Deetz;1502437 a dit :
Il n'y a pas que 3 catégories de femmes (la paysanne, la "française moyenne", et la bourgeoise). D'ailleurs j'adore tu les considères pas en tant qu'être du sexe féminin mais en tant que "femme de..".
Que fais-tu de celles qui ont décider d'assumer seules un enfant ? Ou dont le père s'est barré/est mort ?
Celles qui n'ont tout simplement pas envie d'avoir l'impression de vivre aux crochets de leur mari/petit copain ?
Avant, les femmes n'avaient pas le droit de se barrer du couple. Aujourd'hui, non seulement elles le peuvent, mais grâce au fait qu'elles travaillent, elles peuvent assumer ce choix.
Sans oublier qu'il y a aussi les femmes qui ne veulent pas d'enfants. Et qui préfère travailler.
Et puis il y a celles qui veulent travailler mais qui veulent aussi des enfants.
Les catégories de métiers ne se réduisent pas à 3 non plus. C'est pas paysanne < ouvrière < cadre (en quelques sortent oui, mais c'est vachement réducteur).
Oui, une femme peut prendre plaisir à travailler sans palmer des millions par mois. C'est aussi une activité en dehors de la vie de famille, qui permet de rencontrer des gens, de penser à d'autres choses, de pratiquer une passion etc etc..
Je comprend même pas où tu veux en venir. J'ai l'impression de lire "ça sert à rien que la femme bosse".
La femme avant, était prisonnière de son rôle de femme au foyer. Le travail lui permet de s'émanciper en sortant de ce cadre.
Les femmes au foyer d'aujourd'hui le sont par choix (pour la majorité) que par obligation.
Et après, je comprend pas pourquoi tu dévies le débat "les femmes sont moins payées que les hommes à travail égal" vers "les femmes de telles classe sociales sont moins payées que les femmes de telle autre classe sociale".
Heu, c'est pas du tout le même débat. Évidemment que c'est triste qu'il y ai des femmes plus pauvres que d'autres (enfin c'est triste pour les pauvres) mais c'est pas pour les mêmes raisons qu'une femme plus pauvre qu'un homme.
Je vais m'appliquer à répondre puisque j'ai un peu de temps devant moi mais c'est la dernière fois, sauf si je vois qu'il y a un effort d'argumentation en face.
Déjà c'est un peu facile de dire il y a pas que 3 catégories, merci bien mais je vais pas dresser la liste des PCS ici je crois. Le paysan, l'ouvrier et le (petit) bourgeois sont trois catégories qui forment des classes justement, de par leur longévité et leur enracinement dans la société ainsi que leur capacité à créer des dynamiques.
Seulement aujourd'hui on baigne dans une exaltation des différences un individualisme tels, qu'il y aura toujours quelqu'un pour dire "ah non c'est pas bien de mettre les gens dans des cases".
Ensuite quand je dis "la femme de", je fais une remontée au temps où le système patriarcal était de mise, car ça ne fait que très peu de temps que la femme est considérée indépendamment du mari. C'est comme ça c'est pas moi qui l'ait voulu. Je voulais rétablir le fait que les femmes des basses couches sociales travaillent depuis fort longtemps. C'est un peu dingue ce procès de misogynie quand même, mais bon plus rien ne m'étonne aujourd'hui.
Que fais-tu de celles qui ont décider d'assumer seules un enfant ? Ou dont le père s'est barré/est mort ?
Celles qui n'ont tout simplement pas envie d'avoir l'impression de vivre aux crochets de leur mari/petit copain ? Avant, les femmes n'avaient pas le droit de se barrer du couple. Aujourd'hui, non seulement elles le peuvent, mais grâce au fait qu'elles travaillent, elles peuvent assumer ce choix.
Et donc ? Je suis désolée mais tu n'as pas saisi mon propos.
D'ailleurs si je voulais faire dans la provoc' je pourrais rétorquer que justement, dans un système patriarcal ces situations sont marginales et que la solidarité familiale, du fait du caractère "holiste" de ces sociétés, prendrait le cas du décès en charge. La société dans laquelle nous vivons n'est pas un absolu, un idéal universel à atteindre. Si on y réfléchit bien c'est la société post-industrielle qui a éclaté la cellule familiale donc elle génère la solution (le travail féminin) au mal qu'elle a elle-même crée. Ton argument peut très bien se retourner contre toi ici et je pourrais continuer comme ça longtemps pour finir par justifier que la femme soit soumise à l'homme mais ce n'est pas le modèle de société que je défends personnellement donc je vais me garder de continuer en ce sens.
Maintenant ce que tu oublies de dire, c'est que même devant le décès et la monoparentalité, les conditions matérielles d'existence sont déterminantes. On en revient encore au même point les réalités de classe.
Moi ce que je conteste c'est le fait de voir le féminisme comme un moteur de changement en soi. Je pense que c'est faux, je n'émets pas de jugement de valeur, je dis pas c'est bien, c'est mal, je conteste la
grille d'analyse normative qui consiste à présenter le féminisme comme le
top hype de la cause noble à défendre. Il est donc naturel que je rappelle quelques éléments parce que l'idée que le travail émancipe la femme, par exemple, c'est genre une grosse connerie car le travail est un asservissement pour l'être humain dans son ensemble.
Je pourrais te détailler ici ce que pensent les sociologues comme Paul Ariès ou encore Corinne Maier ancienne salariée chez EDF et auteure de
Bonjour paresse. Je peux même te proposer un documentaire :
J'ai très mal au travail - Extraits
Bref, ce qui me dérange c'est cet espèce de discours qui consiste à dire que si les femmes, les noirs, les gays etc... sont intégrés au système et peuvent devenir riches, alors les inégalités ne constituent pas un problème. Si cette justification n'était pas sous-jacente au féminisme-light comme dit Artefact, des politiques comme Roselyne Bachelot ne se feraient pas les chantres de ces causes.
D'ailleurs, la lutte féministe n'en est même pas une puisqu'aujourd'hui elle est rentrée dans les normes et partir de ce moment là sa surmédiatisation devient louche. Normalement, une lutte remet le système en question et sera marginalisée, ce n'est pas le cas du féminisme. C'est pour ça que je rigole quand tout le monde dit "Ah wiwi il faut se battre pour les droits des femmes, c'est très important". Dire que les femmes battues et les viols sont des attaques dirigées contre le fait même d'être une femme, c'est ignorer la complexité de l'Homme. Quid des raisons sociologiques, psychiatriques, économiques voire même culturelles ?
Ensuite, ce qu'il faut bien comprendre c'est que toutes ces associations féministes comme Ni Putes Ni Soumises ou encore les Chiennes de Garde sont des coquilles vides dont les têtes
vides aussi servent à cacher les vrais conflits sociaux. Peut-être que toi tu n'a pas cette impression mais à mon avis chaque fois qu'une norme est présentée comme une lutte et est valorisée comme tel, il faut se poser des questions.
D'ailleurs, qu'est-ce qui a aussi en partie causé la mort de la gauche aujourd'hui ? Ce sont toutes ces espèces de nouvelles valeurs boboïsantes -dont le féminisme- politiquement correctes (NB : traduction de l'américain
politically correct) qui ont envahi le débat politique et qui ont causé la mort des partis de gauches. L'électorat populaire est encore là seulement, il en a rien à foutre que plus de filles de cadres et professions intellectuelles supérieures -comme ça on aura parlé des PCS - soient présentes ou non à l'Assemblée nationale. Il y a un abandon de l'analyse sociale en terme de classe (en soi/pour soi, là n'est pas le problème) dans ces partis, ce qui pousse l'électorat populaire à voter FN, par exemple et non parce que x% des Français sont des gros beaufs incultes.
On a beau dire que le féminisme et la lutte contre les inégalités dépendent de l'autre ou je ne sais quoi, ça c'est le bon sentiment. "Les femmes sont pauvres donc la pauvreté c'est mal".
C'est beaucoup plus pervers que ça puisqu'on a réussi justement aujourd'hui à transférer les enjeux de pouvoir vers ces questions dites sociétales. Autrement dit, un débat
éclipse l'autre alors qu'à mon sens c'est la question sur la place de la femme qui est englobée dans la question des inégalités.
En clair, le "féminisme" est très secondaire mais on en fait une priorité. Les gens sont pas bêtes, il y a une espèce d'intuition liée à ça et qui explique pourquoi la majorité des filles disent ne pas se reconnaître dans les féministes.
Comme je cherchais à le souligner en précisant l'origine de l'expression politiquement correct, cette tradition n'est pas la nôtre, les communautés raciales, sexuelles etc... n'existent pas au niveau de la Nation et chaque fois que des lois très souvent inapplicables passent pour faire de la discrimination positive qui ne dit pas son nom, je pense qu'on se dirige vers des glissements dangereux. Les droits formels de la femme sont reconnus, n'est-ce pas ? On peut estimer qu'il y a un décalage entre les droits et leur application, qu'il faut des mesures spécifiques etc... et alors c'est un autre modèle de société qu'on défend : le communautarisme.
Après mes arguments économiques, politiques et sociaux sont souvent indépendants les uns des autres mais c'est important de bien les percevoir car il y a en fait bien plus d'enjeux derrière ces questions que les simples bonnes intentions femme=homme.
Maintenant je peux comprendre qu'on soit pas d'accord mais me dire ''mais non pour moi évidemment que ça constitue une classe, pff trop bête toi !" n'est pas un argument logique.