Ça me perturbe...

[nezentrompette]

@nélandra
Je pense qu'il fut un temps où on différenciait de manière tranchée le côté "enfance" du côté "adulte" et ça ne permettait pas la fantaisie
Les petites filles lisaient des contes avec des "ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants" (parenthèse: il n'est pas précisé si cela comblait tant que ça la demoiselle qui avait épousé son prince) mais une fois en âge de se marier (entre 16 et 20 ans), il fallait se réveiller: le mari qu'on reçoit, il faut bien faire avec (et puis bien tenir sa maison, aussi)

Au fil du temps, l'époque de l'enfance s'est prolongée (les contes sont toujours là), tout comme les années d'étude dont a découlé l'adolescence, transition avant de passer à l'âge adulte. L'adolescence, période encore majoritairement insouciante, a repris ce thème de l'amûûûûr dans ses séries TV (même les croqueuses d'hommes de Sex and The City trouvent chaussure à leur pied!), ses romans pour ados. Le conditionnement relatif au prince charmant qui comblera toutes nos attentes dure en longueur, sur plusieurs décennies. Forcément, on finit par y croire. A cela s'ajoute ce phénomène zapping (j'aime pas, je vais voir ailleurs) et ça fait beaucoup de déceptions et de coeurs brisés.

Je ne regrette pas cette époque sexiste où il fallait faire avec le mari qu'on nous choisissait (beurk!) mais je regrette qu'on ait perdu ce réflexe de faire des efforts des 2 côtés pour permettre une vie commune agréable et aimante, alors que justement, maintenant on a le choix de la personne qui partagera notre vie.

Ma grand-mère (qui avait épousé un homme dont elle n'était pas amoureuse) m'a toujours dit: ne t'attend jamais à ce que ton mari soit exactement comme tu le veux, ne perd pas de vue que tu ne seras pas exactement comme il te voulait non plus. Vous avez vécu trop d'années l'un sans l'autre pour vous adapter parfaitement, mais si vous faites des compromis, vous pourrez vivre heureux, surtout que contrairement à moi, toi tu as la possibilité de mettre ça en pratique avec un homme que tu aimeras. (je précise que l'homme en question était mon grand-père et que je les ai toujours vu beaucoup rire ensemble)

Je crois que c'est ça qu'on a perdu: l'art du compromis, on s'attend trop à ce que tout nous tombe tout cuit dans le bec. Ca ne marche pas comme ça. J'ai toujours fuit les relous qui ne faisaient aucun effort, et toujours mis du mien avec les hommes qui faisaient preuve de bonne volonté. Ca n'a pas toujours marché (nos histoires ont duré sur de longues périodes malgré tout -plusieurs années- et les séparations ne se sont jamais faites dans les larmes mais dans le respect. Je crois que c'est un indicateur). Je vis depuis 3 ans avec un homme bien: à nos débuts il a mis de l'eau dans son vin sur certaines choses que je n'aimais vraiment pas et j'ai fait de même pour lui. 1 ou 2 trucs à corriger, pas la mer à boire. Restent les petites manies qui nous énervent chez l'autre, mais franchement, quand on relativise, ça passe sans problème et ça peut même nous faire rire. Je me vois bien finir ma vie avec lui (et le bébé qui naîtra dans 2 mois en est une bonne preuve. encore un petit être avec lequel il va falloir composer )

 

[Shield]

ça me perturbe parce que y a pas vraiment de raison rationnelle pour ça, mais y a deux choses qui me font flipper tous les jours de ma vie : l'idée qu'un incendie se provoque dans mon studio, et l'idée de faire un déni de grossesse

Quand les médecins me demandent si je suis enceinte, je me rends compte que c'est juste parce que j'ai l'âge où pas mal de filles comment à faire des enfants, et pour adapter leur prescription mais à chaque fois je me dis "ohmondieu si ça se trouve je suis enceinte mais je fais un déni et c'est trop tard pour avorter et demain je vais accoucher "

 

[nélandra]

@nezentrompette :
Je comprend bien et suis totalement d'accord ! J'ai d'ailleurs vécu de très belles et assez longues relations durant lesquels j'ai en effet fait des compromis et ce sans soucis !

Mais ce qui me gène dans cette histoire d'amour romanesque, c'est que j'ai toujours un peu la peur secrète que je passe à côte de quelque chose ! Enfin, je me demande toujours si mon amour pour ces hommes est médiocre par rapport au grand, au vrai amour, ou si au contraire c'est peut-être l'homme en question mon grand amour mais que j'attend tellement que je n'arrive pas à m'en rendre compte !

Je me retrouve un peu à jalouser l'herbe du voisin sans savoir si celle-ci est synthétique...si vous voyez ce que je veux dire

 

[nezentrompette]

@nélandra Je comprends ce que tu veux dire. On a toujours (surtout quand notre petite routine de coupe s'installe, en plus) l'impression que le mec d'à-côté est mieux que le nôtre, que les couples d'amis ont une vie vachement moins pépère que nous, etc....et puis on finit par se rendre compte à travers le mur que le mec d'à côté passe son temps à gueuler sur sa meuf et on apprend que notre couple modèle d'amis se sépare (je caricature, mais c'est pour expliquer).

J'ai arrêté de comparer (de toute façon ce n'est pas gentil pour mon mec et j'apprécierais moyen que lui se mette à comparer de son côté), je regarde MA vie, parce que c'est celle-là qui compte. Et honnêtement, si je me sens heureuse, aimée (pas l'amour fou, juste un petit regard de temps en temps, un "t'es belle" même quand je sais que je ressemble à rien, une religieuse en chocolat cadeau surprise; après 3 ans de vie commune, c'est bon signe!), comprise et respectée, que je sais que mon mec et moi avons la même idée du futur, je dis banco. Les autres ont peut-être une vie différente mais ce ne sera pas celle qui me convient le mieux. Si le mec avec lequel je suis me fait me sentir bien dans mes chaussons, me fait rire, me convient niveau et est là pour me soutenir quand il faut, il n'y a pas de raison rationnelle à ce que j'aille voir ailleurs.(mais t'as le droit de fantasmer sur Johnny Depp pour pimenter, bien sûr )

C'est pas une loi universelle, j'entends bien: juste ma façon de voir les choses après 10 ans de relations étroites avec le sexe opposé

 

[nezentrompette]

Ca me perturbe de voir jour après jour des situations qui me confortent dans l'idée de ne pas vouloir d'enfants ... le seul problème, c'est que mon copain m'a dit qu'il aimerait en avoir un jour

Perso, jusqu'à 31 ans, je n'étais pas décidée DU TOUT (j'ai même jamais tenu un bébé de toute ma vie, encore moins gardé un gamin), mon cerveau me listait tous les "contre" du bébé, alors que mon chéri en voulait un (mais ne me harcelait pas à ce sujet).
Et puis un jour, je lisais un bouquin sur mon lit. Y a eu une petite allusion à un bébé et j'ai senti un truc dans mes tripes: l'envie de bébé. Mais vraiment, d'un coup! Et puis ce truc dans les tripes est revenu, régulièrement pendant des semaines, j'y pensais constamment et c'est comme ça que j'ai su que j'avais changé d'avis (pourquoi? comment? pffffffffrrr)
Mon mec raconte à tous ses potes que c'est surtout la fille qui décide (le mec doit être consentant pour l'un ou l'autre bien sûr), et que dans un sens c'est normal: lui il a juste mis sa graine (et je pense pas que ca lui ait déplu ) mais tu ne peux pas forcer une femme à subir des nausées, un corps qui se transforme et devient douloureux avec l'apothéose le jour de l'accouchement tout ça tout ça. Faut que ça vienne d'elle.
Une amie de lycée me sortait déjà des "je veux un bébééééééééé" à à peine 15 ans. Une autre, qui a mon âge n'en veut toujours pas. Tout ça pour dire que ça reste une envie, une sensation de "maintenant, je peux le faire, je m'en sortirai et j'aimerai ça" plus qu'une décision raisonnée. Peut-être qu'un jour il se passera pour toi ce qui s'est passé pour moi, peut-être pas. Mais si je peux te donner un conseil, ne te force pas et SURTOUT mets bien les choses au clair avec ton mec, dis lui bien que peut-être il n'y aura pas de bébé (de manière à ce qu'il fasse en partie son deuil et qu'il n'ait pas une chape de tristesse qui lui tombe d'un coup dessus quand il fera son petit bilan à 40 ans)
Je crois qu'on peut être heureux avec et sans enfant, du moment que c'est choisi et accepté par les 2 membres du couple.

 

[nezentrompette]

@Himeshann Je ne sais pas quel âge tu as, mais mon conseil ce serait de prendre le temps
1)pour que l'environnement (amoureux, financier etc...) soit au beau fixe et te permette d'appréhender sereinement l'arrivée d'un bébé, si tu en veux un bien sûr (mine de rien, ça joue). Au fur et à mesure que tu vas te poser: diplôme en poche, boulot, appart assez grand (je dis ça, on va vivre à 3 dans un 2 pièces dont tout est relatif) tu envisageras les choses sous un autre angle, peut-être.

2)pour te faire à l'idée que l'angoisse parentale, c'est pas qu'un mythe: à partir du moment où tu décides d'essayer de faire un bébé -woui woui, si loin-, tu stresses: avant la grossesse (on essaie depuis 4 mois, suis-je stérile?), pendant la grossesse (vais-je passer les 3 premiers mois sans fausse-couche? et s'il est trisomique? ca fait 2h que je l'ai pas senti bougé, peut-être qu'il s'est étranglé avec son cordon?) et je ne connais pas encore la suite mais je me vois déjà paniquer dès qu'il aura une narine bouchée Ca empêche pas que je sais qu'on va passer des beaux moments en famille et que malgré tout, ce petit être va nous apporter 1000 fois plus de joie que de stress.

 

[Kaeloolagrenouille]

@Shield A chaque fois qu'on me pose la question si je suis enceinte dans le cadre médical, je repasse méthodiquement dans ma tête tous mes derniers rapports sexuels et la date de mes dernières règles (je ne prends pas de contraception hormonale) et si j'ai eu un rapport sexuel (protégé avec préservatif ça s'entend) et que je n'ai pas eu mes règles depuis, je réponds toujours un petit non embarrassé alors que pragmatiquement il n'y a aucune raison que je sois enceinte! D'ailleurs c'est entre autre pour ça que je ne prends pas de contraception hormonale (en plus des effets secondaires catastrophiques sur moi), comme les règles sous contraception hormonale ne sont nullement un signe de non grossesse, ça me flippais complètement de faire parti de l'infime pourcentage où la contraception hormonale est défaillante et de me retrouver soudainement enceinte de 4 mois.

Et pour rebondir sur ça me perturbe, ça me perturbe totalement qu'une potentielle grossesse me fasse plus flipper qu'attraper une MST, c'est complètement irrationnel comme manière de penser.

 

[Tapioca]

ça me perturbe parce que y a pas vraiment de raison rationnelle pour ça, mais y a deux choses qui me font flipper tous les jours de ma vie : l'idée qu'un incendie se provoque dans mon studio, et l'idée de faire un déni de grossesse

Quand les médecins me demandent si je suis enceinte, je me rends compte que c'est juste parce que j'ai l'âge où pas mal de filles comment à faire des enfants, et pour adapter leur prescription mais à chaque fois je me dis "ohmondieu si ça se trouve je suis enceinte mais je fais un déni et c'est trop tard pour avorter et demain je vais accoucher "

J'ai fait plusieurs fois des cauchemars où j'apprends que je suis enceinte, et le délai pour avorter est le lendemain, après je pars à l'étranger pour des mois donc impossibilité d'avorter et donc il faudra que j'accouche à l'étranger pendant mes études.... l'angoisse totale. Ce ne sont que des rêves mais je pense que je suis pas rassurée à 100% sur la contraception (ce petit 0.01% de non-fiabilité...) et combiné à un désir de grossesse justement (depuis mon adolescence j'attends le moment où je pourrai fonder une famille), et bien ça crée un peu une angoisse. Pas quotidienne mais j'y pense souvent.

En revanche il n'y a pas une journée où j'ai une pensée pour les membres de ma famille, et l'angoisse qu'un jour je reçoive un coup de fil m'annonçant que tel membre de ma famille a eu un accident, ou pire

 

[Songi songi]

@Shield Le déni de grossesse c'était un gros flip pour moi aussi Je ne voulais tellement pas d'enfant que j'avais peur de faire un déni de grossesse dans l'éventualité ou il y aurait eu un accident et que du coup je ne puisse même plus avorter car trop tard

et @Himeshann concernant ta non-envie d'enfant alors que ton compagnon en veut je suis dans la même situation Et quand j'avais dit à ma mère que je ne pensais pas avoir d'enfant car je ne me sens pas "mère" ni prête à faire tous les sacrifices qu'il faut elle m'a répondu un truc qui m'a fait du bien

Spoiler: Ce qu'elle m'a répondu

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J'sais pas moi ça m'a énormément décomplexée en fait (Je sais que pour le moment c'est clair et net que je n'en veux pas mais je ne me prends plus la tête pour le futur

 

[Pinceau_]

Du coup je rebondis sur l'envie de bébé @Himeshann : perso je n'ai jamais été vraiment "fixée" sur le désir d'enfant ou non, mais je me suis toujours dit que la vie doit être vachement plus simple sans enfant. Du coup j'étais plutôt dans l'idée que "pas d'enfants" et j'associais toujours bébé ) "ça pleure, ça crie, ça chie, c'est l'horreur "

Et un jour je me suis totalement surprise moi-même, j'ai lu un post sur ce forum d'une fille qui disait "Ah mais les gosses mais non c'est horrible ça fait que pleurer et chier l'angoisse totale " (en gros hein ) et dans ma tête, je me suis dit "Moooh elle exagère, y'a pas "que" ça quand même" ... Sur le coup j'ai flippé Je me suis dit "mais d'où me vient cette pensée ?!!!"

Et puis bon maintenant que je suis tombée enceinte plus ou moins sans m'y attendre, j'en suis toute contente et j'ai trop hâte d'être maman pour de vrai. (Je veux dire, ça aurait pu m'angoisser à mort, je pourrais être hyper stressée et tout, mais ça va, je suis zen).

Et en fait, mon copain a toujours voulu avoir des enfants, et moi je lui tenais ce discours du "je ne veux pas vraiment d'enfant en fait " et il a toujours respecté ça en considérant qu'effectivement, c'est mon corps donc c'est un peu moi qui ai le dernier mot là-dessus. Et quand c'est arrivé, il était super content et il m'a dit "je m'étais vraiment fait à l'idée qu'on n'en aurait pas... mais je suis quand même trop content... "

Bref, tout ça pour dire que le désir ou non désir d'enfant, je pense quelque part que ça passe "après" l'amour du couple en lui-même. (Enfin en tout cas dans mon cas) Vu que faut être deux pour le faire, si l'un ne veut pas mais qu'on l'aime quand même, ben.. On passe outre.. ? Peut-être ?... Je ne sais pas...

 

[Gressinni]

@Pinceau_ Je me disais bien avoir vu passer quelques messages qui m'avaient fait penser que ptêtre bien que ça allait venir (d'ailleurs, pour rester dans le sujet, ça me perturbe de connaitre des trucs comme ça sur toi alors qu'on s'est jamais vues, c'est juste au travers des messages sur le forum )... alors félicitations pour la crevette qui va s'immiscer dans votre vie à tous les deux

 

[chat rond]

@Törless @Hamshi' : ce genre de réflexion est clairement lié au propre manque de confiance en elles des gens qui les font. J'ai été cette fille pas très jolie qui râle tout le temps sur les filles belles et qui sort des trucs du style "nan mais c'est bon machin n'a pas à se plaindre, elle est super bonne, elle ne peut pas comprendre ce que moi la petite grosse j'endure" Bizarrement en prenant de l'âge et en gagnant un peu en confiance en moi je suis devenue beaucoup moins hostile (même si les filles "canon" m'intimident toujours et que j'ai un peu le vieux réflexe de me dire qu'elles vont me prendre de haut ) L'attitude de vos amies est clairement pas top (le coup de la plage ) et faut pas hésiter à leur dire que vous avez pas à payer pour leurs insécurités, que vous êtes un être humain comme elles avec d'éventuels complexes, tout en les rassurant sur le fait qu'elles sont très bien comme elles sont et que tous les corps sont beaux et qu'on peut toutes vivre en paix entre super-canons et grosses complexées .