J'ai précisé que je parle de peur inconsciente. Notre société a pris l'habitude de se reposer sur l'aide de l'état pour absolument tout, je pense que c'est une manifestation d'une peur intérieure, c'est pas une accusation, c'est juste mon impression. La plupart de nos actions sont dirigées inconsciemment par la peur ou l'amour, après ces émotions peuvent transiter par mille autres états/émotions avant de se manifester dans le monde réel. Le gouvernement nous gouverne par la peur, désolée mais c'est un fait.
Je comprends bien que ce sont tes impressions, donc je ne débattrai pas davantage là-dessus : ça relève d'une pensée qui t'est propre et qui a sans doute été guidée par ton histoire et ce que tu as pu observer autour de toi, donc ce sont des choses qui t'appartiennent. Personnellement, je pense que les motivations de nos actes sont très complexes, intimes, et surtout, multi-factorielles. C'est pourquoi des énoncés comme : "la plupart de nos actions sont dirigées inconsciemment par la peur ou l'amour", me paraissent trop vagues et simplistes pour m'inspirer quoi que ce soit (la peur, l'amour, c'est vaste, ça peut vouloir dire des tas de choses). Ça me paraît compliqué d'émettre une appréciation globale sur ce que l'inconscient de quelques milliers/millions de personnes a pu les pousser à faire ou à ne pas faire. Quoi qu'il en soit, on peut admettre que certains de nos agissements naissent de notre inconscient (et donc qu'on a pas ou peu de prise rationnelle là-dessus) tout en défendant l'idée d'un raisonnement éclairé qui nous a fait opter pour tel ou tel choix. C'est pas l'un ou l'autre. Ça peut être un mélange des deux.
Pour la phrase que j'ai mise en gras... ba je suis absolument pas d'accord avec ce que tu présentes comme un "fait". Quand je pense à des États où le gouvernement s'assure de la docilité de sa population par la peur, hum, disons que la France n'arrive pas en tête de la liste
Je trouve ça d'autant plus ironique que la rhétorique des anti-vax ne repose guère sur autre chose que sur la peur, justement. L'exemple du tonton Michel qui s'est effondré d'un infarctus foudroyant après l'injection du Pfizer, tout le délire des puces à la 5G, le gouvernement aux intentions nébuleuses qui nous ment (on sait pas trop dans quel but d'ailleurs, mais il y a bien un plan machiavélique à l'oeuvre), ce fameux patient dont apparemment le chakra du coeur aurait été endommagé par le vaccin, etc. Ce n'est rien d'autre que ça. À grand renfort également de désinformation et de théories mille fois débunkées.
Personnellement j en ai déjà parlé sur ce topic mais la mort ne me fait pas peur (même si ça peut me rendre triste, c'est pas incompatible), la dernière fois que j'ai abordé ce sujet c'était parti en vrille donc je ne vais pas insister là-dessus. Néanmoins, et pour parler avec plusieurs personnes proches victime d'un deuil plus ou moins douloureux (dont Covid d'ailleurs), je ne peux qu'observer que ma manière de penser représente un soutien dans ce type de moments.
Alors, c'est compliqué, parce qu'en soi l'état d'esprit que tu présentes me paraît très sain : accepter que la mort fait partie de la vie, qu'elle nous concerne tous, en parler, mettre des mots dessus (notamment avec les jeunes enfants), ne pas faire comme si elle n'existait pas ou qu'elle n'allait jamais nous concerner, etc, c'est très bien ! Je pense à mes parents, par exemple, qui commencent à mettre leurs affaires en ordre dans le cas d'un éventuel décès pour que nous, leurs filles, aient le moins de trucs pénibles à gérer après coup : a priori, ce n'est pas pour tout de suite de toute façon. Mais ils l'abordent de manière consciente et pratique, ont intégré le fait qu'ils ne seront pas toujours là, et qu'il y aura un "après eux" avec des aspects matériels que d'autres personnes, leurs proches, vont gérer. Ils conscientisent la mort en tant qu'évènement qui surviendra dans un futur plus ou moins proche.
Mais on peut concevoir la mort comme un aboutissement naturel de la vie sans penser pour autant que la conduite à tenir dans une pandémie mondiale c'est l'immobilisme puisqu'après tout, boarf, on va tous mourir un jour. Ça n'a même strictement rien à voir ! Ce que tu présentes, c'est un point de vue philosophique sur la mort. C'est une question très intime que chacun.e gère à sa manière. Mais, avec cette pandémie, on a été plongés dans le très concret : une part non négligeable de la population était menacée par le virus. On peut être ok avec l'idée de la mort dans l'absolu et vouloir en même temps tout mettre en oeuvre pour vivre notre vie jusqu'au bout (et pour que les autres vivent la leur jusqu'au bout). C'est même parce qu'on a pu tirer pleinement partie de sa vie et accomplir tout ce qu'on avait à accomplir qu'on peut faire la paix avec sa mortalité, non ? Alors, ok, même avec l'étendue des connaissances médicales, scientifiques, etc, il y a des cas où on ne peut empêcher la mort. Impossible de garantir à 100% à chacun d'entre nous qu'iel mourra au chaud dans son lit à 90 ans après une longue vie remplie de rires et de joie. Mais entre accepter cette réalité-là et préconiser de ne prendre aucune mesure particulière face à une pandémie globale parce que de toute façon on va tous mourir, il y a un énorme écart. Le jeune homme de 21 ans qui souffre d'une tumeur au cerveau dont je parlais dans mon dernier message, il a le droit de vouloir vivre encore. De même pour une femme de 45 ans que son diabète place à risques face au COVID. C'est l'instinct de survie. C'est humain, c'est animal, c'est l'apanage de tout être vivant. De même, prendre soin des malades et assurer leur guérison, c'est le fondement de la civilisation humaine. Je ne connais pas une culture sur Terre, actuelle ou passée, qui n'ait pas recours à la médecine (ou une forme de médecine pour les plus primitives) pour aider les siens. S'il y en a, je suis honnêtement curieuse de savoir lesquelles.
Sans parler des souffrances engendrées par la maladie... Oui la mort est inévitable mais on peut vouloir éviter à des personnes à bout de souffle (littéralement), dans un état très dégradé, d'être plongées en urgence dans un coma artificiel ? C'est joli de tenir des grandes phrases sur la mort comme concept mais il faut penser aux personnes qui vont se retrouver dans une situation aussi insoutenable, que ce soit le patient qui s'endort dans l'angoisse sans savoir s'il se réveillera et sans avoir pu dire au revoir à ses proches, qu'aux soignants qui ont tout essayé pour le sauver, optent pour une solution qu'ils savent périlleuse et qui, à bout d'énergie, doivent encore trouver des mots de réconfort pour le malade en sachant que la possibilité de son décès est très réelle.
Je comprends que le débat soit parti en vrille la dernière fois. Si réellement, le mode d'action que tu présentais comme envisageable voire raisonnable, c'était de ne pas prendre de dispositions particulières pour les personnes dont la vie est menacée par le virus, c'est à dire de laisser les gens mourir, en clair... ba je trouve ça d'une froideur monstrueuse. Et ce genre d'état d'esprit m'effraie bien, bien plus que la peur que le gouvernement se servirait supposément pour nous soumettre à son joug.
(Trouver des mots de consolation, d'apaisement, après qu'un décès a effectivement eu lieu et qu'il n'y a plus rien à faire, c'est encore autre chose. Et tant mieux si tes mots ont pu apporter du réconfort aux proches des défunts.)
Je suis personnellement assez choquée du nombre de gens qui se font vacciner car ils se sentent forcés (notamment parce qu'ils travaillent et ne peuvent pas se permettre d'arrêter leur activité). Forcer un individu à un acte médical non consenti, désolée mais c'est trop pour moi
J'ai une analogie qui me vient : si je connais un type qui a tapé sur son ex, il peut être aussi gentil et doux qu'il veut avec moi, en aucun cas je n'écouterai ses conseils ou ne le suivrais dans ses idées.
J'en suis désolée aussi. Je regrette que le manque de communication autour du principe du vaccin et de ses effets ait pu mener à une défiance telle d'une partie de la population. Je n'aime pas non plus l'idée qu'une personne de bonne foi se soit fait vacciner à contrecoeur, dans la peur. Il y a clairement quelque chose qui a foiré dans la gestion du gouvernement. Peut-être tombera-t-on d'accord là-dessus. Après, on traverse une crise à échelle internationale, il a bien fallu faire des choix pour qu'on puisse continuer à avancer.
Je dois avouer que je n'ai pas du tout compris ton analogie en revanche
J'imagine que l'ex violent c'est le gouvernement, mais je ne vois pas trop ce que ça vise à illustrer ?