@John Marston je n'ai heureusement jamais pensé ou dit ça. Tu as raison, je me suis mal exprimée. On est sur madZ qui est une communauté particulièrement ouverte d'esprit et peu encline à juger (et je vous adore rien que pour pouvoir avoir ce débat à une heure du matin alors qu'on devrait tou.te.s être dans nos lits même si tu es décalée parce que loin
)
Je disais ça en pensant à tout un sujet maths et société qui m'intéresse mais sans les clefs pour comprendre, c'était très mal formulé.
Malheureusement, et je ne dis pas ça à la légère, c'est ce que les maths utilisées comme outil de sélection et la "dominance/prévalence" (il est trop tard, je trouve plus mes mots
) sous-entendent beaucoup trop souvent. Ça fait partie des non-dits qui traînent par derrière et dont on ne se rend pas forcément compte. Combien sont partis en L parce qu'ils étaient "nuls" en maths et ne pouvaient pas faire S ? Et combien ont fait S "par défaut" parce que c'est la filière qui mène soi-disant à tout ? Je ne dis pas que c'est le cas de tous et heureusement ! Heureusement que certain.e.s ont choisi L par amour des langues et de la littérature et S par amour des sciences ! Mais on voit beaucoup trop ce type de cas, je suis sûre que tou.te.s celles et ceux qui sont passé.e.s par un lycée général en ont connus.
Et ça ne rend service ni aux maths, ni aux lettres.
Sauf que ça date de très longtemps, c'est ancré inconsciemment et c'est un vrai domaine d'études pour certains mathématiciens/sociologues.
Comme je le disais vaguement il y a quelques heures, avant la Révolution française, les lettres, les langues étaient réservées à la noblesse. Seuls les plus riches savaient lire et écrire.
Pour remettre tout le monde "à égalité" et choisir "les plus intelligents"/"l'élite" (je déteste ces mots et pourtant je les ai moi-même entendus alors que ça date de plus de deux siècles), les nouvelles institutions se sont basé uniquement sur les capacités en mathématiques, c'est de là que sont nées les fameuses grandes écoles d'ailleurs même si aujourd'hui elles ont développé d'autres filières, à l'origine, c'étaient uniquement des écoles d'ingénieurs.
Même un peu "dilué", ce système a perduré.
Les fameuses ex-maths sup/maths spé sont toujours hyper prestigieuses et parmi toutes les filières qui existent aujourd'hui celle où les maths prédominent est toujours implicitement au-dessus (alors que bon, rendu en école d'ingé, la physique et les sciences industrielles c'est plus utile hein
).
Aujourd'hui, une fois dans le supérieur, ça va heureusement mieux. Les hypokhâgnes/khâgnes sont tout aussi prestigieuses, le droit et la médecine aussi etc.
Mais avant, on met implicitement aux enfants une véritable pression sur les maths, insidieuse, dégueulasse, traumatisante.
Si tu ajoutes à ça une réforme totalement et absolument merdique de l'enseignement des mathématiques dans les années 70 qui a littéralement traumatisée toute une génération (mais qu'est-ce qui leur a pris quand ils ont décidé ça, sérieusement ?
), tu obtiens une réaction épidermique de beaucoup de gens dès qu'on prononce le mot "maths" (typiquement
@Heryn a dit tout à l'heure que ça lui donnait de l'urticaire
).
Et cette réaction, tu ne l'auras pas ou du moins pas autant si tu dis "histoire-géo" ou toute autre matière (tu dois en être plus proche avec "anglais" je pense mais pas à ce point-là).
Quand je dis que je fais des maths à des inconnus, j'ai droit à des regards
voire carrément pour les plus spontanés à "T'es folle ?
" paniqué et sincère.
Alors qu'en fait, les maths ne sont pas plus dures que de retenir des règles de grammaire, d'orthographe ou de conjugaison. C'est juste qu'elles sont souvent particulièrement mal aimées et mal enseignées sans prendre en compte tout ce passif implicite qui est là même si on ne le sait pas et qui se répercute qu'on le veuille ou non.
J'ai fini par dévié je crois.
On va dire que c'est la fatigue.
Si je ne suis pas claire, n'hésites pas.