À titre d'exemple un peu difficile, et qui soulève de nombreux sujets et aspects sociétaux, il y a l'IVG (pour rester dans le "mon corps mon choix").
C'est un droit fondamental et précieux, mais j'ai le sentiment diffus que ce droit est souvent détourné de sa vocation première (donner aux femmes le CHOIX) et instrumentalisé par les hommes à leur avantage.
Ainsi, de nombreux mecs se permettent de faire pression sur leur copine pour qu'elle interrompe sa grossesse, lorsque celle-ci survient de façon non-désirée. J'ai l'impression que nombre de femmes ont recours à l'IVG à contre-coeur parce-qu'elles savent qu'elles ne seront pas soutenues. Alors certes, au final si elles font le choix c'est que c'est impossible pour elles de poursuivre la grossesse, mais est-ce que ce choix qui s'opère sur leur corps et leur vie future est réellement LE LEUR ? Les hommes passent, les désirs de maternité non-réalisés peuvent rester.
De plus, ce ne sont pas ces hommes-là qui prennent des médicaments et se retrouvent avec saignements et douleurs éventuelles pendant plusieurs jours.
On parle rarement de cet aspect-là de l'IVG, mais c'est aussi un lieu où des hommes exercent des pressions sur le corps des femmes, dans un sens comme dans un autre (contrainte à l'avortement ou contrainte à garder la grossesse).
Facile après pour eux de s'en laver les mains et de ne pas s'exprimer sur le sujet : ils n'en ont rien à foutre, le geste chirurgical ou médicamenteux ne les impacte pas directement.
Alors, certes, la question les concerne car ils risquent de devenir géniteurs sans le vouloir mais hé les gars, vous n'avez qu'à pousser pour que la contraception masculine soit démocratisée ! (Encore un lieu où les hommes contraignent indirectement les femmes dans leurs choix corporels, qui prend la pilule ou se fait poser un DIU par plaisir ?). Si tu veux pas d'enfants t'as qu'à porter un slip chauffant pour neutraliser tes spermatos, et tu laisses mes ovules vivre leur vie si je le veux.
Mon point de vue n'est pas forcément hyper répandu et j'ai conscience qu'il y a plein de "mais", mais pourquoi ne pas voir les choses sous cet aspect-là aussi ?
Ici je ne parle donc pas des femmes qui font délibérément le choix de l'IVG POUR ELLES, car elles ne veulent aucunement d'une grossesse; je parle de celles qui font ce choix en prenant en compte celui de leur entourage et qui se retrouvent coincées.
Donc voilà, in fine notre corps nous appartient mais j'aimerais tellement, tellement que PERSONNE n'ait de droit de regard sur ce qu'on en fait, et que nos choix ne nous discriminent pas.
D'où ma réaction épidermique sur le sujet.