Diagnostic littéraire à l'aveugle

[Mandorle]

Je me permets de reprendre la main

A mon retour, il s’est trouvé beaucoup de gens qui n’étaient pas partis, pour me dire qu’avec un peu de fantaisie et de concentration ils voyageaient tout aussi bien sans lever le cul de leur chaise. Je les crois volontiers. Ce sont des forts. Pas moi. J’ai trop besoin de cet appoint concret qu’est le déplacement dans l’espace. Heureusement d’ailleurs que le monde s’étend pour les faibles et les supporte, et quand le monde, comme certains soirs sur la route de Macédoine, c’est la lune à main gauche, les flots argentés de la Morava à main droite, et la perspective d’aller chercher derrière l’horizon un village où vivre les trois prochaines semaines, je suis bien aise de ne pouvoir m’en passer.

 

[Mandorle]

LillyDarma : c'est bien un écrivain voyageur, et c'est la bonne période, mais ce n'est pas Le Clézio

 

[Mandorle]

Un petit up avec un nouvel extrait !

Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait.

 

[Ancien membre]

Aucune idée, mais ça me fait penser à :

 

[Mandorle]

@Mandorle : A moi ça ne m'évoque rien du tout. Un extrait d'un autre livre de cet auteur, ou un indice...?

Oh, désolée, je viens de me rendre compte que je n'avais pas répondu, je pensais l'avoir fait !
Un indice alors : c'est un auteur francophone mais pas français !

 

[Mandorle]

Bon je pars en vacance dans quatre heures et comme j'ai un peu cassé le jeu, je propose que qui veut (-Albertine- si tu es revenue ?) reprenne la main, je m'excuse platement pour le blocage que j'ai causé !

 

[Ancien membre]

Ca me fait penser à La petite marchande de prose, de Pennac !

 

[Ancien membre]

Je suis fière : je ne crois pas ll'avoir relu depuis mes années collèges (il y a 10 ans)

Je vais piocher un livre dans ma bibliothèque et je mets un extrait

 

[Ancien membre]

Un soir, la nuit et la pluie m'ont surpris alors que je déambulais mélanco-douloureusement aux alentours de la gare d'Austerlitz. A rôdailler toute la sainte journée, j'avais bien emmagasiné dans les jambes une trentaine de kilomètres, et mon dernier repas, composé de deux croissants, remontait à la veille. Je n'aspirais qu'à une chose : m'allonger n'importe où, et ronfler. Je suis descendu sur la berge et j'ai gagné le pont Sully, à l'arche protectrice.

C'est l'un de mes auteurs préférés, dont je relis sans cesse les livres. Cet extrait ne vient pas de l'un de ses plus connus, mais le style est je pense assez reconnaissable et permet au moins de situer l'époque et le cadre.

 

[Ancien membre]

À la première lecture je me suis dit c'est Orwell Down and Out in Paris and London. Je l'ai lu en anglais, je ne peux donc pas parler du style, mais question époque et thème, ça collerait.

Mais bon, à la réflexion, Orwell c'était pas du côté de la gare d'Austerlitz qu'il zonait et j'ai pas le souvenir qu'il ait dormi sous un pont. Et surtout, je ne connais pas de traducteur·trice qui oserait le "mélanco-douloureusement". C'est donc du français dans le texte.

J'ai une petite voix qui me souffle néo-polar, un écrivain "de gôche" de l'argot et un peu d'critique sociale. Mais, je sais pas, le style ne me semble pas si contemporain.

Tout ça pour dire que je sais pas.

Tu es sur la bonne piste

Ce n'est pas un auteur de néo-polar, mais de romans policiers (entre autres).

 

[Ancien membre]

Personne d'autre ne tente ?

Je mets un second extrait ?

 

[Ancien membre]

Non, en effet, ce n'est pas lui !