Cool
@Tankli ! Merci pour ce travail.
Mon bilan d'octobre : huit livres lus.
38. Un cosy mystery
Aunty Lee's Delights, Ovidia Yu
Pas ouf. J'ai apprécié les éléments couleur locale (Singapour : cet endroit m'est complètement inconnu) et le fait qu'une recette de cuisine était proposée à la fin de l'ouvrage. C'est le premier tome de la série et l'autrice pose les personnages, qui manquent cruellement de profondeur et de subtilité. Je n'ai pas non plus été convaincue par la dimension policière de l'intrigue.
49. Un livre d'aventure
Voyage d'une femme au Spitzberg, Léonie d'Aulnay
Léonie nous raconte le voyage qu'elle a entrepris au Pôle Nord avec son futur époux en 1839 alors qu'elle avait 19 ans par le biais de lettres qu'elle avait envoyées à son frère. J'ai adoré sa plume, son sens de l'humour, son persiflage. Et puis, elle se met en tête de décrire la Laponie et les Lapon·nes. Et là c'est le festival de la condescendance impérialiste blanche. Ce n'est pas surprenant : qui n'est pas victime des préjugés de son temps. Mais les moqueries que je trouvais drôles (et vraies)
à propos des néerlandais·es avaient une saveur plus amère quand il s'agissait de peuples non occidentaux. En filigrane, on perçoit le désastre écologique causé par la pêche (le massacre des morses, des baleines, des phoques), l'exploitation minière, la chasse (pour la fourrure des renards et lièvres arctiques)...
55. Un livre écrit avant 1960
The Vet's daughter, Barbara Comyns (1959, ouf!)
Un court roman gothique très singulier et effroyablement sombre. La jeune héroïne est évidemment très innocente et très pure. Elle est entourée de personnes très cruelles et très mesquines. Les personnages les plus gentils ne sont pas séduisants pour autant. Il n y a pas de rédemption possible.
58. Un conte
The Sister who ate her brothers and other gruesome tales, Jen Campbell
Destiné à des enfants, l'autrice reprend des contes traditionnels du monde entier (Nigeria, Corée, Russie, Irlande...). J'ai adoré l'intro. C'est très court, un peu trop. Il y a une dimension queer appréciable. Le livre est un bel objet, cela pourrait ferait un cadeau de qualité pour une jeune personne.
60. Un classique de non-fiction
A day in the death of America, Gary Younge
Un classique ? On verra!
L'auteur choisit de nous raconter la mort de tous les enfants tués par balle un jour ordinaire aux Etats-Unis. On suit le tragique destin d'une dizaine d'enfants qui permet à Younge de revenir sur le système qui permet la répétition de ces massacres : racisme systémique, NRA, misogynie (la plus terrible des morts, à mon avis : la première. On nous restitue l'appel au 911 que passe le frère de la jeune victime, tué par son ex-beau père car ce dernier voulait se venger des méchantes femmes qui lui avaient pourri la vie).
66. Un livre que tu voudrais voir adapté en film/série
Grief is the thing with Feathers, Max Porter
Un premier roman très inventif qui suit une famille (le père et ses deux jeunes fils) au cours de leur vie après la mort de leur épouse/leur mère. Polyphonique, inventif, tapageur. Un corbeau (une sorte de manifestation physique de leur tristesse) élit domicile chez eux. Je me demande comment restituer à l'image l'inventivité formelle du livre. Et que donnerait Crow? Peut-être en dessin animé ?
68. Un livre dont l’auteur·ice partage ton signe astrologique ta couleur d'yeux
Par delà nos corps, Béatrice Cournut
J'avais apprécié
De Pierres et d'os, centré sur la vie d'une jeune fille Inuit. Là, ça manque un peu d'épaisseur : un roman épistolaire situé entre le début de la première guerre mondiale et celui de la deuxième. Cela ne m'a pas fait grande impression.
87. Un livre avec un titre poétique
Et maintenant le Pouvoir, Fania Noel
L'objet livre est très beau, j'adore la couverture. Le titre est poétique et fort. J'aurais aimé que l'autrice développe davantage certaines analyses, je reste sur ma faim (si elle écrit un recueil de critiques cinéma-télé, je l'achète). Elle nous resitue la situation des groupes afroféministes en France (accusés par la gauche (blanche) ainsi que par les hommes noirs de créer des divisions au lieu de faire avancer une cause commune). Des références très majoritairement étasuniennes (ça m'a donné envie de lire le Combahee river collective statement).
Pas lu en octobre mais je peux l'ajouter maintenant :
39. Le livre d’un·e auteur·ice qui a reçu un prix Nobel
Le Jeune homme, Annie Ernaux
Très court, pas ce que j'ai préféré d'elle. J'ai néanmoins pris plaisir à la lire revenir sur son parcours de classe à la lumière d'une liaison avec un jeune étudiant issu du même milieu qu'elle. Certaines œuvres sont évoquées. Après, je n'ai pas été excessivement convaincue par la manière dont elle essaie de justifier cette liaison (les hommes le font aussi : oui, enfin je ne suis pas sûre que ce soit une bonne raison).