L'écriture inclusive ça gêne les z'hommes, qui, du coup, montent au créneau parce que c'est inutile, ridicule, et que c'est encore un coup de ces horribles féministes mal-baisées... mais si on accordait tout au féminin la base, ils seraient les premiers à chouiner qu'on nie leur existence et qu'il faut absolument faire quelque chose.
Si seulement ça ne dérangeait que les hommes.
Après, je pense qu'il faut aussi prendre cette gêne comme une incompréhension de ce ce qui est latent au problème de la masculinisation de la langue française, un peu comme avec d'autres points qui peuvent paraître secondaires (genre le mademoiselle, moi au début je ne comprenais pas bien l'intérêt, parce que j'étais pas assez déconstruite, que je n'avais pas compris l'intérêt du truc, parce que je ne savais pas tout ce que ça impliquait). C'est difficile de soutenir une cause quand on voit juste "écriture inclusive" et "féministe" il y'a relativement peu d'articles accessibles à tous qui soient complets (et puis comme on se dépêche par contre pour dire que l'Académie Française, sur laquelle bien des français chient bien allègrement sur l'institution, ça biaise forcément les opinions).
L'autre jour au travail, j'échangeais avec une formatrice, qui me disait de faire attention en rédigeant des annonces d'emploi, parce que "une boulangère ça n'existe pas, c'est la femme du boulanger, une bouchère c'est la femme du boucher, une charcutière c'est la femme du charcutier, etc." et j'avais beau essayer de lui expliquer que non, c'est faux, elle ne comprenait pas et ne ovulait pas reconnaître quoi que ce soit à ce que je lui disais.
Après, autant je défends l'écriture inclusive, autant je ne l'approuve pas aveuglément et complètement. Je trouve que ça peut vite rendre l'écriture/la lecture assez compliquée, et j'ia peur que ça soit difficile pour les jeunes enfants qui apprennent à lire - quand on utilise des points et des slash. Je suis plus pour l'invention de termes neutres, qu'on passe de nouveau à la règle de proximité plutôt que de domination du masculin, etc.