Hello,
Je suis bien contente (du moins, soulagée pour moi.. ) de trouver un topic comme celui-ci. Non pas que je sois ravie de lire vos témoignages (plutôt tristes, en fait) mais parce que moi aussi j'ai énormément besoin de parler, et que dans ma famille ce sujet reste clos.
C'est bizarre aussi, mais lorsque j'étais plus jeune j'arrivais plus facilement à discuter de ça avec mes amis, mais ils ont grandi maintenant, et quand j'aborde le sujet j'ai vraiment l'impression d'être dépourvue de toute valeur vis-à-vis de ma famille, que je n'ai pas évolué. En vous lisant, ce qui me rassure, c'est que j'ai l'impression que mes souvenirs ne sont pas tous liés à une période de crise existentielle que j'aurais traversé.
Ma mère a toujours été très exigeante avec nous. De plus, elle nous élevait seule puisque mon père travaillait à l'autre bout de la France. Histoire de pimenter un peu la situation, elle était assistante maternelle. Elle avait donc facilement 6 ou 7 gamins à charge toute la journée. Parfois je les détestais parce qu'ils avaient plus de droits que nous sur notre lieu de vie.
En cas d'inspection-surprise, il fallait que nos chambres soient rangées au carré parce que les enfants qu'elle gardait dormaient dedans. Seulement je suis loin d'être un modèle d'organisation. Ma chambre était donc régulièrement transformée en capharnaüm, et ce au grand dam de ma mère. Elle ne le supportait pas, elle me faisait tout ranger sous sa surveillance, ses cris, ses coups. Je me souviens une fois avoir terminé à une heure du matin alors que j'avais cours le lendemain. Parfois, ça durait aussi longtemps si c'était une histoire de crayon qui manquait dans ma trousse. J'avais peur, tous les soirs, d'une vérification. Je restais enfermée dans ma chambre. Parfois, elle montait et me balançait tous les objets qu'elle jugeait "pas à leur place" au visage. J'ai déjà eu un hématome à la joue à cause d'un livre, elle m'a dit sur le coup que j'aurais qu'à expliquer à mes camarades que je ne savais pas ranger ma chambre. Une fois, elle m'a envoyé ma chaise de bureau et ça m'a ouvert le crâne. J'ai porté ma main à la tête, par réflexe, et très vite tout était couvert de sang. Mon père est rentré d'urgence de son travail, ma mère m'a conseillé de m'enfermer dans les toilettes lorsqu'elle déraillait comme ça, qu'elle puisse se calmer. (Promesse jamais tenue !) J'avais dix ans.
Peu de temps après nous avons déménagé. Mon père habitait avec nous mais ne réagissait jamais aux colères de ma mère. Il disait que c'était notre faute, ne voulait pas s'en mêler. J'ai fini par le lui reprocher et me le mettre à dos moi aussi.
Aujourd'hui mes parents sont séparés, mon père ainsi que toute sa famille ne nous parlent plus. Ma mère est toujours là, son caractère est incroyablement changé mais je lui en veux encore énormément. C'est très facile de me faire partir en crise de larmes une fois que j'ai mis les pieds chez elle. Je pense qu'un jour il faudra tout de même crever l'abcès.
Merci de votre écoute et un bon courage à vous
Je suis bien contente (du moins, soulagée pour moi.. ) de trouver un topic comme celui-ci. Non pas que je sois ravie de lire vos témoignages (plutôt tristes, en fait) mais parce que moi aussi j'ai énormément besoin de parler, et que dans ma famille ce sujet reste clos.
C'est bizarre aussi, mais lorsque j'étais plus jeune j'arrivais plus facilement à discuter de ça avec mes amis, mais ils ont grandi maintenant, et quand j'aborde le sujet j'ai vraiment l'impression d'être dépourvue de toute valeur vis-à-vis de ma famille, que je n'ai pas évolué. En vous lisant, ce qui me rassure, c'est que j'ai l'impression que mes souvenirs ne sont pas tous liés à une période de crise existentielle que j'aurais traversé.
Ma mère a toujours été très exigeante avec nous. De plus, elle nous élevait seule puisque mon père travaillait à l'autre bout de la France. Histoire de pimenter un peu la situation, elle était assistante maternelle. Elle avait donc facilement 6 ou 7 gamins à charge toute la journée. Parfois je les détestais parce qu'ils avaient plus de droits que nous sur notre lieu de vie.
En cas d'inspection-surprise, il fallait que nos chambres soient rangées au carré parce que les enfants qu'elle gardait dormaient dedans. Seulement je suis loin d'être un modèle d'organisation. Ma chambre était donc régulièrement transformée en capharnaüm, et ce au grand dam de ma mère. Elle ne le supportait pas, elle me faisait tout ranger sous sa surveillance, ses cris, ses coups. Je me souviens une fois avoir terminé à une heure du matin alors que j'avais cours le lendemain. Parfois, ça durait aussi longtemps si c'était une histoire de crayon qui manquait dans ma trousse. J'avais peur, tous les soirs, d'une vérification. Je restais enfermée dans ma chambre. Parfois, elle montait et me balançait tous les objets qu'elle jugeait "pas à leur place" au visage. J'ai déjà eu un hématome à la joue à cause d'un livre, elle m'a dit sur le coup que j'aurais qu'à expliquer à mes camarades que je ne savais pas ranger ma chambre. Une fois, elle m'a envoyé ma chaise de bureau et ça m'a ouvert le crâne. J'ai porté ma main à la tête, par réflexe, et très vite tout était couvert de sang. Mon père est rentré d'urgence de son travail, ma mère m'a conseillé de m'enfermer dans les toilettes lorsqu'elle déraillait comme ça, qu'elle puisse se calmer. (Promesse jamais tenue !) J'avais dix ans.
Peu de temps après nous avons déménagé. Mon père habitait avec nous mais ne réagissait jamais aux colères de ma mère. Il disait que c'était notre faute, ne voulait pas s'en mêler. J'ai fini par le lui reprocher et me le mettre à dos moi aussi.
Aujourd'hui mes parents sont séparés, mon père ainsi que toute sa famille ne nous parlent plus. Ma mère est toujours là, son caractère est incroyablement changé mais je lui en veux encore énormément. C'est très facile de me faire partir en crise de larmes une fois que j'ai mis les pieds chez elle. Je pense qu'un jour il faudra tout de même crever l'abcès.
Merci de votre écoute et un bon courage à vous