@Sadala
Malheureusement, si on s'en tient à la définition strictement légale, ce qu'elle a vécu n'est pas considéré comme du harcèlement. Ca ne m'étonne pas car il y a toujours eu un gouffre entre la justice et les citoyens. Certains juges s'en tiennent vraiment à la loi sans prendre en compte les évolutions de la société ou même le ressenti de la victime. Même si ce qu'à vécu Sandra Muller ne constitue pas légalement du harcèlement, il n'en reste pas moins que les propos d'Eric Brion étaient dégradants, sexualisant et qu'elle l'ait vécu comme du harcèlement n'est pas du tout surprenant. Surtout si ce n'est pas la première fois qu'elle vit ce genre de situation.
Perso même si ce verdict me déçoit, je m'y attendais un peu bien qu'Eric Brion ait reconnu les faits et ce soit excusé,
dans l'esprit de nos juges, Sandra Muller a commis l'impardonnable erreur d'utiliser le terme "harcèlement" pour mettre un mot sur le ressenti qu'elle a eu de cette soirée.
J'aurais tout de même souhaité que la justice continue à soutenir cette libération de la parole des femmes, surtout après que Baupin ait perdu son procès en diffamation. Mais, là on dirait un retour en arrière (ou un retour de bâton) et sacrément symbolique car c'est quand même la créatrice de #balancetonporc.
Je suis surprise que Madmoizelle n'ait pas rédigé d'articles dessus.
Mais ça m'agace, on n'a pas à subir ce genre de remarques dans un cadre professionnel. On n'a pas à être sexualisée et déshumanisée de cette façon. On n'a le droit de ne pas être ramenée à notre physique. De plus le fait qu'il ait été alcoolisé (au cour d'une réunion professionnel ?!) devrait être une circonstance aggravante.
C'est comme le tweete de Bernard Pivot sur Greta Thungberg: «
Dans ma génération, les garçons recherchaient les petites Suédoises, qui avaient la réputation d'être moins coincées que les petites Françaises. J'imagine notre étonnement, notre trouille, si nous avions approché une Greta Thunberg... »
Tant que ce genre de mentalité demeure en France, rien n'avancera. Si ce tweet est moins grossier que la réflexion que s'est prise Sandra Muller, faut pas oublier qu'il parle d'une jeune fille de 16 ans. Tant que ce genre de mentalité sera légitimé, on n'avancera pas du tout.