Comment c'est possible de t'avoir autant dans la peau ? Explique moi comment tu fais. Comment t'as fait pour te foutre de moi pendant un an, sans culpabiliser ? Comment t'as fait pour me faire autant de mal volontairement et qu'à chaque fois je pardonne ?
Je ne t'ai pas vu depuis des mois, je pensais avoir enfin réussi à t'oublier. Il y a même eu une période où je ne pensais plus à toi tous les jours. Et puis là tu reviens, comme un fantôme. Tu es dans la plupart de mes rêves. La même beauté froide que je revois toutes les nuits. Le plus souvent tu me regardes sans rien dire et tu m'embrasses, et après tu disparais. Tu es toujours aussi silencieux, toujours aussi digne.
J'avais pas prévu de te dire autant de choses. Je ne sais pas comment tu as fait pour me rendre accro à ce point. J'ai connu des hommes avant et après toi. Et pourtant, il n'y a aucune nuit dont je me souviens aussi bien que celles que j'ai passées avec toi. Je me souviens de chaque détail, aussi minime soit-il. De ton odeur sans parfum, de la température de ta peau, de chaque cicatrice et chaque grain de beauté. De ta fougue, ta beauté, ton stoïcisme et la façon dont tu t'abandonnes au bout de quelques minutes. Et puis tu perds le contrôle, tu n'es plus le même, tu me serres fort contre toi et me dis que je suis belle, que tu es bien avec moi, que tu es désolé de me faire autant de peine. Tu me traites comme une reine l'espace de quelques heures, avec douceur, respect et une certaine admiration quand j'étends mon corps sur le tien. Je suis loin d'être un poids plume, et pourtant je me sens tellement petite et fragile à tes côtés. Tu es grand, tu as le regard sombre, tu es large d'épaules et tu as une sacrée force physique. Tu me guides, tu me retiens par la taille pour ne pas que je tombe, tu ne cesses jamais de m'embrasser. Tes mains sont fébriles, et ton regard flanche l'espace de quelques secondes. Je le sais, ce regard là n'est pas celui d'un homme qui ne ressent rien. Tu ne peux pas me mentir à ce point. Je sais qu'au fond de toi, tu aimes ces moments qu'on passe tous les deux. Je n'ai droit qu'à un dernier baiser, et tu es déjà parti, sans promesse, sans proposition, sans déclaration. Tu ne referas plus surface avant plusieurs mois.
Je me sentais tellement forte et digne quand je t'ai dit "non" il y a quelques semaines. Pour la première fois, je refusais de te voir. Alors que c'était la première fois que c'était toi qui le proposais. Tu m'as dit que j'avais raison. Tu m'as dit que tu avais attendu trop longtemps avant de vouloir être sérieux avec moi, que tu étais con, que tu avais tout foutu en l'air. Je t'ai dit qu'en effet, et bon week end. J'étais tellement fière de moi, j'étais euphorique. Et puis là ça me retombe sur un coin de la gueule. Parce que la vérité c'est que je serais prête à endurer une année de peine pour passer une heure avec toi. Je suis littéralement et maladivement amoureuse de toi, depuis plus d'un an, et ça me prend aux tripes de m'en rendre compte. Et quand je réalise que je ne pourrai jamais, absolument jamais et peu importe les circonstances ou la façon dont tu as changé, être heureuse avec toi, ça me tue.