@Gryffondor pour commencer, je ne juge pas ta façon de relationner. Je ne pense pas que ta façon de faire soit antiféministe non plus. J'ai l'impression qu'on te demande de te justifier sur pourquoi ta façon de faire est "féministe", alors que pour moi la question du féminisme ne se pose pas forcément sous ce prisme et je pense qu'on peut être féministe et se taper un mec en couple. On est tous bourrés de contradictions. Tu l'as dit toi même, la perfection n'existe pas.
Je ne crois pas que quiconque, même très engagé, se soit toujours exclusivement comporté selon ses valeurs.
Par contre, par pitié, arrêtons de faire croire que le polyamour est plus féministe et moins opressant que le couple hétéro exclusif (ou l'inverse). Ça n'a AUCUN sens. Tout dépend du contexte. Pour info, je ne suis pas du tout agressive, je trouve au contraire cette discussion hyper intéressante. Et ce que je vais dire n'est pas la preuve que ton modèle est moins bon, mais qu'il n'est pas plus féministe. En gros : il ne tient pas comme féministe, mais ce n'est pas grave puisque toi, tu t'y retrouves et qu'on a le droit d'être heureux dans la vie. Comme je l'avais suggéré, le seul moyen de lutter contre le patriarcat à ce niveau, ce serait de cesser de relationner. Quasiment personne ne le fait et ce n'est pas grave. Mais ne nous racontons pas d'histoires, assumons de choisir un modèle car il nous convient sans y injecter de l'idéologie.
Tu parles de liberté d'aller voir tes amis et de faire ce que tu veux, mais heureusement qu'on peut aussi en couple hétéro. J'ai déjà été dans des relations monogames où l'autre exigeait de moi que je lui sois dédiée, je me suis barrée. Mon mec est libre de vivre sa vie, de parler à qui il veut, il fait la fête, il part en weekend avec ses potes et moi avec les miens. J'ai confiance en lui, et s'il veut merder, c'est sa responsabilité. Ce n'est pas à moi de veiller à ce qu'il ne trompe pas, c'est à lui de respecter notre accord (et ça vaut dans l'autre sens). Et il est libre de ne pas respecter son accord, mais dans ce cas-là, je suis libre de prendre la décision qui s'impose, et même le quitter. Mais je ne ferais rien en amont pour éviter (ou encourager) ça. Finalement, le seul truc qu'on se demande c'est de ne pas tromper et donc de ne pas avoir de contact physique avec d'autres et de ne pas entretenir de relation cachée. Il y a des tas et des tas d'autres façons de kiffer sa vie, d'avoir des interactions avec le sexe opposé et de s'amuser seul ou entre pote même si tu es en couple.
Je suis une vieille daronne mariée avec deux enfants que j'élève en couple, mais je sors souvent le soir, et j'élève mes gosses dans l'idée que l'épanouissement n'est pas uniquement tourné sur le foyer et mon mec accepte ça. C'est une des raisons pour lesquelles que je l'ai choisi. S'il m'avait sorti la flutte de "je kiffe les meufs libres" pour essayer de me soumettre après (c'est déjà arrivé avec l'ex avant lui), je partirais. Ma liberté personnelle n'est en rien corrélée avec mon statut conjugal (et j'ai de la chance, je le reconnais, c'est dommage que la normalité soit considérée comme de la chance).
Tu parles aussi de se séduire au sein du couple, de montrer qu'on plait : et justement moi, j'y vois une injonction. Se faire belle ou beau, c'est parfois agréable. J'adore la mode et le maquillage, donc je me sappe comme jaja par moment. Mais je le fais par plaisir, si j'en ai envie. J'apprécie d'avoir un homme qui m'aime pour ce que je suis et de ne pas sentir de pression à devoir correspondre à des standards qui me fatiguent. Je n'ai pas l'impression que ça abime la flamme, au contraire, ça recentre sur l'essentiel. Et dans notre cas, ce n'est pas corrélé à la libido.
Je trouve que ta relation a l'air super cool, et je suis contente pour toi. Mais elle n'a pas plus d'avantages dans l'absolu, et elle n'est pas plus féministe. Elle te convient et c'est déjà génial.