et puis surtout, au delà du côté développement de l'imaginaire et des représentations, il y a le côté plus concret de l'image pure et simple. Tu dis qu'il n'y a pas de projection possible. Mais pourquoi est-ce que les gamines de 13 ans qui lisent Biba seraient plus influencées par les nanas retouchées que ne le seraient les gamines de 6 ans par leur barbie ? Tu peux me répondre avec la théorie psychologique que tu veux, personnellement je préfère la psychologie scientifique. Donc voilà, cadeau.
Alors oui, comme tu dis, chacun est libre de penser ce qu'il veut, et je continue de penser que les Barbies peuvent contribuer à une image déformée de l'idéal corporel. Je pense que cette nana, et celle là, ont été influencées dès leur plus jeune âge par des morceaux de "plastique thermoformé". Sous l'influence du regard d'adultes et d'une société, oui, et il est certain que les pathologies développées par ces nanas ont bien des facteurs mais je ne crois pas que l'on puisse nier l'influence des formes du bout de plastique aussi.
Et ne t'en fais pas pour ma progéniture, j'ai l'intention d'obtenir un master en psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent avant de procréer.