Bah l'après-coup chez la psy est toujours aussi dur. Je suis complètement bouleversée, je suis plus courageuse et j'ai avancé beaucoup plus que je ne le pensais. A un moment elle m'a dit "vous réalisez tout ce que vous menez de front ?".
Quand je suis partie j'avais l'impression d'être dans le brouillard mais de commencer à me voir au bout de la rue, genre je vais bientôt me retrouver (ouais c'était une métaphore foireuse) et je me sentais bien mieux.
J'ai reçu l'attestation signée de ma psy et mon médecin pour dire qu'il me faut un éloignement familial. Ca fait tellement bizarre et en même temps j'étais soulagée, grâce à ce petit papier je vais recevoir l'aide dont j'ai besoin.
Je suis rentrée à pieds, j'en ai profité pour me promener un peu. J'ai marché deux heures, ça m'a fait du bien. J'ai vécu de belles aventures

. Un moment une petite voix m'appelle "mademoiselle ? mademoiselle ?" je cherche autour de moi, je lève la tête. C'était une petite dame, très âgée qui m'appelait mais j'avais du mal à l'entendre avec les voitures tant sa voix était douce. Elle m'a demandé de l'aider à vérifier si son interphone marchait toujours parce qu'elle était inquiète. Elle m'a fait attendre longtemps mais je m'en fichais, elle avait l'air d'être rassurée de comprendre ce qu'il se passait en bas. Elle m'a dit qu'elle m'avait demandé parce que j'avais l'air honnête et que je me maquillais comme Juliette Gréco

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Ah et un moment je me suis perdue, j'étais près du périph et je me suis retrouvée au milieu d'un camp de roms. Je me sentais mal à l'aise, tout le monde me regardait et je sentais que j'étais suivie. J'en ai eu marre, je me suis retournée, je me suis adressée à la cantonade pour être sûre de bien m'orienter, j'ai échangé vite fait avec un homme et tout le monde est parti, le malaise aussi.
Ensuite je me suis fait suivre par un vieux, de la gare au centre ville. J'en avais vraiment ma claque alors je me suis arrêtée, j'ai senti qu'il ralentissait, j'ai fait demi-tour et je lui ai dit d'arrêter tout de suite, que c'est pas le moment de s'amuser à m'embêter, qu'il rentre chez lui s'occuper sans faire chier le monde. Il avait trop honte de se faire humilier devant tout le monde, j'ai peut-être abusé mais j'en avais vraiment marre. Il a rien dit pendant que je l'engueulais, m'a suivie sur quelques mètres encore puis a traversé. Non mais.
Mon copain lui est allé voir l'assistante sociale pour le logement, il lui a fait remarqué que ses remarques étaient déplacées, elle s'est excusée. Forcément il a oublié de poser les 3/4 des questions que je lui avais listées

. En rentrant il m'a offert des fleurs et il m'a dit qu'il voulait m'inviter à manger des sushis avec les tickets resto de son père.
J'étais trop faible pour le remercier chaudement, j'avais pas envie de l'écouter, juste de dire "putain j'en ai chié à mes séances d'aujourd'hui", me coucher, dormir pour faire comme si ce soir était un nouveau jour. Il a pas compris, il croit que je fais la gueule du coup il est parti au nouvel appart pour commencer l'emménagement. Tant pis, je suis trop fatiguée, on se rattrapera demain.
J'ai plus la force de rien. J'aurais pas dû marcher autant, c'est très fatigant en ville.