@Azurhibis : tes péripéties téléphone - bière étaient vraiment hilarantes, merci pour ce sourire que tu m'as donné.
Tu as l'air plutôt contente de la situation au final, donc je le suis aussi pour toi.
Pour ce qui est de
@Chromatic : oui, je trouve que c'est un sujet intéressant, les vacances en solo. Je voulais écouter des podcasts là-dessus mais je n'ai pas trouvé de voix qui me convienne. (
reco si jamais). Tu pourrais peut-être faire un tour sur
ce topic si tu aimes la rando.
Viens raconter tes pérégrinations, à la journée ou au (plus) long cours, tes envies et hésitations bassement matérielles, etc.
Je pense que si tu es trouillarde, une très bonne proportion de la population française l'est aussi.
J'ai quelques ami·es (la trentaine) qui ne sont jamais partis seul·es, soit par manque d'opportunité (jamais célib), soit parce qu'entre l'envie et l'appréhension, cette dernière l'a emporté. Ça demande une certaine détermination d'organiser des vacances solo, ne serait-ce que parce que personne ne va venir te demander des comptes si tu traines la patte pour plancher sur les différentes options de transport.
Je pense aussi à deux messages sortis d'un peu nulle part de personnes que j'avais (espéré avoir pour le 1er) perdu de vue : une (ex-)amie qui se retrouvait célibataire pour la première fois depuis dix ans et se retrouvait donc à organiser des vacances autrement qu'en couple et un ex (le Bloc Ex Pas Répondre) qui pensait accéder à mes services sexuels + tour operator gratos apparemment.
Edit : j'ajoute ces deux anecdotes pour illustrer le fait que des gens sont prêts à revenir comme des fleurs vers des personnes à qui iels n'ont pas parlé pendant un an plutôt que de partir seul·es : preuve que ce n'est pas un évidence, même à 30 a, même quand on a pas mal bourlingué (BEPRépondre).
Ce n'est pas évident de partir seule et je pense que ça s'apprend si on en a envie. C'est ce que j'ai fini par faire parce que, sans cela, il y a bien des fois où je ne serais pas partie du tout! J'avais suffisamment envie de découvrir tel pays / telle ville / telle rando pour passer outre mais je me suis fait un peu violence (je mets trois plombes à réunir mes affaires pour aller à la bibliothèque/faire mes courses, donc pour l'étranger...).
J'ai essayé plusieurs formules également, de la plus solitaire (trek solo) à la plus esprit de groupe (= partir seule pour rejoindre un groupe : chantier de restauration du patrimoine, éco-bénévolat, camping au sein d'un club de sport. Je pense que les premières options sont intéressantes si on a du temps et qu'on veut un peu découvrir notre destination). Dans tous les cas, ça permet théoriquement de rencontrer des personnes avec qui on partage au moins certaines valeurs (bon, j'ai un peu déchanté lors d'un chantier de restauration du patrimoine pendant lequel je suis tombé sur trois petits mecs de 18-21a qui semblaient tout connaître des fémi-nazies mais au moins, les bénévoles du pays d'accueil étaient hyper cool).
Tu as l'air d'aimer la marche. J'avais apprécié les pages que Simone de Beauvoir avait consacré à ses
échappées autour de Marseille, seule, sans toujours de provisions ou d'équipement adéquat. C'est inspirant bien que je me garderais bien de l'imiter trop littéralement.
Tu parles de trek en Norvège et sembles apprécier des randonnées (à la journée ?) dans ta région d'adoption. Mes pensées à ce sujet en vrac :
- faire une rando sur deux jours passer une nuit en refuge / dans un gîte aussi confortable que tu le veux/peux
- passer une nuit en bivouac/camping. Ca peut être dans un camping/champs/voire jardin pas loin de chez toi. Je pense que tout le monde flippe et se rend compte que la nature n'est jamais vraiment silencieuse. Je me souviens avoir été presque rassurée par le bruit des trains de frêt la nuit quand je bivouaquais : enfin un bruit urbain et familier!
- suivre une/des pages Fb/OVS de rando : ça permet de rencontrer des personnes qui aiment au moins un peu marcher (les posts qui précisent qui/quand/quoi/comment/combien de km + D+ bénéficient d'un +1 sérieux à mes yeux). En plus pro, il y a les clubs alpins/vosgiens (pyrénéens ?) que je trouve vraiment bien. Je ne gagne pas d'argent si tu adhères mais : les sorties à la journée/ sur le WE sont encadrées par des personnes compétentes (vs RS) et il y a la possibilité de se former en tant qu'adhérente. Je suis nulle en orientation (et la plupart des randonneuses que je rencontre disent la même chose -les mecs le disent moins mais ils n'en mènent pas toujours large pour autant). Et c'est un truc que j'ai envie et que je dois travailler si je veux continuer à partir seule avec un minimum de sécurité (même si le gps aide beaucoup).
Tu as envie d'arrêter de te mettre en retrait de quoi ?
C'est parfois un peu difficile de savoir doser : on nous rabat à longueur de journée qu'il faut savoir sortir de sa zone de confort pour vivre des choses incroyables mais je trouve que ces choses ont toutes tendance à se ressembler pas mal au final. Peut-être qu'en ce moment, tu as moins besoin de te donner de nouveaux défis que de te traiter avec douceur ? Ou d'alterner les deux ?
J'ai un peu de mal avec ça moi-même (se donner le temps de souffler, accepter que ne rien faire est légitime et nécessaire). Il y a un vers qui avait fait écho avec ma manière de voir les choses :
Must I think of everything a earned / Dois-je penser que tout se mérite.
Je revendique l'idée selon laquelle les loisirs et les vacances doivent être soustraites à la productivité et la performance. Dans les faits, j'ai du mal à m'y mettre s'il n y a pas un objectif quantifiable à l'horizon.
Edit : je parle de "treks" mais en fait, il s'agit de randos sur plus d'un jour. Le plus souvent deux ou trois.