@ElectraHeart Je voudrais te répondre par rapport à extrême-droite et extrême-gauche qui seraient la même chose.
Personnellement, je me méfie autant de l'un que de l'autre et je pense qu'ils aboutissent tôt ou tard à un délitement de la démocratie. Je veux juste préciser que je ne connais pas du tout le programme de Mélenchon et que je l'ai très peu écouté donc mes propos ne visent évidemment pas son parti
(et tout ce que je dis là est un avis personnel, pas un jugement et je ne prétends pas détenir la vérité)
Extrême-droite et extrême-gauche ont des idées différentes, c'est pas compliqué à constater. Je ne pourrai jamais cautionner les idées de l'extrême-droite alors que j'admets que beaucoup d'idée de la gauche radicale sont intéressantes. Mais je leur trouve un gros point commun, à la base: ce sont des mouvements qui s'appuient tellement sur le peuple qu'ils en deviennent en fait populistes et ils se positionnent toujours contre ce qui existe déjà. Quand on voit le monde et la politique actuels, on peut se dire que c'est souhaitable. Et encore une fois, les idées de la gauche radicale sont pour la plupart bonnes à la base, et je pense sincèrement que ses militants sont des gens aux idées louables qui n'ont rien à voir avec les fascistes d'en face.
Le problème, c'est le dosage. On est trop dans l'opposition, dans un changement radical qui en définitive n'accepte pas qu'on lui résiste. Ce qui rejoint un autre problème: la vision manichéenne. Dans les extrêmes, on désigne de grands ennemis à abattre à tout prix. Par exemple, l'extrême-gauche va se positionner contre le capitalisme et les patrons. Évidemment qu'il y a des abus, des injustices criantes, évidemment que le capitalisme actuel est une catastrophe sur beaucoup de plans. Mais je ne crois pas que tout est mauvais dans le capitalisme, qu'il est responsable de tous nos maux, et je trouve dangereux de placer les patrons dans un mauvais rôle. En bref, y a pas de nuance. Je ne crois pas qu'une société puisse fonctionner correctement si on ne pondère pas ses idées, si on ne cherche pas d'équilibre. Tout comme je trouve nuisible de rejeter toutes les fautes sur les immigrés, je trouve nuisible de les rejeter sur le capitalisme et la mondialisation. Avec ce type de parti, je ressens aucune nuance, aucun compromis possible, "vous êtes avec ou contre nous". J'ai l'impression qu'il y a un sentiment plus fort d'appartenance des militants au parti qui implique un rejet des autres, "si tu penses pas comme moi, t'es contre moi, t'es mon ennemi". Je suis convaincue que quelle que soit l'idéologie, si on passe dans l'extrême, on tombe forcément tôt ou tard dans le rejet de ce qui n'est pas ou ne pense pas "comme nous". Là-dessus, extrême droite et gauche se rejoignent dangereusement.
Il y a évidemment aussi les exemples passés. Quand on me parle de l'extrême-droite, je peux pas m'empêcher de penser aux Nazis, et quand on me parle de l'extrême-gauche, je peux pas m'empêcher de penser à l'URSS et la Chine de Mao. Peut-être que les extrêmes ont changé et qu'aujourd'hui ce genre de choses ne se produiraient plus. Peut-être, mais j'ai pas envie de prendre le risque, d'autant plus que je trouve que les idées de base de ce type de partis n'ont pas tellement changé. Les partisans communistes de l'époque avaient peut-être bien de bonnes idées mais c'est complètement parti en cacahouètes. Une chose aussi qui m'effraie, c'est la perte d'individualité qui découle du pouvoir des extrêmes. Et cette perte s'accompagne toujours d'un écroulement de la démocratie, ça s'est toujours vérifié.
J'ai bien conscience que j'ai une vision peut-être un peu bornée mais je l'assume entièrement et j'ai l'intime conviction qu'un parti d'extrême droite ou gauche est une menace pour la démocratie. D'où mon rejet. Je respecte évidemment les avis opposés et j'espère que ça peut t'aider à comprendre un peu
(même si je ne prétends pas que tous ceux opposés à l'extrême-gauche pensent comme moi).