J'ai plus d'écharpe! J'en ai marre! je me dépanne avec une qui appartient à mon compagnon, une triste bande noire sans le moindre intérêt esthétique.
Je trouve mon bonheur dans une enseigne de prêt-à-porter: c'est épais, doux, moelleux et coloré, allez on embarque. Echarpe is serious bizness, on déconne pas.
En caisse, il se passe un truc bizarre. Un grand monsieur s'exprime: "La vérité! La vérité!" Bon, ça va pas dans sa tête, mais il n'a pas l'air agressif, alors je reste détendue. Il finit par faire une révérence, saluer et partir.
Et ben fichtre, c'est dur de bosser avec du public. Je regarde les vendeuses alentour: elles ne manifestent aucun malaise ni gêne. Je me dis qu'elles en ont vu d'autres.
Ca dure super longtemps, je capte vite que les vendeuses ont des ennuis avec leurs machines.
Enfin, c'est mon tour, les vendeuses s'activent, et la dame se plaint des pannes à sa collègue. "C'est une horreur!" s'exclame-t-elle en scannant mes emplettes.
Je feins de le prendre pour moi et dis avec un ton trop larmoyant pour être pris au sérieux: "Vous pensez que ma nouvelle écharpe est une horreur?"
Les vendeuses éclatent de rire.
On discute un peu, je leur exprime ma compassion pour leurs soucis informatiques qui leur font perdre du temps et irritent les clients.
C'est la période des fêtes... un moment tendu pour tous les gens qui en accueillent d'autres. Force et courage à eux.