" J'ai besoin de vivre, de vivre devant moi. Ceux qui m'aiment me suivent, je sais, toi tu restes là... "
Ces deux petites phrases résument en quelque sorte tout ce que j'aurais à vous dire. Il y a tout juste un peu plus de deux ans, nous étions comme quatre doigts d'une main. Il y avait vous deux, il y avait elle, il y avait moi. Ce misérable petit moi.
Puis certaines circonstances ont fait qu'on a été "séparées". Oui, je mets des guillemets car la séparation n'a jamais été réelle: on se voyait, et on se voit toujours quotidiennement. Je suis peu à peu devenue plus proche d'elle que je ne l'ai jamais été de vous. Elle porte quelque chose en elle qui fait que l'on se ressemble tellement... Elle ne m'a jamais jugée, quoique je fasse. Ce n'est pas votre cas, cela ne l'a jamais été et cela ne le sera sans doute jamais, au fur et à mesure que nos relations s'effilochent. Je me suis ouverte, à d'autres choses et à d'autres gens. Je ne voulais pas admettre, que minute après minute, heure après heure, jour après jour, nos liens se distendaient. Sans cesse. Un mot, un geste: tout était bon pour nous séparer. J'étais aveugle. Aujourd'hui j'ai ouvert les yeux. Mais que dire?
C'est tellement facile de prétendre que j'ai "tellement changé". Non. Nous avons changé. Les circonstances ont fait que nous ne sommes plus les mêmes qu'il y a deux ans. Des rencontres, des mésaventures, des événements, deux années entières, comment était-ce possible de rester toujours à la case départ? Comment était-ce possible de ne pas courir, sauter dans le gouffre de la nouveauté, et s'y plaire? Je vous le demande bien. Non, je ne me suis pas métamorphosée en cette créature que vous pensez si détestable. Simplement, je ne correspond plus à l'image que vous vous faisiez de moi. J'étais la bonne vieille A., sympa, drôle, toujours à l'écoute, toujours dans votre sillage. Mais un jour, j'ai eu un grand besoin d'oxygène, de renouveau. Je n'ai pas fait le ménage dans ma vie, je ne vous ai pas jetées à la corbeille telles de vulgaire broutilles couchées sur le papier, non. J'ai simplement élargi mes horizons. Et vous avez l'air de penser que ceci est un crime. Que rien ne sera plus jamais comme avant. Et vous avez raison, rien ne sera plus jamais comme avant. Il y a eu des souffrances, des douleurs, des non dits des deux côtés. Vous croyez être les seules à souffrir de cette situation, mais non, vous vous voilez la face. Vous refusez d'admettre que vous avez également des torts. Tout a changé. Au fil du temps, au fil de vos poignards balancés dans mon dos, au fil de notre ranc?ur, j'ai de moins en moins de regrets. Sachez-le.
(Je m'étais pas rendue compte que j'avais écrit un tel pavé..)