Y en a beaucoup qui disent que "c'est dans la tête" (le froid, la douleur, etc). Propos que je conchie un peu, parce que ça minimise pas mal de chose, bref.
Mais... après expérience, je dois reconnaître que c'est probablement pas tout à fait faux pour le froid (ou les températures en général, sans doute).
En fait, c'est un matin de janvier brumeux que je me suis rendue compte d'un truc. On était tou·tes là, obligé·es de se tenir à la merci du froid et de l'humidité. Et je voyais mes camarades trembler, se recroqueviller, j'entendais même des dents claquer. Bref, ça subissait sa vie
Et, en effet, il faisait pas bien chaud... mais je trouvais que ça allait, que c'était supportable. Au fond, je le sais, je pouvais pas m'empêcher de relativiser. J'ai vécu 3 ans au Québec, et on aura beau dire "Oui, mais le froid est pas pareil là-bas, c'est moins humide, donc en fin de compte ça va...", quand il fait -30°C,
ben il fait froid son merle D'autant plus quand t'as une douce brise (non) qui vient baisser le ressenti de 10°C encore
Donc, ouais, j'étais là, au milieu de mes camarades qui tombaient un·e par un·e (j'exagère à peine
), et je me disais "Mouais
J'ai connu pire
Et de toute façon, ça va pas durer éternellement
".
Aujourd'hui, c'est un peu pareil avec mes collègues. Qui s'étonnent que je me couvre pas particulièrement pour aller à la cantine. Là encore, oui, je ressens le froid. Mais y a toujours le "Y a pire" et "C'est juste pour faire un trajet de 200m, ça va".
Conclusion : je crois que je n'ai plus la même sensibilité au froid, à présent. Et que, en effet, y a sans doute une grande part psychologique là dedans. (M'enfin, pour autant, je pense pas qu'il suffit de le
vouloir pour pas avoir froid, si j'avais pas eu ce vécu là, je ferais sans doute pas face au froid de la même façon, et puis c'est tout
)