Merci. Merci parce que sans toi, cette année ou même encore ce soir, je ne respirerais pas bien. On est tous empoisonnés par certaines de nos émotions, de nos réactions, des choses qui nous rendent malheureux et qu'on pourrait éviter. Mais quand on est tout seul, c'est difficile de s'en débarrasser. Mais moi j'ai cette chance là, de m'être assise à côté de toi ce premier jour de cours, le 29 Septembre 2014, lorsque j'avais pris mon courage à deux mains et que j'avais décidé de tout quitter et de partir seule à 700km de chez moi. Je n'aurai jamais cru que cette place de cours au hasard m'apporterait autant d'oxygène. Car oui, tu es devenue, petit à petit, mon oxygène.
On a commencé à se raconter nos petits tracas du quotidien, ceux de l'indépendance, de la difficulté de la distance, du départ, de la solitude. Puis, les grands maux sont arrivés. Il t'a quitté... Et je t'ai relevé à la force de mes mots, en tout cas j'ai essayé. Puis, ça a été mon tour. J'ai eu cette énorme période de confusion, où tu étais la seule à m'éclairer dans ce grand trou noir qui est la peur. Puis c'est arrivé, moi aussi on m'a quitté et tu étais là. Tu n'étais pas la seule à être là, mais tu étais la plus puissante. C'était tes mots qui pesaient vraiment, et chaque matin c'était un soulagement de m'asseoir à tes côtés et de savoir que tu me répéterais ce que tu m'avais dit la veille, et l'avant veille... De savoir que tu serais toujours là pour me répéter les phrases qui me faisaient du bien, tant que j'en aurai besoin.
Quand j'allai encore mal et que tout le monde avait lâché l'affaire parce que la vie avance et qu'il faut avancer avec, toi tu étais toujours là pour moi et tu ne m'as pas lâché. Jamais. Tu ne m'a jamais jugé. Tu m'a toujours fait confiance. Tu m'as toujours épaulé. Je n'avais même pas besoin de pleurer dans tes bras, le contact physique n'était pas indispensable. Juste pleurer à tes côtés et te savoir là, m'aider à aller mieux.
Les jours sont passés, la vie à avancée et tu étais toujours là, présente. Et non pas comme figurante. J'évoluais sous tes yeux et tu m'as toujours félicité. Toujours attentive. Toujours si présente. Tu étais fière de moi et c'était un bonheur de te l'entendre dire. La fin d'année est arrivée et contrairement aux années précédentes où je me faisais des amies, je n'avais pas peur de te perdre. Je savais que le lien tissé entre nous était solide. Puis on était à nouveau ensemble l'année prochaine, dans le même environnement.
Je crois qu'on ne s'est jamais dit un quelconque mot gentil, on a jamais mis de mot sur notre relation. On a jamais dit à quel point ça faisait du bien quand on se confiait. Tout ça. On se disait seulement merci, par politesse. La seule fois où il y a eu une reconnaissance forte, c'est lorsqu'on a réussit le concours, tu te souviens ? On s'est regardé et on a pleuré en se prenant dans les bras. On a pas pleuré parce qu'on avait réussis le concours. Mais parce qu'on avait terminé l'année, et qu'on était toujours entière. On était grandis aussi. Plus rien n'était comme avant, mais on était heureuse et ça en grande partie grâce à l'une et l'autre.
On a rigolé très peu ensemble. On a jamais parler de musique, de films, d'art... On a jamais parlé de nos goûts. Seulement de nous, des aléas de la vie. De nos réactions. On a jamais eu des discussions banales, mais toujours personnelles et sérieuses. On a jamais été collé l'une à l'autre. Quand les cours était finis, on ne restait pas forcément ensemble. Mais dés qu'il y avait le moindre brouillard dans notre esprit, c'était instinctivement ensemble qu'on en parlait.
C'est étrange de mettre des mots sur ces longs mois à tes côtés, sur tout ce que j'ai pu ressentir, sur toute la reconnaissance que j'ai pour toi. Sur tout l'amour que j'ai pour toi. Parce que oui, je te l'ai jamais dit et je te le dirais jamais parce que c'est comme ça, mais je t'aime. Vraiment, sincèrement, je t'aime.
J'espère que tu m'aideras encore longtemps à respirer, chère oxygène. Et merci, pour la énième mais pas la dernière fois.