Comment tu vas, en ce moment ? Bien ? La tête prête à exploser ? Plongé dans tes livres ?
Ton moral, il est bon, ou bien c'est une période noire, pour toi ? Tu as des projets, là maintenant ? Tu souris, tu rigoles ? Ca, j'en suis persuadée. Comment faire autrement, de toutes manières ? Tu vois l'avenir comment ? Il te fait peur ? Tu as hâte ? Tu ignores tout de lui ?
Et moi, tu penses à moi ? En tant qu'ami, en tant que personne me connaissant, tout simplement ? Je te manque ? L'ancienne moi, elle te manque ? Et celle que tu as découverte ? Et notre amitié ? Nos débilités, nos conversations ? Tout ça te traverse l'esprit, de temps en temps ? Et la culpabilité, t'en reste t-il ?
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai le sentiment qu'il va être dur de faire une croix sur toi. J'espère me tromper hein, vraiment. Mais c'est mon sentiment. Si on se reparle, j'ai peur que ce ne soit fait que d'hypocrisie. Hé bien oui, quoi d'autre ? Viendra la distance à nouveau, et sûrement l'hypocrisie, les "mensonges". J'ai très souvent envie de t'envoyer des messages, tu sais. Parfois, c'est à l'ancien toi que j'ai envie de parler. Juste pour rire, juste pour dire n'importe quoi. Juste pour parler un peu à ce mec "d'un autre monde", ce soleil. Et parfois, c'est plus que ça. Parfois, c'est à l'autre que j'ai envie de parler, celui que j'ai appris à connaitre, même si je le regrette amplement aujourd'hui. Comment on peut se sentir aussi proche et aussi loin d'une personne à la fois ? Parfois, j'ai juste peur qu'on ne puisse plus rien être. Même plus amis. J'ai peur de ne plus te faire confiance, de ne plus vouloir quoi que ce soit qui vienne de toi. Et pourtant, je t'adore hein. Mais quelque chose s'est cassé. Quelque chose me dit de faire attention, de "reculer", de ne pas m'approcher. Je regrette, je regrette vraiment. Je regrette vraiment ce qu'il s'est passé. J'aimerais simplement l'oublier. Oublier et enterrer toutes mes pensées. Ne pas essayer de te comprendre, ne pas essayer de savoir si tu fais plus de bien que de mal, ne pas essayer de chercher si ta part de "mauvais" est trop importante ou non. Tu vois, tout ça, avant, on s'en foutait. Ta morale, ton ouverture d'esprit sentimentalement parlant, tes envies, tes principes, tes convictions sur ce même plan. Tout ça, on s'en foutait. Que je sois d'accord avec toi, que je partage ton opinion ou que je ne t'y rejoigne absolument pas, on s'en foutait. On s'en foutait parce qu'on était amis, qu'il n'y avait aucune implication sentimentale. J'avais pas besoin d'être d'accord, d'approuver. Et toi non plus. Ca ne pouvait pas nous empêcher de nous apprécier, de nous adorer, même. Je crois que je t'en veux d'avoir prétendu vouloir mon bonheur à ce point, et de ne pas avoir réfléchi à quel point tu pourrais m'être nocif. Je n'aurais pas voulu que tu te "sacrifies", non. Mais que tu y réfléchisses et que tu agisses en conséquence. Est-ce que tu l'as fait ? Est-ce que tu as sincèrement pensé à moi ? Moi, ton amie. Moi, juste une fille, comme ça, sans histoires. C'est dommage, en fait. Tu me manques, cependant. Malgré tout. Tu me manques car quand tu es "là", je ne suis plus seule. Combien de gens peuvent-il m'apporter ça ? Trop peu, beaucoup trop peu. Tu as de la chance, toi. De la chance d'avoir ces gens, d'avoir tes frères. J'imagine, peut-être uniquement pour me rassurer, que si j'avais d'autres personnes autour de moi, tout ça ne m'affecterait pas autant. Mais les choses sont telles qu'elles sont. Voilà. J'ai peur d'avoir peur de me confier à toi. De te demander des conseils, ou même juste de te parler... Tu disais que je faisais partie des gens que tu voudrais garder dans ta vie pour toujours, si je ne me trompe pas. Tu as peut-être rendu cette éventualité impossible. Tu es peut-être comme tous les autres, finalement. A ne penser qu'à ton bonheur. Et ça, crois-moi, c'est bien pire qu'une soit-disant "trahison" sentimentale. C'est bien pire car ça touche l'amitié. Et si on n'a même plus l'amitié, qu'est-ce qu'il nous reste ? Les "salut ça va ?" ? Je n'en ai pas besoin et toi non plus. Personne n'en a besoin. C'est du superflu, de l'inutile. Est-ce que tu as pensé à toutes ces choses ? Est-ce que tu as bien plus d'importance pour moi que j'en ai pour toi ? En enlevant les sentiments, hein. En retirant tout ce qui est plus qu'amical, tout ce qui est ambigu. Je ne sais pas trop. Mais les amis veulent dire beaucoup de choses, pour moi. Et toi, je ne sais pas. Je croyais que tu avais une espèce de respect, pour moi. Peut-être aussi un côté un peu protecteur, qui jamais ne pourrait me faire de mal. Un côté pas "grand frère", mais presque. Maintenant, je ne sais plus trop. Je ne sais plus vraiment qui tu es et je ne sais pas qui tu penses que je suis. Et... Je ne sais plus si tu mérites cette place. Je ne te la donnerai pas, si je découvre que tu ne la mérites pas. C'est fini, ce genre de choses. Et me sentir inférieure à toi, ça aussi, c'est fini. Jamais je n'aurais fait de telles choses, à qui que ce soit. Et jamais je n'ai cherché à te faire souffrir. Jamais je ne l'aurais fait. Même après tout ça, même maintenant. Alors non, je ne vaux pas moins que toi. Je suis moi et c'est tout. Avec mes valeurs, mes idées, mes principes, ma morale. Je suis moi et c'est parfait comme ça.
L'avenir me répondra, je l'espère.