J'ai beau être intéressée par le sujet, et de plus en plus confrontée d'ailleurs, je dois avouer que je ne sais jamais trop comment réagir. J'ai lu des planches du projet crocodile mais il n'empêche que je suis incapable de trouver la bonne parade. Ne rien dire nous attire les foudres (combien de fois un "t'es belle" s'est ensuite transformé en un virulent "eh tu pourrais répondre !!" quand ce n'est pas une insulte plus dessinée), mais répondre quelque chose pourrait envenimer la situation. Attention, je suis complètement contre le fait de laisser tout ça se faire, mais je ne sais pas comment m'y prendre pour faire les choses bien. Et puis je tiens à ma peau quand même. J'aime bien, dans ce genre de circonstance, être le papier peint, l'élément de déco qui passe inaperçu. (oui, je suis parfois une belle froussarde qui ne s'assume pas)
Bref, qu'est-ce que vous conseillez pour ne pas se laisser faire mais bien clouer le bec du mec sans pour autant se mettre en danger ?
Et clairement ça me dérange énormément de pas pouvoir se balader seule de nos jours, ni de pouvoir mettre une jupe/robe quand les températures ne te demandent que ça. Et je ne parle même pas du combo des deux >< Vite vite, un changement de mentalités !!
Déjà il ne faut pas culpabiliser si tu n'as pas "le cran" de répondre

Je pense qu'avant de réagir il faut déjà avoir une bonne analyse de la situation : combien de mecs ? Bourrés ou pas ? Du monde autour ? T'es à l'arrêt ou en train de marcher ? Jour/nuit ? Possibilité de courir ? Drague maladroite ou intimidation ? Si t'as pas le temps d'analyser, vaut mieux laisser tomber...
Moi j'essaye de réagir un maximum, mais il faut accepter que parfois ce n'est pas possible car trop risqué, ou simplement ça ne sert à rien parce que t'es face à un sale con.
En gros je laisse tomber si le mec a l'air louche ou bourré, s'ils sont en groupe, si je suis obligée de rester à cet endroit (attendre un bus, un train), et s'il n'y a personne autour.
J'ai quelques exemples, parfois j'essaye de faire dans l'éducatif, parfois j'essaye juste de faire un pied de nez et de me sortir de la situation d'une façon qui me plait mieux que de me sentir humiliée

- Vous voyez ces types qu'on voit arriver à des kilomètres et dont on sait qu'ils vont nous grommeler un truc en passant ? Une fois j'en ai pris un de vitesse en lui faisant une grimace
Il a continué dans sa direction en disant un truc genre "ça va pas ?!".- Une fois un type m'a suivie dans le métro et il est sorti à ma station. Il a commencé à vouloir me parler, je lui ai dit que j'avais vu qu'il me regardait bizarrement depuis un moment, que j'aimais pas ça et que ça me mettait mal à l'aise. Le mec n'avait pas l'air dangereux mais il a quand-même insisté lourdement, il a fallu que je dise beaucoup NON avant qu'il me lâche....
- Une autre fois c'est 2 mecs qui arrivaient derrière moi, j'avais mes écouteurs et c'est quand ils m'ont dépassée que j'ai remarqué qu'ils se foutaient de ma gueule, sur mon poids je crois. Moi je continuais sur le trottoir et eux ils ont traversé, j'en ai profité pour leur faire un gros doigt. L'un de mecs est revenu vers moi en me disant genre "Pourquoi tu m'insultes ? Je t'ai pas insulté moi", je lui ai répondu que si, j'ai bien vu qu'ils se foutait de moi, que c'était exactement une façon de m'insulter et qu'il le savait très bien. Là y a eu un blanc... Comme quoi, j'avais visé juste. Puis il est reparti en me traitant de baleine, moi je lui ai répondu qu'il était moche et que même une baleine comme moi ne voudrait pas de lui
. Bref, cette situation n'était pas géniale géniale, mais j'ai l'impression de m'en être mieux sortie (au niveau de mon amour propre) qu'en ne disant rien et en les laissant partir, même si j'ai eu un peu peur.- Un soir d'hiver (nuit, personne dans la rue) 2 mecs m'ont pris en chasse dans le métro, au début j'étais pas bien sûre de leur manège, au final j'aurais dû écouter mon instinct. Ils sont sortis à ma station, se sont séparés à un moment, il y en a un que j'ai perdu de vue et le 2ème me suivait encore. Il a fini par me rattraper et m'a sorti un "ça te dirait de faire connaissance ?". J'étais


. Et là franchement j'ai pas demandé mon reste, j'ai dit non et je suis partie. Et par chance, lui aussi... Il a arrêté de me suivre, j'étais soulagée mais j'ai vraiment rien compris ! Je précise quand-même qu'ils m'ont suivie pendant une dizaine de stations de métro + 200 mètres de marche à pieds d'un itinéraire totalement illogique... Bref, là j'ai vraiment flippé et j'ai fait profil bas.Bref, on réagit comme on peut, sur l'instant, de façon plus ou moins intelligente... Moi je prends surtout le parti de ne pas me laisser atteindre dans mon amour propre (c'est peut-être très con hein !) et je veux avoir l'impression de sortir gagnante de ces situations... Mais c'est mon caractère qui veut ça et jamais je ne blâmerai qui que ce soit qui n'en ferait pas autant ! Et puis, la sécurité avant tout hein...
Alors que les "blancs" sont beaucoup plus vicieux de ce point de vue-là, parce que t'as l'impression qu'ils se sentent légitimes par rapport à ce qu'ils te proposent (big up au mec qui m'a proposé du sexe rémunéré alors que j'étais visiblement une lycéenne sortant de cours) et que du coup ils se permettent d'insister. J'ai l'impression d'être face à des mecs qui se sentent chez eux et pour qui je fais partie des meubles (jepeux donc vous affirmer en toute fierté que je vaux à peu près autant qu'une étagère ikéa
). C'est une expérience qui n'engage que moi et qui doit être très dépendante du lieu où je vis, mais me faire aborder par un mec blanc en costard me rend cent fois plus nerveuse qu'un non-caucasien, même si statistiquement ça arrive moins souvent. (En me relisant je me rends compte que je généralise à mort, bien sûr qu'il y a des exceptions, des non-caucasiens ultra-relous qui m'ont fait flipper ma maman, tout comme des mecs qui passent leur chemin en vivant leur vie.)
Parce qu'en fonction de ton interlocuteur, ce qui peut boucler le bec de l'un peut énerver l'autre et devenir potentiellement dangereux, ce que je ne recommande à personne. :-/ Le coup du "j'ai un copain" marche bien en cas de situation désespérée même si c'est un peu moyen.
Globalement je pense que c'est vraiment une question d'attitude. C'est terrible à dire, mais ces mecs sont très souvent attirés par les filles qui sont perçues comme des "proies faciles", donc le langage corporel peut repousser ou attirer les harceleurs. Je pense que beaucoup de filles le constatent, mais les jours de grande déprime il y a beaucoup de gens pour "me remonter le moral"
alors que les jours où je me sens bien dans mes pompes ou quand je suis prête à mordre le premier petit emm*rdeur, bah bizarrement il y a plus personne. 
