J'aimerais avoir la force de t'envoyer un message, de t'appeler. Je ne retrouverai pas celle de te voir avant un moment.
J'aimerais te dire ce qu'il y a au fond de moi, quand je pense à toi, depuis bientôt 17 ans.
J'aimerais réussir à te dire que je m'en veux. Je m'en veux de me rendre continuellement malade à cause de tes erreurs, de culpabiliser tout le temps vis à vis de toi. Je m'en veux de ne pas savoir te dire que dans mon cœur tu n'as jamais été mon papa. Je m'en veux de continuer à espérer un changement qui ne changera jamais.
Mais surtout je t'en veux.
Je t'en veux de l'enfer que tu m'as fait vivre. Je t'en veux de ne pas te l'avouer à toi même et de te faire passer pour la victime. Je t'en veux de ne t'être jamais excusé, même lorsque je me trouvais entre la vie et la mort, par ta faute. Je t'en veux de m'avoir fait passer pour folle et presque convaincue que je l'étais. Je t'en veux de n'avoir aucune compassion pour autrui, de n'aimer que toi. Je t'en veux de tes absences, mais surtout de tes présences. Je t'en veux de m'avoir donné la vie, j'aurais préféré ne jamais avoir du te connaître. Je t'en veux de m'avoir tout pris. Tout. Je t'en veux de m'avoir rabaissée jusqu'à ce que je n'aie plus aucune estime de moi, ni aucune confiance en personne.
Mais je voudrais aussi te dire, que je n'ai jamais été aussi heureuse qu'aujourd'hui. J'ai tout repris à zéro, je me suis reconstruite. J'ai appris à vivre. A aimer. A m'aimer aussi. Alors, ne reviens pas. Pense à moi, mais ne reviens jamais, c'est inutile.
Ta fille, qui a grandi, et qui est fière d'elle.