Je vais partir, tu sais.
Oh, rassure toi, pas tout de suite, pas maintenant. Mais je vais partir, tu sais.
Quand j'aurai relevé les restes qui s'attardent dans mon tombeau et que j'aurai retrouvé l'énergie de hisser mon drapeau.
Je t'abandonnerai, mon Amour. Je détacherai ta main de mes doigts engourdis et je décollerai ton corps du mien alangui.
Je ferai mon bagage vers d'autres ports, d'autres aurores, je te quitterai volontiers pour quelques promesses de voyage.
Ce n'est pas toi, c'est ma faiblesse nouvelle à laquelle je prends goût. Je ne suis plus si forte que ça.
J'aimerais qu'on me cajôle et me parle tout bas , qu'on me berce et qu'on m'entraîne. J'aimerais te dire des mots bêtes et futiles, te raconter mes silences et les jours où la vie me blesse comme un coup de trique ou te sussurer des mots haletants pour te la filer...
Je voudrais connaitre une à une les paillettes qui éclairent tes yeux et tutoyer tes éclats de rire. Je voudrais boire tes larmes, tes mots, étancher ma soif à ta virilité.
Mais cet amour si fou,si bon, qui me traverse et me bouleverse, si tu ne veux pas lui ouvrir tes vannes, il faudra bien que j'en fasse quelque chose. Que j'en fasse quelque chose de beau et que j'occupe mes mains de caresses.
C'est pour ça que je partirai bientôt, mon Adoré.