Ben, non

Et on ne se fait pas griller la place pour autant. Que certain.e.s le fassent ok mais ce n'est pas une vérité générale.
Je l'entendais plutôt comme
@Pipistrelle. et
@pikalovescoke. Quand je disais "ment plus ou moins", ça se referrait plutôt aux gens qui vont embellir leurs expériences ou en rajouter qu'aux personnes qui mettent des trucs complètement faux.
C'est-à-dire que je ne parle pas du gars qui dit avoir un diplôme d'ingénieur en chimie et un doctorat de physique quantique quand il a une licence de lettres classiques, mais plutôt de celui qui va indiquer avoir un "diplôme en droit américain de l'université de Harvard" parce qu'il a fait un cours en ligne gratuit d'introduction au droit proposé par l'université de Harvard et a obtenu un diplôme du site de MOOC à la fin (donc pas exactement un mensonge), de celui qui va écrire "Cursus de Master de recherche en biologie moléculaire" parce qu'il est allé en cours sans jamais valider son Master, de celui qui indique avoir été "chef de projet" alors qu'il était stagiaire (pas non plus un mensonge vraiment s'il a géré des projets pendant son stage), de celui qui dit être "bilingue anglais" parce qu'il regarde des séries Netflix en VO sans sous-titres français (tout dépend de ce qu'on entend par bilingue car selon les personnes, ça peut vouloir dire maitrise à égalité avec sa langue maternelle ou juste parler une 2e langue), etc. Ce ne sont pas des mensonges, juste des façons de présenter la réalité, mais si le recruteur lit vite le CV, il peut avoir une impression complètement faussée et croire des choses qui ne sont pas vraies.
En soit, le candidat n'aura pas menti et si on lui demande de se justifier, il pourra confirmer chaque point selon son interprétation, donc on ne pourra pas vraiment lui reprocher des mensonges et encore moins le sanctionner (car les vrais mensonges sur le CV ne sont évidemment pas conseillés car s'ils ont été absolument déterminants dans l'embauche et l'entreprise peut le prouver, ça peut se terminer en licenciement pour faute).
Et idem pour les mensonges en lettres de motivation ou en entretien, combien de fois on va écrire des choses comme "aider les gens est ma passion et je suis dotée d'une grande patience, donc j'ai très envie de mettre mes compétences au service des clients de votre entreprise" pour un poste dans un call centre alors qu'on sait bien qu'on va avoir envie d'envoyer les clients qui appellent s'écraser contre un parpaing très rapidement, ou n'importe quelle autre motivation totalement fausse parce qu'on a besoin de ce job.
Et ça, je pense que c'est assez généralisé non seulement de ce que j'ai vu quand je gérais des CV mais aussi des conseils que des professionnels de différents pays donnent. Dans de nombreuses structures et ateliers de CV, un des premiers trucs qu'on conseille, c'est justement de réécrire son CV en valorisant ses expériences, quitte à en faire trois caisses sur un truc pas important, histoire d'attirer l'attention.
Certains styles de candidatures plébiscitées par les milieux adeptes des manières anglo-saxonnes poussent même à mettre ton parcours en scène de manière très reluisante, quitte à s'arranger un peu avec les faits, par exemple en formulant les choses comme si tu avais mené un projet de A à Z en manageant le reste de l'équipe de ton précédent boulot alors que tu t'es principalement contenté d'assister aux réunions organisées par tes collègues.
Dans ma boite actuelle, on me donne carrément le conseil pour les postes internes "d'omettre" de préciser les éléments qui pourraient temporiser mon importance. Par exemple, si j'ai bossé avec 4 collègues sur un projet, je ne dois pas dire "nous avons fait..." mais "j'ai fait" comme si ça venait de moi avant tout. Je dois présenter un maximum de choses comme ayant été initiées ou impulsées par moi, quitte à prendre le crédit de certaines choses qui n'étaient pas franchement de moi. Si un truc n'a pas fonctionné ou a été raté, mieux vaut ne pas le préciser SAUF si je peux expliquer en quoi cet échec m'a fait progresser et a été finalement "une réussite". C'est considéré comme étant totalement fair play dans le cadre des entretiens de faire comme ça, car ça "fait ressortir" mes compétences soi-disant. Ce sont carrément les conseils officiels que nous donne notre hiérarchie pour le développement de notre carrière au sein de l'entreprise même où on nous donne ces conseils.
Je travaille dans une très grosse boite, et en ayant parlé avec d'autres gens qui bossent dans des grosses boites internationales, ça a l'air d'être une pratique assez courante.
Bref, il ne s'agit pas de mentir en inventant de A à Z des points clés, mais selon les perspectives, ces enjolivements de CV ou de cursus peuvent être vus comme des mensonges ou pas. Dans le cas de la MadZ qui témoignent, il n'y a pas de précision sur ce qu'elle entend par mensonge. Peut-être qu'il a carrément inventé avoir fait un Master, ou peut-être qu'il a mis avoir suivi des modules spécifiques dans le cadre de son diplôme en donnant l'impression qu'il les a validés contre des crédits alors qu'il était simplement auditeur libre pour un ou deux cours. Le premier cas est passible de poursuites (mais je ne pense quand même pas que soit à elle de reconnaitre enquêter sur le sujet à moins que ce soit justement son rôle dans la boite ou que le diplôme ait un rôle réglementaire), le deuxième peut être perçu comme un mensonge par la Madz et absolument pas par d'autres.
C'est pour ça que plus que de focaliser sur le "mensonge" qui n'a pas forcément le même sens et la même importance pour tout le monde, il vaut mieux se focaliser sur ce qui la touche concrètement, et ce n'est clairement pas le mensonge mais le manque de compétence.