Bon, c'est compliqué en ce moment. Je me sens épuisée émotionnellement, et mon petit cœur en lambeaux a du mal à suivre. Il faut dire que ces dernières années ont été une telle succession d’échecs amoureux qu’il est difficile pour moi de rester optimiste dans les nouvelles relations que j’entreprends tout en espérant que la prochaine histoire d’amour sera la bonne. Le conseil naturel que tout le monde a envie de me donner, c’est de faire une pause, de prendre du temps pour moi et tout le tralala, mais en fait je me suis déjà sentie tellement seule dans mes précédentes histoires, j’ai tellement souffert dans ma vie affective que j’ai une soif d’amour incommensurable qui me rend aujourd’hui incapable d’attendre d’aller mieux. Pour tenter une comparaison un peu foireuse, c’est comme si je m’étais abreuvée uniquement d’alcool pendant des années et qu’on me suggérait d’attendre de me détoxifier complètement avant de reboire de l’eau. Non ! J’ai besoin de m’hydrater MAINTENANT, sinon je vais dépérir de tristesse.
Et pour être totalement franche avec vous, j'ai de plus en plus de mal avec cette injonction féministe qui pousse les femmes à se réaliser seules, à s’épanouir dans leur vie professionnelle et amicale plutôt que de se perdre dans des histoires d’amour futiles avec des hommes parce que je réalise que c’est totalement hors de ma portée, et que j’en ai marre de culpabiliser de ne pas être plus autonome. Je commence à comprendre que je ne serai probablement jamais cette femme hyper cool, hyper indépendante qui s’épanouit dans son célibat et qui entreprend tout un tas de projets solo trop chouettes et c’est totalement OK, en fait ! Non, moi ce qui me fait vibrer, c’est la vie de canards et les projets à deux
je rêve de déclarations d’amour sous la pluie, de voyages en amoureux, d’un mariage grandiose et potentiellement aujourd’hui d’une vie de famille. Et même si c’est probablement le résultat d’un conditionnement de toute une vie, honnêtement, j’en suis arrivée à un stade où j’en ai marre de me déconstruire et d’essayer de faire des choix de vie qui ne me conviennent pas. J’ai plutôt envie vivre pour de vrai, c’est-à-dire de suivre mon cœur et de me jeter à l’eau sans réfléchir, quitte à me casser la figure et à confirmer que le schéma traditionnel qu’on nous vend est vraiment pété, mais au pire, c’est pas grave, j’aurais essayé.
Mais bref, avant ça, il faudrait déjà que je trouve un monsieur qui voudra bien faire tout ça avec moi
J’ai revu l’informaticien dont je vous parle depuis plusieurs semaines, et bien sûr, en bonne trouillarde que je suis, je ne lui ai pas fait part de mon envie de le voir plus souvent, mais on a finalement quand même un peu avancé. Il m’a confié qu’il avait envie d’essayer de tenter quelque chose d’un peu plus sérieux avec moi et je dois bien avouer que ça m’a pas mal soulagé. Je lui ai répondu que ça me faisait plaisir d’entendre ça, que je me sentais bien avec lui et que comme je n’avais pas envie de le faire fuir, je lui laisserai le temps et l’espace dont il avait besoin pour démarrer la relation. Bon, je me suis peut-être auto-enterrée avec cette proposition, qui va finalement à l’encontre de mes besoins, mais je pense que ça l’a pas mal rassuré, parce qu’il s’est quand même montré archi pipou avec moi depuis. Il m’avait dit qu’il ne serait pas beaucoup disponible avant son départ en vacances, mais on s’est quand même organisé un mini week-end improvisé la semaine dernière à Étretat, parce que je lui avais dit que je mourrais d’envie d’y retourner la fois d’avant où on s’est vu. J’ai énormément apprécié la spontanéité du voyage : il m’a proposé de partir seulement la veille au soir, alors qu’on ne devait se voir que pour la soirée du vendredi à la base, mais HEUREUSEMENT que je n’avais rien de prévu pour le samedi à ce moment là, parce qu’autrement je serais passée à côté d’un très chouette moment. Bon, en vrai, je ne vais pas vous mentir, je n’avais rien prévu pour ce weekend parce que je savais que c’était son dernier à Paris avant les vacances et que je ne voulais pas manquer une occasion de le revoir si jamais il pouvait se libérer, mais il m’avait quand même bien expliqué la fois d’avant qu’il serait occupé à préparer ses vacances tout le week-end, donc j’ai un peu nourri mon espoir de nulle part. Mais comme quoi, il faut croire que la chance me sourit un peu parfois !
Et j’ai vraiment passé un super moment, j’étais sur un petit nuage tout le long.
Le mec est super prévenant. Il fait très attention à ce que je dis et note tout dans un petit coin de sa tête pour me faire plaisir plus tard, ce qui me change beaucoup de mes anciens copains ! Puis il a fait un truc que j’ai trouvé vraiment trop mignon : pour celleux qui ne connaissent pas Étretat, la plage qui s’y trouve est jonchée de galets qui défoncent littéralement les pieds et quand on est allé se baigner, il a eu le bon réflexe de venir avec ses claquettes jusqu'au bord de l’eau, contrairement à moi. Du coup, quand on a voulu remonter se poser sur nos serviettes, j’étais en souffrance totale. Il m’a alors proposé de me porter sur ses épaules, mais j’étais beaucoup trop gênée pour accepter, alors il m’a laissé ses claquettes sans me laisser le temps de protester, et il est remonté pieds nus. Je vous jure, quel gentleman, ça m'a scotchée
en vrai, je n’ai tellement pas l’habitude qu’on se sacrifie pour moi que ça m'a profondément touchée.
Il faut dire qu'il a le sens du service. Par exemple, ce qui est hyper agréable avec lui, c’est qu’il vient me chercher et me ramène chez moi tout le temps. Je ne suis pas véhiculée, contrairement à lui qui possède une moto et une voiture, et c’est vrai que pour aller chez lui en transports ce n’est pas très pratique, mais quand même, c’est systématique, il me ballade partout sans se poser de questions. Et pour aller à Étretat, il n’a pas hésité à conduire l’aller-retour dans la journée (il y avait bien 6h de route en tout) pour m’y emmener - je lui ai bien sûr proposé de conduire si besoin, mais il sait que je ne suis pas très à l’aise avec sa voiture qui n’est pas toute récente, du coup il a assuré le trajet tout seul tant qu'il le pouvait. Donc voilà, je pense qu’un de ses langages de l’amour est le service rendu, et je dois bien avouer qu’il le fait très bien.
Mais bref, en plus de cette superbe journée, on a dormi deux nuits consécutives ensemble, et c’était vraiment merveilleux parce qu’on était blotti l’un contre l’autre, ce qui ne m’arrivait jamais dans mes anciennes relations. Je pense que ce petit week-end nous a bien rapprochés tous les deux, et je suis rentrée chez moi avec des paillettes plein les yeux. Surtout qu'il a pris plein de photos de nous et de moi, et ça m'a fait plaisir qu'il se sente aussi rapidement à l'aise pour garder des souvenirs de ce moment - tandis que moi je mets vachement de temps avant de prendre mes partenaires en photo, je me demande pourquoi d'ailleurs ?
Mais voilà, depuis dimanche, c’est l’angoisse totale. Déjà, parce qu’il prend des plombes à répondre à mes messages (il m’avait demandé lui-même de lui écrire le dimanche pour lui raconter un truc spécifique, et il ne m’a répondu que le mardi
), mais aussi parce qu’il est parti en vacances hier et que je ne sais absolument pas quand on va se revoir, car de mon côté je pars en vacances la semaine prochaine jusque début septembre, et que lui va repartir en vacances en septembre aussi mais on ne sait pas trop quand, du coup je me dis qu’il est possible qu’on ne se revoit pas avant fin septembre mais ça me parait beaucoup trop loiiin. Je n’ai qu’une crainte, c’est de voir tout ce qu’on a construit ces deux derniers mois se disloquer avec le temps et la distance, surtout s’il prend trois jours pour me répondre à chaque fois
Et du coup, je pleure tout le temps. J’ai peur de ne pas lui manquer du tout, qu’il m’oublie. Il a tellement l’air indépendant et de kiffer la vie que je n’arrive pas à l’imaginer malheureux de ne pas me voir.
Et en même temps, c’est ce qui fait partie de son charme aussi. J’aime son assurance, sa liberté, sa débrouillardise, son goût pour la vie. Et chose que je n’aurai jamais soupçonné, il est le premier garçon que je rencontre qui me donne envie de fonder une famille. Alors, calmons-nous, ça ne fait que deux mois que je le connais, donc je ne fais pas de plans sur la comète non plus, mais il a l’air tellement solide sur certains plans qu’il a réveillé en moi une envie que je ne soupçonnais plus. Puis il faut dire que quand je le vois s’occuper de son chien avec autant d'investissement et de bienveillance, je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’il ferait un super papa et que la parentalité avec lui, ça pourrait être cool. Il m’a d’ailleurs demandé où j’en étais dans mon désir d’enfants, et je lui ai confié toutes mes craintes de childfree (mais plutôt de fence-sitter du coup si j’ai bien compris ?) et il avait l’air d’être d’accord avec la plupart de mes arguments, mais je ne sais pas trop où il se situe vraiment. Il a à plusieurs reprises répété au détour de nos conversations la phrase “quand j’aurai des enfants…” donc j’imagine que ça fait partie d’un de ses projets, mais je ne sais pas trop si ça a été mûrement réfléchi ou balancé comme ça, parce que la première fois que je lui ai posé la question, je n’ai pas eu de réponse directe. Mais c’est vrai que si c’est un projet qui lui tient à cœur, il serait bien qu’on en parle franchement, parce que si ça doit devenir sérieux entre nous et que ce désir d’enfant se concrétise, j’aimerais m’y mettre avant mes 35 ans (parce que j’ai peur de moins supporter la grossesse et de galérer à retrouver mon poids de forme si j’attends au-delà). Et en sachant qu’il a trois ans de moins que moi, ça pourrait lui mettre la pression de devoir faire un enfant avant ses 32 ans, soit dans les quatre années qui arrivent. Surtout qu'en voyant son tempérament et son mode de vie, j’ai du mal à l’imaginer s’engager sur une période aussi courte. Et en même temps, je sais que sa famille lui met un peu la pression pour rencontrer quelqu’un et se ranger, et malgré son esprit un peu rebelle, je pense qu’inconsciemment ça le titille pas mal, d’où son envie je crois de tenter quelque chose de plus sérieux avec moi.
Bref, je me sens un peu bébête de me lancer dans des calculs si tôt dans la relation, mais en même temps, je n’ai pas envie de me planter cette fois, donc j’essaie de réfléchir à la viabilité de cette relation avant que mon cœur soit trop engagé dans notre histoire, même si je pense que c’est un peu trop tard
une a attendu pendant deux ans de galère et d'insécurité émotionnelle avant que son mari se sente prêt à s'engager dans une relation stable avec elle, une autre a insisté auprès de son copain pendant des mois pour qu'ils se mettent en couple alors que lui sortait d'une relation éprouvante et qu'il ne cherchait à ce moment là rien de sérieux ; les seuls pour qui ça s'est passé "facilement", ce sont les couples qui se sont rencontrés durant les études et qui sont ensemble depuis plus de dix ans. C'est comme si, vers la trentaine, les mecs devenaient de plus en plus frileux à l'idée de se poser et de se mettre en couple parce que ça doit probablement sous-entendre pour eux mariage, achats immobiliers et bébé en route, mais moi je suis CF donc je veux juste un copain qui me soutienne au quotidien et avec qui partager un chemin de vie (j'aimerais bien me marier un jour et partager un logement avec quelqu'un, mais sans enfant c'est plus facile de faire marche arrière), mais rien que ça me semble impossible à trouver 
Donc encore une fois, chaque "timeline" est différente.
)
