@Kaeya Il n'y a pas de travail pour tout le monde, c'est aussi simple que ça;
Depuis 30 ans, la courbe du chomage ne cesse d'augmenter en Europe. Au départ, ça ne touchait que les emplois peu qualifiés, donc c'était facile de renvoyer la balle aux chomeurs en leur disant qu'ils auraient du plus investir dans leurs études. Mais maintenant que le problème s'aggrave, ça commence aussi à toucher des catégories plus diplomées.
Je suis dans les milieu des doctorants et des docteurs et des gens qui ont passés leur thèse et qui galèrent à trouver un boulot, même alimentaire, j'en connais plein.
Parce que il y a plus de demandeurs d'emploi que d'offres, les recruteurs se permettent de mettre des critères hyper sélectifs. Et quand tu postules pour des jobs alimentaires, on te fait bien comprendre qu'on ne voit pas du tout ce qu'un docteur viendrait foutre dans ce genre de poste (d'autant que parfois, les recruteurs préfèrent prendre des gens moins diplomés car ils les imaginent plus "maniables").
Donc non, il ne suffit pas de se sortir les doigts.
A partir du moment où les recruteurs peuvent choisir comme ils veulent, il va y avoir des critères objectifs (l'expérience... mais une fois encore, comment se faire une expérience si personne ne te donne ta chance ? ) mais d'autres moins objectifs. Le fait d'avoir des contacts, d'avoir les codes du milieu, l'apparence physique etc
Et oui, bien sur que oui, la couleur de peau joue.
Personne ne dit qu'il faut dire aux personnes souffrant de racisme que c'est bien triste mais qu'elle ne peuvent rien y faire, bien sur que qui ne tente rien n'a rien, mais ça doit être tellement épuisant de devoir se battre 1000 fois plus fort que les autres pour arriver au même point.
Certains se batteront contre les préjugés racistes ou sexistes, d'autres devront convaincre malgré un handicap, ou le fait d'être obèse, ou bègue ou d'avoir des origines modestes...
Mais qu'on leur dise que quand on veut, on peut, c'est insultant car ça sus-entends que nous sommes tous dans le même bateau. Et c'est faux.
Ok je suis une femme, mais je n'ai quasi jamais souffert de préjugés sexiste dans le cadre pro. Pour le reste, je suis blanche, éduquée, venant d'une famille CSP+, m'exprimant bien, ne présentant pas mal (sauf que je parle trop vite)... je sais que je suis privilégiée. Et même si ça n'invalide pas tous les efforts que j'ai du fournir pour arriver là où je suis, je sais aussi que d'autres auront du en fournir encore plus. Et c'est moche.