10 Un livre d’un.e auteur.ice dont tu n’as jamais rien lu
Le Palais des Orties, M.Minier, 2020,255pCe roman c’est l’histoire de Nora et de sa famille, agriculteurs et producteurs d’orties qui accueillent Fred une jeune woofeuse venue prêter main forte.
J’ai beaucoup aimé la première partie de ce roman et tous les passages expliquant l’organisation de la ferme, son histoire, son équilibre financier précaire ou encore tous les passages autour de la culture et de la transformation d’orties.
En revanche j’ai commencé à m’ennuyer à partir de la seconde moitié du livre. J’ai trouvé la romance entre Fred & Nora, clichée (la jeune femme lesbienne qui tombe amoureuse d’une femme jusque-là hetero et mère de famille et la pousse dans ces questionnements ce n’est pas franchement un ressort littéraire novateur) et trop prévisible.
Un sentiment mitigé pour cette lecture donc car j’ai également apprécié la plume délicate de l’autrice.
25 Un livre dont la couverture est en noir et blanc
Né d’aucune femme, F.Bouysse, 325p,2018Ce livre est c’est beaucoup de choses à la fois. C’est tout d’abord une plongée dans la pauvreté rurale du XIXème. C’est également la cruauté humaine et les pires abominations. Mais ce roman c’est aussi et surtout l’histoire de Rose, une femme comme tant d’autre qui à vécu toute sa vie l’oppression dans sa chair et dans son âme.
Le roman commence par le récit de Gabriel, un simple prêtre de paroisse qui part un étrange concours de circonstance à recueilli les carnets témoignant de l’histoire de Rose et qui va s’y retrouver mêler intimement.
Rose à 14 ans quand elle est vendue par son père, très pauvre, à un riche « maitre » des environs. Cet homme tient une forge, se révèle criblé de dettes et ultraviolent. Il a mis en place, avec l’aide de sa mère, une terrible machination pour sauver son honneur et sa réputation. Rose va être la victime principale de cette machination mais cela va concerner de nombreuses autres personnes et générations.
Globalement j’ai aimé la narration, alternant entre différents personnages (certains nommés par leur prénom d’autres non : l’enfant, elle, …). J’ai aussi apprécié le style de l’auteur. En revanche, j’ai dû faire des pauses régulières dans ma lecture car le récit raconte de manière très crue et détaillée les tortures commises par le maitre des Forges.
L’intrigue possède également un part de suspens, type roman noir ou thriller. Pour ma part j’avais deviné le dénouement avant la fin ce qui ne m’a pas empêché d’apprécier ce roman jusqu’au bout.
J’ai beaucoup aimé ce roman mais j’aurais aimé que les personnages secondaires soient un peu plus fouillés.
60 Un livre dont le titre contient un verbe
Quand souffle le vent du nord, D.Glattauer, 348p,2006
Ce roman c’est l’étrange histoire de Léo et Emmi qui vont entretenir une relation de plusieurs mois en échangeant uniquement par mail ! Dans leurs échanges ils vont parler de tout et de rien (surtout de rien), des banalités comme on peut en échanger au tout début d’une relation mais cela reste très intéressant et ce tour de passe-passe de l’auteur me fascine !
Petit à petit un sentiment amoureux va s’installer entre eux et les pousser à s’interroger sur ce que signifie l’amour pour eux. Il va également être question de fidélité, d’interrogations autour de la notion de « tromperie » … Leurs questionnements vont également pousser le lecteur à s’interroger sur ses propres limites et définitions et je trouve que c’est très intéressant car ils n’apportent pas de réponses.
Ce livre a été publié en 2006 et l’on peut voir qu’en 15 ans les relations à distance ont énormément évolué. J’ai pris plaisir à imaginer ces 2 trentenaires derrière leurs écrans énormes des années 2000 !
Un détail qui m’a marqué dans ma lecture c’est le peu de repère spatio-temporel que nous avons. En effet tous les échanges sont introduits par la durée qui les séparent de l’émail précédant mais nous ne savons pas en quelle année cela ne se passe ni à quel mois ou quelle saison et c’est assez étrange !
J’ai trouvé le concept et le motif du début de la correspondance d’Emmi et Léo assez étrange et peu probable mais je me suis vite embarquée avec eux dans leurs échanges et ce fut un voyage plaisant !
27 Un livre que tu voulais lire depuis longtemps
Dans la forêt, J.Hegland, 1996,301pJ’en entendu parler de ce livre pour la première fois il y a plus d’un an au début de la pandémie. Cela m’a donné envie de le lire même si je ne voyais pas le lire en plein confinement1.
Après 3 confinements j’ai fini par me lancer dans la lecture de ce roman, on plonge dans un monde ou rien n’est plus « comme avant ». Depuis plusieurs mois déjà il n’y a plus ni électricité, ni essence, plus de réseau de télécommunication, plus de supermarché, plus rien …
On va alors suivre le quotidien de 2 sœur Eva et Nell, habitant seules dans la maison ou elles ont grandi. Cette maison est située à distance de la ville, au milieu des bois. On va suivre leur quotidien à travers le récit qu’en fait Nell dans un cahier d’écolier, retrouvé par hasard derrière une armoire. On va vivre avec elle le rationnement de la nourriture, leur organisation pour faire durer les vivres, leur travail au potager et dans la forêt … Ce changement total de vie les amener à se poser des questions sur leur vies, leurs aspirations. Mais cela va aussi provoquer des tensions entre elles et mettre en péril leur harmonie.
Globalement j’ai apprécié l’ambiance dystopie de ce roman. J’ai également apprécié de voir ces 2 sœurs évolué au fil des jours. Cependant certains éléments du récit me sont apparu comme illogique, par exemple : ces 2 sœurs ont toujours vécu au milieu des bois, avec un potager, … mais elles ne savent rien du jardinage ni même des plantes qui poussent dans leur environnement et pourrait les aider à survivre ! J’ai aussi été surprise par le traitement de certaines péripéties du récit.
Curieusement, alors que je connaissais le dénouement, celui-ci ma fortement ému.
38 Un livre dont l’auteur.ice est connu.e avant tout pour autre chose (chanteur.se, peintre… )
N’aie pas peur jamais, B. Beaulieu, 2020, 120pB. Beaulieu est medecin et chroniqueur sur FranceInter (entre autre)
J’ai apprécié de retrouver la plume de l’auteur bien que je l’aie trouvé assez différente de ses romans et notamment de « toutes les histoires d‘amour du monde ». Les poèmes abordent des thèmes divers tels que l’amour, le deuil, la séparation, la rencontre, les rêves, …
Les mots de B. Beaulieu sont accompagnés des dessins de J.Bastière
55 Un livre sur la liberté, l’émancipation
Les imaptientes, D. Amadou Amal, 2017, 240pPatience, Munyal ! Patience, Munyal ! Patience, Munyal ! Patience, Munyal !
Voilà ce qu’entendent à longueur de journée, depuis leur plus tendre enfance, Ramla, Hindou et Safira. C’est aussi le seul conseil le jour du mariage forcé des 2 premières…
3 femmes Peuls mariées de force et dans le plus pur respect des coutumes. Chacune de ces femmes à un parcours de vie différent et pourtant elles subissent toutes les mêmes oppressions d’un système patriarcal. Quand elles essaient d’en faire part à leurs amies et leur famille on leur répete encore et toujours les mêmes mots
Patience, Munyal ! Patience, Munyal ! Patience, Munyal ! Patience, Munyal !
Alors chacune à leur façon elles vont chercher des moyens de s’extraire de cette vie ankylosée par les traditions.
L’autrice camerounaise D.Amadou Amal, qui a elle-même vécu un mariage forcé et des violences conjugales, nous conte ici l’histoire de 3 femmes, et dénonce plus largement le destin de nombreuses femmes. J’ai été touchée par le destin de ces 3 femmes et par la plume de l’autrice à la fois directe et très fluide.
64 Un livre qui fait partie d’une trilogie
La cosmologie du futur, A.Pignocchi, 2018,128pLa cosmologie du futur est le 2eme d’une trilogie d’A.Pignocchi consacrée à l’environnement, à l’anthropologie, aux changements climatiques et à la biodiversité.
J’avais beaucoup aimé le premier tome de cette série (cf chronique) et notamment l’aspect humoristique qui se dégageait des planches tout en dénonçant les désastres écologiques et sociaux en cours. Je m’étais promis de continuer cette série et même si j’ai laissé passé du temps c’est desormais chose faite !
Les sujets abordés dans le tome 1 sont approfondis et enrichis d’autres aspects. Dans ce tome les oiseaux deviennent un réel contre-pouvoir ! J’aime beaucoup le concept de renversement ou un bistrot parisien devient sujet d’étude d’un anthropologue Jivaros et « réserve naturelle ». Ce procède permet de dénoncer beaucoup de choses.
Dans ce 2eme tome l’auteur s’interroge sur les notions de nature et culture. Les dernières pages du livre ne sont plus rédigées sous la forme de BD mais plutôt d’un mini essai philosophique et cela permet de compléter la BD et de pousser le lecteur à s’interroger sur sa vision du monde et ce qu’il prend pour évident.
D’un point de vue graphique j’aime aussi beaucoup le dessin, les aquarelles de l’auteur et le jeu sur les répétitions !