Histoire de faire un point sur mon état je suis allée voir une psychiatre. Elle m'a dit que son but aujourd'hui était de parler de moi, de faire un diagnostic, et après que j'ai déroulé ma vie pendant une heure elle m'a dit tout un tas de trucs qui m'ont vachement chamboulée.
Bon, déjà, elle ne pense pas que je sois en train de faire une dépression, mais que j'ai par contre une problématique anxieuse qui a l'air d'être mon modèle familial (dans le sens où toute ma famille est anxieuse d'une manière ou d'une autre : tocs, phobies...) Elle m'a dit ensuite que ça se manifestait chez moi par des ruminations et de la dévalorisation, et plus globalement autour d'une culpabilité excessive qui sûrement me vient de ma mère par vases communicants (elle est incapable, elle, de supporter ce sentiment là, et donc de se remettre en question, d'accepter d'avoir tort, ce qui a pu poser beaucoup de soucis à notre famille). Elle m'a dit ensuite que ma façon d'être avec les hommes était une forme de quête affective, probablement due à des manquements quand j'étais enfant. Ce qui entraîne ma peur de ne pas être aimée, ma peur d'être seule, mes comportements qui ont pu être dans le passé assez excessifs...
En fait ce n'est rien de bien nouveau dans ce que je sais de moi, mais c'est quelque chose de l'entendre aussi clairement dans la bouche d'un médecin. Le truc sur la culpabilité excessive a vraiment raisonné en moi : je ne suis pas capable de vivre sans me sentir constamment en faute. Tous les drames du monde, toutes mes difficultés viennent de moi, l'herbe est toujours plus verte chez le voisin, et je m'accable très facilement de tout ce qui m'arrive. Quand j'avais débarqué ici après m'être fait recaler par le scientifique, ça n'avait peut-être pas paru dans mon pavé parce que je peux me contrôler et prendre du recul. Mais tout ce que j'en pensais pendant plusieurs jours, c'est juste que je n'avais pas été à la hauteur pour qu'il m'apprécie, et que de toute façon, c'est l'histoire de ma vie, qu'aucun mec ne m'apprécie, et que c'est sûrement parce que j'ai un problème, et que le prochain fera pareil... Et voilà comment se tisse le fil.
Bon bah voilà, maintenant... Comment on compose avec ça ? Comment on fait avec ce cerveau, à 26 ans, en vivant seule, dans un monde aux possibilités réduites ? J'ai oublié de lui demander pourquoi elle pense que toutes ces difficultés reviennent là, maintenant, alors que j'allais très bien depuis des années, et si je devais m'attendre à être fragile toute ma vie.
Sinon, plus en rapport avec le sujet (parce que vraiment j'ai souvent l'impression de pourrir l'ambiance et j'en suis désolée) (
et c'est pas il y a trois lignes qu'on parlait de la culpabilité excessive ?) j'ai bien un date demain avec celui que je vais surnommer... le gars cool. Ce qui m'embête c'est déjà qu'il vient d'une ville à une heure de chez moi et que je m'étais dit que je n'avais pas envie de rencontrer quelqu'un qui vit loin. Mon ex habitait à 1h15 de moi et ça avait un peu ruiné mon énergie à cause de la route et du temps que ça prenait sur mes weekends. Le gars cool m'a dit que ce n'était pas idéal pour lui non plus mais que bon, ce n'était pas insurmontable ! Vous voyez, c-o-o-l
. Ses parents vivent près de chez moi, et il avait prévu de les voir ce weekend. Je m'attends à un gars bonne pâte, marrant, du genre fracasse de la veille parce qu'il a geeké jusqu'à 5h ou vu des potes, plein d'anecdotes de soirées à raconter. Ce n'est pas forcément un idéal mais au moins je me dis que je vais peut-être passer un bon moment.