@Voodoo.
Je sais que ton message part d'une bonne intention et je ne veux surtout pas que tu le supprimes. Et au fond, je le trouve super gentil.
Donc je sais vraiment que c'est par bienveillance vis à vis de moi et je suis sûre que tu as passé du temps à l'écrire, ce qui me touche beaucoup donc j'espère donc que la suite de mon message aura l'air aussi mesurée que je le veux mais c'est important pour moi de l'écrire car tu n'es pas la première à me faire en substance ce genre de réflexion
J'avoue que je suis un peu surprise de constater vous êtes plusieurs à m'écrire régulièrement d'arrêter d'analyser les choses.
Par exemple, je ne pense pas que Romain et Julie se sont fait réprimander en rapport avec moi et je l'ai déjà dit en fait, mais cette réprimande s'incrit dans un contexte lié à moi donc j'y pense forcément
(l'histoire du boulot peut vous sembler anecdotique car j'ai juste parlé de 2-3 trucs mais elle a vraiment secoué mon chef et plusieurs de mes collègues en fait donc l'impact est loin de s'arrêter à Julie et Romain, il est possible que mes conditions de travail et l'organisation de mon service le soient aussi à l'avenir donc en réalité ça me concerne bel et bien).
Si j'écris ici, et ça je l'ai également dit, c'est parce que j'en ai besoin. Et même si ce genre de messages où on me dit que stop, il faut que je passe à autre chose part d'une bonne intention, en réalité ça ne me fait pas de bien, ça me stresse presque autant que les histoires de Romain elles-mêmes.
Ça me donne l'impression que justement je devrais ravaler mes angoisses et mon stress, me taire sur ce qui ne va pas jusqu'à ce que je finisse par me convaincre que j'ai oublié, même si c'est faux, et perso non, je ne pense pas que ce soit une bonne solution.
Parler me fait beaucoup de bien, c'est comme ça que j'évite de rester avec une angoisse diffuse dans le corps et que je peux vaquer tranquillement à mes occupations 90% de ma journée. Peut-être que ça paraît à certaines d'entre vous être une histoire bien mineure que j'aurais déjà dû zapper depuis le temps, et que ça veut donc dire que j'auto-entretiens mon mal-être, mais ça ne m'était jamais arrivé avant de perdre 4kg et le sommeil donc pour moi c'est une histoire majeure dont je ne me remettrais pas juste avec des projets impossibles comme "je vais faire une pause sur Romain et Julie" : on sait toutes ici qu'on ne fait pas une "pause" sur commande quand une histoire nous mine, moi ma pause je la fais seulement quand on ne me parle pas d'eux, mais si on me parle d'eux, ben j'y peux rien, ça ravive les blessures.
Je fais ce que je peux pour aller mieux mais je crois justement que c'est positif que je puisse dire : bon là, ça n'allait pas. Vous avez peut-être l'impression que j'analyse trop mais si c'est que j'ai en tête, franchement, je suis censée faire quoi? Quand j'y pense depuis des heures alors que j'ai essayé de dormir, travailler, aller au cinéma, aller chez un thérapeute, me faire masser, sortir avec des amis, et que dès que je suis seule avec moi-même la pensée revient, je suis censée faire quoi? J'écris ici justement pour arrêter d'y penser, pour que la parole me permette de mettre un point et d'aller à la pensée suivante.
Je ne sais pas l'image que je renvoie mais je crois justement que je suis suffisamment joyeuse et déterminée, que je fais assez d'efforts toute la journée pour cartonner au travail, dans ma vie sociale, me pousser à voir le bon côté des choses et faire un million de choses sans lien avec Romain pour avoir le droit à un moment de ma journée de dire : oui mais j'ai aussi ça qui me fait du mal en ce moment.
Je dis que je joue un rôle parfois mais c'est aussi une part de mon processus pour aller mieux, j'essaye de me rappeler à quel point je suis sensationnelle pour me réconforter, et mettre une belle robe, faire rire les gens, me dire "j'avais l'air ci ou ça, les gens ont sûrement pensé ça de moi en me voyant", oui, ça m'aide à me convaincre que je peux effectivement être cette personne, et que ça va aller mieux, mais je n'ai pas envie de jouer ce jeu ici.
Je n'ai jamais joué ce rôle auprès de Romain, je lui ai tout dit sans filtre quand on s'est revus malgré plein de conseils de gens qui me disaient de ne surtout rien lui montrer de mes vrais ressentis : je lui ai dit que je tenais à lui, que je lui avais donné ma confiance absolue, qu'il m'avait blessée, que malgré tout je n'arrivais pas à le détester mais que je ne pouvais pas être son amie, j'avais presque les larmes aux yeux par moments et j'ai crié aussi, aucun sentiment n'était tu je pense. Je ne crois pas que j'ai à me remettre en cause là-dessus : je n'ai rien caché à part oui, c'est vrai, que j'avais pensé qu'on aurait pu être plus que des amis, que je me serais vu en couple avec lui, et que c'est aussi une des choses qui m'a fait du mal, mais à quoi ça aurait servi d'ajouter cette vérité-là puisque le reste était déjà bien parlant et qu'il s'était engagé sur une autre voie qu'une histoire avec moi? Je n'ai pas non plus joué un rôle auprès de Julie car je n'avais pas envie de lui parler et je ne lui ai pas parlé.
Je ne sais pas pourquoi ça vous donne l'impression que je décortique tout et que j'analyse tout, peut-être que vous n'êtes pas comme ça et que ça vous parait donc extrême, mais franchement je n'ai pas l'impression de tout décortiquer et analyser : j'écris juste les choses comme je les vis au moment où je les vis, les pensées qui m'ont traversées, celles qui m'inquiètent ou me réconfortent, les idées que j'ai au moment où je me couche ou les choses que je me répète pour me calmer quand on me dit quelque chose qui me stresse, et je suis simplement plus prolixe à l'écrit que plein de MadZ ici. Un message sur ce topic me prend un petit bout de ma journée, il ne reflète pas l'intégralité de ma journée, juste la pensée sombre qui m'agite ou m'a agité un temps et ressurgit par moments. Je ne pense pas à Romain à chaque instant de la journée, mais quand j'écris sur lui, c'est que j'y ai pensé et que je n'ai pas envie d'être seule avec cette pensée sombre.
Quant au fait de me dire que je dois penser à ce que je veux moi maintenant : c'est EXACTEMENT à ça que serve TOUS mes messages ici, j'essaye justement de trouver une réponse aux questions que tu évoques
Essayer de comprendre ce que JE veux, où j'en suis, ce que j'attends, ce que je ressens vraiment au milieu de ce brouahah de mille voix qui désapprouvent mes questionnements, mes choix et ma manière de gérer mon chagrin et qui ne me permettent plus de savoir où je suis réellement dans tout ça.
J'écris pour mettre au clair mes pensées, savoir où je vais, trouver un sens pour moi, pas pour Romain. J'essaye de comprendre pourquoi telle chose me stresse parce que je veux comprendre ce qui ME fait du mal. Ce n'est pas pour Romain que je fais ça.
Et enfin, quand je me décris comme angoissée, ce n'est pas l'angoisse d'une personne lambda, c'est au fond très exagéré de parler d'angoisse mais mon seuil de tolérance est très bas. En fait, je ne supporte pas le moindre stress et la moindre émotion négative, c'est pour ça que j'ai immédiatement besoin de les évacuer, car j'ai trop l'habitude d'être calme, sereine, plutôt joyeuse et à la recherche de mon équilibre personnel, et la tristesse me panique.
Donc je trouve ça un peu stressant que quand je m'autorise à exprimer ces émotions négatives que j'essaye tant de nier et d'éviter dans ma vie, ce qui est finalement assez malsain car la vie est aussi faite d'émotions négatives, je lis que je devrais arrêter de donner de la place à ces émotions.
Ça me donne l'impression que même ici je me dois de garder le masque d'une fille joyeuse et parfaitement épanouie pour que tout le monde pense "ouf ça va, Morgane va mieux, on va pouvoir passer à autre chose", mais j'ai justement passé deux mois à clamer partout que j'allais mieux chaque semaine, un peu trop vite, un peu trop impatiemment, et je trouve que c'est un progrès pour moi de dire "bon ça va pas à certains moments, pourtant ça fait deux mois et ce mec n'en vaut pas la peine mais c'est ok, j'ai le droit de toujours vachement penser à lui certains jours, d'être toujours triste et même peut-être d'avoir l'impression tout au fond de moi qu'il en vaut un peu la peine".
En dehors de mes amis proches, j'ai beaucoup de mal à me montrer comme une personne qui peut être triste plus de 2 heures, je me perçois souvent comme un leader qui doit prétendre que tout va bien, ou en tout cas c'est franchement pas si grave ce que j'ai, pour permettre aux autres de croire que ça peut aller mieux pour eux aussi, qui minimise ses problèmes pour convaincre les autres qu'il y a une issue heureuse à leurs problèmes à eux, qui doit être le roc pour que ceux qui vont moins bien aient un endroit où s'appuyer, et je trouverais bien dommage de me sentir obligée de cacher également mon chagrin ici parce que j'aurais peur qu'on croit que je tourne en rond.
J'espère ne pas être trop à côté de la plaque et ne pas sembler fermée aux conseils mais je tenais à expliquer mon fonctionnement.
C'est aussi ça, consacrer mon énergie à moi-même : dire je suis triste pour ça, et ça, et ça, et c'est peut-être exactement la même chose depuis 10 jours mais c'est ça ma tristesse à moi et j'admets son existence
Je sais que ton message part d'une bonne intention et je ne veux surtout pas que tu le supprimes. Et au fond, je le trouve super gentil.
Donc je sais vraiment que c'est par bienveillance vis à vis de moi et je suis sûre que tu as passé du temps à l'écrire, ce qui me touche beaucoup donc j'espère donc que la suite de mon message aura l'air aussi mesurée que je le veux mais c'est important pour moi de l'écrire car tu n'es pas la première à me faire en substance ce genre de réflexion

J'avoue que je suis un peu surprise de constater vous êtes plusieurs à m'écrire régulièrement d'arrêter d'analyser les choses.
Par exemple, je ne pense pas que Romain et Julie se sont fait réprimander en rapport avec moi et je l'ai déjà dit en fait, mais cette réprimande s'incrit dans un contexte lié à moi donc j'y pense forcément

Si j'écris ici, et ça je l'ai également dit, c'est parce que j'en ai besoin. Et même si ce genre de messages où on me dit que stop, il faut que je passe à autre chose part d'une bonne intention, en réalité ça ne me fait pas de bien, ça me stresse presque autant que les histoires de Romain elles-mêmes.
Ça me donne l'impression que justement je devrais ravaler mes angoisses et mon stress, me taire sur ce qui ne va pas jusqu'à ce que je finisse par me convaincre que j'ai oublié, même si c'est faux, et perso non, je ne pense pas que ce soit une bonne solution.
Parler me fait beaucoup de bien, c'est comme ça que j'évite de rester avec une angoisse diffuse dans le corps et que je peux vaquer tranquillement à mes occupations 90% de ma journée. Peut-être que ça paraît à certaines d'entre vous être une histoire bien mineure que j'aurais déjà dû zapper depuis le temps, et que ça veut donc dire que j'auto-entretiens mon mal-être, mais ça ne m'était jamais arrivé avant de perdre 4kg et le sommeil donc pour moi c'est une histoire majeure dont je ne me remettrais pas juste avec des projets impossibles comme "je vais faire une pause sur Romain et Julie" : on sait toutes ici qu'on ne fait pas une "pause" sur commande quand une histoire nous mine, moi ma pause je la fais seulement quand on ne me parle pas d'eux, mais si on me parle d'eux, ben j'y peux rien, ça ravive les blessures.
Je fais ce que je peux pour aller mieux mais je crois justement que c'est positif que je puisse dire : bon là, ça n'allait pas. Vous avez peut-être l'impression que j'analyse trop mais si c'est que j'ai en tête, franchement, je suis censée faire quoi? Quand j'y pense depuis des heures alors que j'ai essayé de dormir, travailler, aller au cinéma, aller chez un thérapeute, me faire masser, sortir avec des amis, et que dès que je suis seule avec moi-même la pensée revient, je suis censée faire quoi? J'écris ici justement pour arrêter d'y penser, pour que la parole me permette de mettre un point et d'aller à la pensée suivante.
Je ne sais pas l'image que je renvoie mais je crois justement que je suis suffisamment joyeuse et déterminée, que je fais assez d'efforts toute la journée pour cartonner au travail, dans ma vie sociale, me pousser à voir le bon côté des choses et faire un million de choses sans lien avec Romain pour avoir le droit à un moment de ma journée de dire : oui mais j'ai aussi ça qui me fait du mal en ce moment.
Je dis que je joue un rôle parfois mais c'est aussi une part de mon processus pour aller mieux, j'essaye de me rappeler à quel point je suis sensationnelle pour me réconforter, et mettre une belle robe, faire rire les gens, me dire "j'avais l'air ci ou ça, les gens ont sûrement pensé ça de moi en me voyant", oui, ça m'aide à me convaincre que je peux effectivement être cette personne, et que ça va aller mieux, mais je n'ai pas envie de jouer ce jeu ici.
Je n'ai jamais joué ce rôle auprès de Romain, je lui ai tout dit sans filtre quand on s'est revus malgré plein de conseils de gens qui me disaient de ne surtout rien lui montrer de mes vrais ressentis : je lui ai dit que je tenais à lui, que je lui avais donné ma confiance absolue, qu'il m'avait blessée, que malgré tout je n'arrivais pas à le détester mais que je ne pouvais pas être son amie, j'avais presque les larmes aux yeux par moments et j'ai crié aussi, aucun sentiment n'était tu je pense. Je ne crois pas que j'ai à me remettre en cause là-dessus : je n'ai rien caché à part oui, c'est vrai, que j'avais pensé qu'on aurait pu être plus que des amis, que je me serais vu en couple avec lui, et que c'est aussi une des choses qui m'a fait du mal, mais à quoi ça aurait servi d'ajouter cette vérité-là puisque le reste était déjà bien parlant et qu'il s'était engagé sur une autre voie qu'une histoire avec moi? Je n'ai pas non plus joué un rôle auprès de Julie car je n'avais pas envie de lui parler et je ne lui ai pas parlé.
Je ne sais pas pourquoi ça vous donne l'impression que je décortique tout et que j'analyse tout, peut-être que vous n'êtes pas comme ça et que ça vous parait donc extrême, mais franchement je n'ai pas l'impression de tout décortiquer et analyser : j'écris juste les choses comme je les vis au moment où je les vis, les pensées qui m'ont traversées, celles qui m'inquiètent ou me réconfortent, les idées que j'ai au moment où je me couche ou les choses que je me répète pour me calmer quand on me dit quelque chose qui me stresse, et je suis simplement plus prolixe à l'écrit que plein de MadZ ici. Un message sur ce topic me prend un petit bout de ma journée, il ne reflète pas l'intégralité de ma journée, juste la pensée sombre qui m'agite ou m'a agité un temps et ressurgit par moments. Je ne pense pas à Romain à chaque instant de la journée, mais quand j'écris sur lui, c'est que j'y ai pensé et que je n'ai pas envie d'être seule avec cette pensée sombre.
Quant au fait de me dire que je dois penser à ce que je veux moi maintenant : c'est EXACTEMENT à ça que serve TOUS mes messages ici, j'essaye justement de trouver une réponse aux questions que tu évoques

Essayer de comprendre ce que JE veux, où j'en suis, ce que j'attends, ce que je ressens vraiment au milieu de ce brouahah de mille voix qui désapprouvent mes questionnements, mes choix et ma manière de gérer mon chagrin et qui ne me permettent plus de savoir où je suis réellement dans tout ça.
J'écris pour mettre au clair mes pensées, savoir où je vais, trouver un sens pour moi, pas pour Romain. J'essaye de comprendre pourquoi telle chose me stresse parce que je veux comprendre ce qui ME fait du mal. Ce n'est pas pour Romain que je fais ça.
Et enfin, quand je me décris comme angoissée, ce n'est pas l'angoisse d'une personne lambda, c'est au fond très exagéré de parler d'angoisse mais mon seuil de tolérance est très bas. En fait, je ne supporte pas le moindre stress et la moindre émotion négative, c'est pour ça que j'ai immédiatement besoin de les évacuer, car j'ai trop l'habitude d'être calme, sereine, plutôt joyeuse et à la recherche de mon équilibre personnel, et la tristesse me panique.
Donc je trouve ça un peu stressant que quand je m'autorise à exprimer ces émotions négatives que j'essaye tant de nier et d'éviter dans ma vie, ce qui est finalement assez malsain car la vie est aussi faite d'émotions négatives, je lis que je devrais arrêter de donner de la place à ces émotions.
Ça me donne l'impression que même ici je me dois de garder le masque d'une fille joyeuse et parfaitement épanouie pour que tout le monde pense "ouf ça va, Morgane va mieux, on va pouvoir passer à autre chose", mais j'ai justement passé deux mois à clamer partout que j'allais mieux chaque semaine, un peu trop vite, un peu trop impatiemment, et je trouve que c'est un progrès pour moi de dire "bon ça va pas à certains moments, pourtant ça fait deux mois et ce mec n'en vaut pas la peine mais c'est ok, j'ai le droit de toujours vachement penser à lui certains jours, d'être toujours triste et même peut-être d'avoir l'impression tout au fond de moi qu'il en vaut un peu la peine".
En dehors de mes amis proches, j'ai beaucoup de mal à me montrer comme une personne qui peut être triste plus de 2 heures, je me perçois souvent comme un leader qui doit prétendre que tout va bien, ou en tout cas c'est franchement pas si grave ce que j'ai, pour permettre aux autres de croire que ça peut aller mieux pour eux aussi, qui minimise ses problèmes pour convaincre les autres qu'il y a une issue heureuse à leurs problèmes à eux, qui doit être le roc pour que ceux qui vont moins bien aient un endroit où s'appuyer, et je trouverais bien dommage de me sentir obligée de cacher également mon chagrin ici parce que j'aurais peur qu'on croit que je tourne en rond.
J'espère ne pas être trop à côté de la plaque et ne pas sembler fermée aux conseils mais je tenais à expliquer mon fonctionnement.
C'est aussi ça, consacrer mon énergie à moi-même : dire je suis triste pour ça, et ça, et ça, et c'est peut-être exactement la même chose depuis 10 jours mais c'est ça ma tristesse à moi et j'admets son existence

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