Je suis prof donc effectivement ma question sur "comment un prof peut-il aider un timide" c'était pour avoir l'avis de personnes qui se sont considérées comme timides étant enfants, au cas où elles auraient des clés !
Finalement je constate qu'il y a très peu de clés. On est tout à fait d'accord sur les trucs qu'il ne faut absolument pas faire : isoler un enfant timide, le forcer à participer, faire semblant de ne pas remarquer des moqueries quand il ose prendre la parole, le mettre dans une situation angoissante, tout ça bien sûr ça me paraît lamentable et je suis désolée que certains aient été victimes de ce manque cruel de délicatesse et de pédagogie. Et dans les posts que j'ai lus le seul truc que j'ai lu qu'il fallait faire c'est : laisser les enfants timides en paix.
Sauf que, je rejoins ce que dit
@Lou-A. , et pas que parce qu'on est collègues mais parce qu'on voit les choses de la même manière, "de l'autre côté de la barrière" comme elle le dit : faire participer un élève en classe c'est le faire progresser.
Je précise que j'enseigne une langue vivante, donc vous imaginez bien que la participation orale c'est tout un truc, c'est pas comme si j'étais prof de SVT ou de maths, à moi on me demande des notes d'oral et des bilans sur la fréquence de la participation, pour chaque élève de chaque classe. Nos inspecteurs nous demandent d'évaluer nos élèves quasiment exclusivement à l'oral, nos cours doivent être centrés autour de la prise de parole. Toutes nos activités de classe sont un cauchemar pour les timides en fait (parler, tout le temps, qui plus est dans une langue étrangère, lire à haute voix, interagir à l'oral, faire des sketches, faire des exposés, etc.).
Quant aux bulletins, on est censé y donner des conseils pour progresser. Alors quel conseil autre que "ose participer, tu en es capable!" peut-on donner à un élève qui a des connaissances mais ne les exprime jamais à l'oral ?
J'avoue, parfois je suis démunie face à la grande timidité, je n'ai pas encore trouvé comment mettre pleinement à l'aise certains élèves (même dans des classes avec une excellente ambiance et zéro moquerie). Je mesure bien l'angoisse que doit procurer un cours de langue vivante pour ces élèves, mais comment faire ?
Après, le cours avancera quand même sans les timides, c'est certain, parce que sur 29 profils d'élèves différents, il y a bien sûr des bavards, des dynamiques, des téméraires, donc la participation on l'a toujours... Mais ce n'est pas satisfaisant quand on a même seulement un élève qui ne dit rien, on voudrait que tous progressent !