Féminisme, militantisme et pédagogie, un équilibre délicat

21 Septembre 2009
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@kittendarkness Je pense que tu confonds vraiment droit et devoir :fleur: Personne n'a jamais obligé personne à mettre des jeans à grosses coutures "pour faire comme les hommes", à avorter, à "vivre une sexualité dépravée" etc. Sans parler du jugement de valeur que tu émets sur ces choix, ils sont les choix assumés et personnels de certaines femmes, la satisfaction d'un droit. Ca n'a rien à voir avec un devoir. Que quelqu'un porte des jupes, des pantalons, se maquille ou pas, couche ou pas, tout ce que tu veux : ça le/la regarde. Personne ne t'oblige à suivre ce que tu as l'air de voir comme un cliché de la féministe (qui est très loin de la réalité dans le sens où le propre du féminisme c'est justement de laisser chaque femme être ce qu'elle souhaite, donc bien heureusement, toutes ne veulent pas la même chose), elles cherchent à apporter des droits, pas des obligations. Choisis l'un de ces clichés et dis-toi que : si ça te plaît et te rend heureuse, tant mieux, c'est dispo, on luttera pour que tu puisses le faire. Si ça ne te plait pas, alors ne le fais pas. C'est tout.
 
6 Mai 2014
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@kittendarkness Sache avant tout que je respecte ton point de vue, et c'est pour cela que j'aurais tendance à critiquer la façon dont tu l'exprime, plutôt que le fond en lui-même (même si j'ai du mal à me retenir)

En tant que féministe, je ne me reconnais pas du tout dans ce portrait que tu dresses des féministes. Alors, ne suis-je pas féministe ? Ou y'a-t-il un décalage entre ce que tu penses être le féminisme et la réalité ?

De plus, même si tu ne veux froisser personne, tes tournures de phrases, les mots que tu emploies sont pleins de jugement de valeur. Je m'identifie à Josée l'Obsédée, et pourtant je ne me force pas pour être 'cool'. Et je ne pense pas qu'elle non plus. Mais je ne suis pas sûre non plus : je ne suis pas dans sa tête.

Quant au passage sur l'avortement, je le trouve d'une grande violence : tu reconnais le droit, mais pas trop. C'est à partir de quand, "trop" ?

Enfin. On a vraiment l'impression que tu hiérarchises les combats sociaux, en jugeant les choix des unes et en insistant sur les souffrances physiques des autres, comme s'il y avait une échelle de grandeur implicite derrière tout ça. J'ai peut-être tort, mais je ne pense pas que mener un combat en invalide un autre.

Edit : au passage, je n'ai jamais supporté la pilule, qui me rend dépressive et violente, et pourtant je n'ai pas non plus avorté. Et quand bien même, je ne me considérerais pas comme 'irresponsable', comme tu sembles l'insinuer.

Je ne pense pas que le sarcasme te soit ici d'une grande aide, si tu souhaites trouver un écho favorable.
 
Dernière édition :
24 Novembre 2009
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Paris
Oui justement, le droit. Mais ça sert a quoi que je mentionne la rubrique de josee l'obsédée pour étayer ce que je dis...
Ces "droits" n'en sont plus quand la société met une "pression" sur les gens de façon progressive. Beaucoup de filles se sentent obligées de coucher à tel âge ou de faire certaines pratiques parce que sinon elles passent pour coincées. Dans la rubrique en question on lis la josee du jour parler de sexe comme un mécanicien (en se sentant stylée) et ce n'est qu'un exemple. Je n'ai pas dit que le féminisme avait créé des obligations "officiellement", je dis qu'il découle du féminisme une mentalité de liberté sexuelle fausse et hypocrite qui fait croire aux filles que la liberté sexuelle c'est de parler de ses histoires sans aucune gènes comme dans sex and the city, et de faire des choses soit disant pour se lâcher, sans même se rendre compte qu'elles sont complètement prisonnières au contraire, d'un système. Parler des hommes comme d'objets en faisant exactement ce que faisaient donc les hommes avec les femmes, n'est pas pour moi une preuve de progrès. C'est de l'aliénation au nom du "on peut tout faire comme eux". Non je regrette, on est différents par nature et d'ailleurs je crois que, le paradoxe, c'est que ça a révélé que les femmes parlent de sexe d'une façon bien plus écœurante (à mon goût) que les hommes. Si elles se sentent libre parce qu'elles vont embrasser 10 personnes à une skins party, en se bourrant la gueule, alors elles se fourvoient. Quand il y'a un conditionnement moral dans une société, je n'appelle pas ça laisser le "droit" aux femmes de faire ce qu'elles veulent. Et si "ça les regarde" et bien première nouvelle, qu'elles arrêtent alors de faire étalage de leurs petites histoires médiocres comme elles raconteraient une recette de cuisine comme dans des magasines comme "ELLE" ou cette rubrique qui a failli me dégoûter de la sexualité... Qu'elles le gardent pour elle. Un peu de spontanéité et de pudeur.. C'est ça la liberté aussi.
 
24 Novembre 2009
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Paris
Je ne suis pas violente je suis juste d'un avis différent et c'est ton point de vue de trouver que je m'exprime plus violemment que les féministes expriment les leurs.
Pour répondre à ta question le "trop" dans l'avortement c'est ce que j'ai dit plus haut : quand on en vient à faire ça a la chaîne, pas par nécessité.
Je ne hiérarchise pas je compare en mettant à jours des injustices et des contradictions.
 
6 Mai 2014
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Hmm... je suis d'accord pour ce que tu dis à propos de la pseudo-liberté sexuelle, mais si elles ont juste envie de le faire ? D'en parler ? Elles peuvent, et c'est cool. Mais si elles n'en ont pas envie, la société ne devrait pas le leur imposer : c'est aussi ça le féminisme actuel, pour moi. Rappeler que personne n'a droit de juger ton comportement (sexuel, puisqu'on en est là), que ce soit dans un sens ou dans l'autre.

Ensuite, l'avortement est un droit. Nulle part il n'est dit qu'il doit être une nécessité. Ca, c'est toi qui en juges.

Et enfin, et c'est là qu'on ne sera jamais d'accord à mon avis, c'est que pour moi les femmes et les hommes ne sont pas si différents, et pas complémentaires non plus. Ils sont égaux, sur un continuum des genres qui exclue l'idée de "case" pré-établie, et inclue tous ceux qui ne se retrouve ni dans le féminin, ni dans le masculin, ou ceux qui se retrouvent dans les deux. Quant à l'argument 'complémentaire', je l'ai toujours trouvé hétéronormatif, et par extension, homophobe.
 
24 Novembre 2009
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Paris
Elles se sentent le droit d'en parler (alors que... On s'en fiche de ce se passe désolée) et elles "sentent" obligées de faire des choses. J'ai pas l'impression de m'exprimer de façon si complexe pourtant. De même que pour l'avortement j'ai dit que c'était droit dont certaines usent "en dehors" des cas de nécessité alors qu'il était fait pour ça. Pas pour négliger les autres moyens de contraceptions et s'étonner tout les 6 mois de tomber enceinte pour subir l'épreuve physiquement psychologiquement traumatisante (sauf pour certaines filles un peu robots j'en convient) de l'avortement. Et pour finir, si les hommes et les femmes sont différents par nature, ce n'est pas une "case préétablie" lol c'est une réalité de la nature dans toutes les espèces depuis la nuit des temps et ce n'est absolument pas de l'homophobie que de dire que l'altérité, la complémentarité homme femme existe bel et bien et qu'elle joue un rôle "naturel" et aussi comportemental important et d'ailleurs tant mieux sinon on serait tous pareils, comme des clones, et la vie serait bien triste. Je trouve le terme "heteronormatif" extrêmement hilarant. Je ne suis pas homophobe et je n'ai pas besoin de me justifier pour le prouver mais effectivement la nature fait que l'hétérosexualité est une base "normale" pour la vie et ce n'est pas parce que des gens sont homosexuels qu'on doit traiter ce qui relève de la norme "naturelle" d'homophobie. Non non c'est pas un mec qui s'est dit un jour "tient on va dire que c'est normal". C'est comme ça c'est tout. Deux femmes ne peuvent pas faire d'enfants mais je vois tout à fait de quel catégorie de féministes o combien redoutable pour moi (sans méchanceté) et je crois que la j'ai besoin d'oxygène intellectuel : parler avec des hommes. Donc je m'échappe de ce forum de fifilles qui aiment parler de leur clitoris toute la journée sinon je sens que je vais étouffer! Bien à vous mesdames (je précise que je suis une fille malgré ma façon de parler de mes "congénères").
 
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Shield

Guest
kittendarkness;4860909 a dit :
traiter ce qui relève de la norme "naturelle" d'homophobie. 

Une "norme", ça n'a rien d'évident et ça n'a aucun rapport avec un "sens" du monde, la vie et l'univers. Le principe d'une norme, c'est qu'elle relève d'un cadre social, des lois implicites ou explicites qui organisent les liens sociaux. Tu parlais de sexualité, je t'invite à jeter un coup d'oeil à l'histoire de la sexualité de Foucault pour te rendre compte que la norme sexuelle n'est pas la même dans la Grèce antique que dans nos sociétés. Et pourtant, pour eux, c'était "naturel" d'avoir recours à la pédérastie. C'était la norme.
Quand tu dis que la reproduction c'est "naturel", tu animises la nature en lui prêtant un but et un sens. Qui dit que nous avons vocation à nous reproduire? Avec ce raisonnement finaliste, on pourrait argumenter l'exact contraire : et si nous avions été doté d'une raison et des connaissances nécessaires pour avoir recours à la contraception parce que notre but c'était de ne pas nous reproduire? Après, c'est à chacun de voir ce en quoi il croit, personnellement je crois qu'il n'existe tout simplement aucun but, aucune raison, aucun sens. "Naturel" c'est l'argument sacro-saint des conservateurs qui permet d'éviter de se poser des questions - ce qui est "naturel" c'est ce qu'on a toujours cru et connu. Ce n'est pas parce qu'on l'a toujours cru et connu que ça a plus de sens ou de valeur.
 
23 Décembre 2012
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20anspasses.wordpress.com
C'est une question que je me pose très souvent et je voulais justement l'aborder depuis un moment dans la Veille Permanente Sexiste mais je n'arrivais pas à mettre mes idées en ordre.

Personnellement, je considère que j'ai baigné dans des idées féministe depuis toujours. Donc je ne fais pas partie des gens qui ont un jour dit "ouh la non, je ne suis pas féministe!", bien au contraire. Par contre c'est vrai que je ne revendiquais pas haut et fort le terme parce que pour moi, la vraie féministe c'était la militante d'asso et je ne me sentais pas du tout à l'aise pour aller jusque là.
Je ne me sentais pas légitime pour porter réellement le titre de "féministe" déjà par humilité (je pensais que les militantes s'y connaissaient 10 fois mieux que moi) mais aussi parce que je me sentais souvent exclue du "vrai féminisme" par mon manque de "radicalisme". A vrai dire, j'ai même carrément longtemps fui les filles qui se disaient militantes féministes et faisaient des trucs du genre un doctorat sur le féminisme. J'avais pas eu des expériences super sympathiques avec les quelques personnes dans ce cas que j'avais rencontré, c'était du genre à te recadrer sèchement au moindre mot qui leur paraissait inconvenant sur le ton de "tu dis des choses intolérables et ne sais pas de quoi tu parles" ou à te prendre la tête pendant une heure si tu exprimais un désaccord.
Bref, pendant longtemps je me disais "le boulot des militantes est essentiel mais ce ne sera jamais pour moi". Et c'est en rencontrant des militantes plus "modérées" dans leur discours que je me suis rendue compte que le fossé entre le féminisme militant et moi n'existait quasiment pas.

Sur Internet, je découvre des trucs passionnants sur le sujet, je vois les choses différemment sur pas mal de thèmes mais... je retrouve aussi pas mal de ce discours enflammé qui me faisait fuir avant. Des plateformes comme Twitter encouragent ça parce que tu ne peux pas mettre les formes, tu t'exprimes sèchement, sans fioritures, immédiatement. Personnellement, je ne participe sur Twitter presque que si je suis d'accord avec la personne car sinon, j'ai l'impression que je vais me prendre une bonne claque dans la figure et ça m'est d'ailleurs déjà arrivé de me faire remettre à ma place brutalement juste parce que je disais "moi je vois pas les choses comme ça" et encore aujourd'hui, je pense que je n'oppressais personne avec mon opinion, j'avais juste une autre vision.
Bien sûr, je comprends aussi pourquoi ce radicalisme parfois. Avec certains anti qui peuvent être très violents et s'expriment impunément, ça oblige les gens à radicaliser leur discours parce que face à quelqu'un qui ne fait pas dans la dentelle, tu ne peux pas te faire entendre en restant poli et pédagogue. Donc je comprends les réactions épidermiques.
Internet est super pour échanger les idées, on apprend beaucoup, mais même si elles ont leurs raisons, je trouve que les féministes en ligne sont parfois un peu excluantes dans la manière dont elles s'expriment.
Par exemple, quand je lis certaines réactions féministes sur Twitter à cet article, ça me met vraiment en colère et c'est pas la première fois que je lis des trucs comme ça à propos de MadmoiZelle dans le "groupe des féministes online".
Je veux dire, qu'on soit pas d'accord avec @Marie.Charlotte, c'est une chose et je suis pas non plus d'accord avec tout. Qu'on aime pas MadmoiZelle, pareil, chacun ses goûts.
Par contre, dire "les gens de MadmoiZelle ne sont pas nos alliés, on les boycotte", je suis désolée mais je trouve ça EXCLUANT pour les centaines de filles qui se reconnaissent dans l'esprit de MadmoiZelle ET dans le féminisme. ça me donne l'impression que ces féministes m'excluent, ne me laissent pas le droit de vivre mon féminisme et de parler féminisme à ma façon. Que je ne peux pas réfléchir sur un article du site, y débattre ET être une vraie féministe.
Au fond, je trouve que c'est presque une mini-oppression puisque seules les grandes gueules du féminisme numérique ont le droit de parler et de diffuser leur pensée sur le sujet et toutes les autres peuvent se la fermer ou risquer de se faire insulter.

Et j'exagère pas quand je dis "insulte", ça vient aussi des féministes.
Il y a un moment, j'avais vu une MadZ qui disait dans les coms d'un article qu'elle avait été victime d'un viol. Je ne me souviens plus trop des détails mais en gros, elle expliquait quelque chose du genre qu'elle trouvait ça dérangeant qu'on ne puisse plus parler du viol comme on veut, ce qui a fait bondir certaines personnes.
Je veux dire, la MadZ est une VICTIME. Il me semble qu'en tant que féministes, on veut justement que les victimes puissent prendre le contrôle et décider ce qu'elles vont faire et penser après ce qui leur est arrivé.
Mais sur Twitter, des "féministes numériques" ont fait une copie d'écran de son message avec son PSEUDO et l'ont publié en des termes insultants. Je crois qu'il y avait des trucs du genre "t'es trop conne, ta gueule". La colère était peut-être légitime (si je comprends les filles qui ont réagi était aussi d'anciennes victimes et n'appréciaient pas le coup du "on ne peut plus parler de viol comme on veut!") mais le minimum me semblait de ne pas balancer en pâture aux Twittos comme ça un témoignage de victime "mal formulé" alors qu'il n'était pas destiné à Twitter et avait été rédigé dans la relative intimité de MadmoiZelle.
La MadZ s'en est aperçu et est allée parler à ces filles sur Twitter en disant qu'elle s'était mal exprimée, qu'elle ne voulait pas blesser et elle a continué à se faire incendier à coup de "J'ai pas à être patiente devant tes conneries".
Et je passe les commentaires que j'ai vu passer concernant d'autres filles "t'as vu, elle précise 'je suis féministe' AHAHAH la grosse blague!", genre je te refuse le droit d'être féministe parce que tu as écrit une phrase que je ne valide pas.
Peut-être que les féministes numériques qui s'énervent ont leurs raisons mais je suis désolée, quelqu'un qui ne t'oppresse n'a pas à s'en prendre plein la tronche, même s'il dit des trucs que tu trouves bêtes.
C'est limite du bullying.

Alors bien sûr comme l'a dit @DestyNova et d'autres, il y a une pression pour contrôler le discours des femmes et dans ce cas c'est TELLEMENT légitime de ne pas se laisser dicter sa conduite.
Et j'ai toujours pensé que la félicitation "la libération de la femme est la seule révolution qui a été faite pacifiquement!" est en fait hyper amère : peut-être que si ça avait été fait plus violemment ma grand-mère aurait eu plus de libertés parce que le boulot aurait été fait certes dans la douleur mais bien plus radicalement. Donc je comprends TOTALEMENT l'idée.

Mais je pense qu'il faut faire la distinction entre ceux qui ne veulent pas entendre et ceux qui sont de bonne foi. C'est une manière de se libérer de tenir tête à quelqu'un qui veut contrôler notre parole, de refuser de baisser le ton parce que ça le gêne, de ne pas perdre son temps à lui expliquer des choses qu'il ne prend pas la peine d'étudier.
Moi aussi, je le fais quand je sens que quelqu'un a décidé que j'avais tort, qu'il allait m'expliquer mon erreur mais qu'il n'écoute pas trop ce que j'ai à dire etc. Ces gens-là, je n'hésite pas à me mettre en colère, à les remettre à leur place, à couper court à toute discussion si je sens qu'ils ne sont pas ouverts au dialogue.
Mais il y a aussi les gens qui sont très sincères dans leur discours, qui n'ont jamais vraiment eu l'occasion de se remettre en question ou n'ont jamais eu la possibilité de vraiment réfléchir en profondeur. Et comment peut-on savoir qu'un raisonnement peut poser problème s'il a toujours semblé fonctionner et que jamais personne n'a pointé du doigt ce qui bloquait, ou alors seulement des gens si énervés qu'on avait juste l'impression de ne pas être sur la même longueur d'onde?
Ces gens-là, ça ne sert à rien de réagir comme avec eux. Bien sûr, on a le droit de se sentir blessée par leurs propos et de l'exprimer vivement mais en rester à cette colère exprimée, ça me parait bien peu productif dans pas mal de cas.

Depuis que j'habite à l'Ile Maurice et que je suis impliquée dans une asso qui touche à des idées type "progrès social, égalité", je me rends compte que c'est quand même vraiment nécessaire d'être patient et pédagogue avec toute une frange de gens plein de bonne foi mais hyper maladroits.
Je m'arrache les cheveux régulièrement, j'ai des coups de tension, j'ai envie de hurler quand je vois et j'entends certains trucs parfois. Je l'ai d'ailleurs fait une ou deux fois mais en voyant la mine ébahie des gens en face de moi qui pensaient bien faire, j'ai réalisé que je donnais juste l'impression d'être sur une autre planète, que mon discours ne pouvait pas les toucher si j'en restais là parce qu'on n'était pas du tout sur le même plan de réflexion. Si je voulais qu'ils continuent à vouloir échanger avec moi au lieu d'éviter tout sujet "polémique" en ma présence et au final faire les trucs à leur sauce sans demander mon avis, il fallait que je modère mes propos.
On n'a pas eu la même éducation parce qu'on a pas grandi au même endroit. Je ressens ces différences très nettement parce que là on parle d'un pays européen et d'un pays géographiquement africain dont les cultures se rencontrent mais à une échelle moins visible, c'est ce qui se passe au sein même de la société française : des parcours, des vécus, des éducations, des cultures familiales, locales etc. se croisent. On dirait qu'on est pareil mais on n'a pas forcément fait le même chemin et croisé les mêmes idées, les mêmes gens, on n'a pas subi les mêmes choses.
J'ai du m'efforcer d'employer des techniques "diplomatiques" que j'ai parfois presque envie de qualifier d'hypocrites pour faire passer mon message, parce qu'autrement personne ne l'écouterait.
Je dis souvent "ah je vois ce que tu veux dire, c'est une réflexion vraiment intéressante cependant j'ai quelques réserves..." et parfois j'exagère en disant "vraiment très pertinent le point que tu soulèves ici, merci beaucoup d'aborder le sujet" alors que je suis en mode :mur:
On ne peut pas se contenter juste des gens qui sont curieux d'en savoir plus parce que la curiosité ne nait pas toute seule : quelque chose ou quelqu'un l'inspire, surtout quand on a toujours appris que telle ou telle situation n'avait rien de suffisamment extraordinaire pour qu'on la remette en cause... et l'inspiration vient rarement quand on se sent attaqué.

Alors bien sûr, chacun milite comme il le veut et comme je le pensais autrefois, je pense toujours qu'il faut toutes sortes de gens pour faire avancer une cause : certains n'ont pas envie de passer du temps à expliquer et préfèrent se concentrer sur l'approfondissement des notions ou sur atteindre des gens déjà sensibles, d'autres préfèrent brasser plus large, d'autres rester juste entre eux, d'autres y aller avec le bulldozer etc.
Mais ce que je n'aime vraiment pas c'est cette espèce de mépris et de rejet envers des gens qui sont potentiellement des alliés mais ont une pensée confuse parce qu'ils n'ont pas encore beaucoup eu le temps de se familiariser avec toutes les idées sur le sujet.
 
Dernière édition :
11 Avril 2012
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Besancon
kittendarkness;4860909 a dit :
Elles se sentent le droit d'en parler (alors que... On s'en fiche de ce se passe désolée) et elles "sentent" obligées de faire des choses. J'ai pas l'impression de m'exprimer de façon si complexe pourtant. De même que pour l'avortement j'ai dit que c'était droit dont certaines usent "en dehors" des cas de nécessité alors qu'il était fait pour ça. Pas pour négliger les autres moyens de contraceptions et s'étonner tout les 6 mois de tomber enceinte pour subir l'épreuve physiquement psychologiquement traumatisante (sauf pour certaines filles un peu robots j'en convient) de l'avortement. Et pour finir, si les hommes et les femmes sont différents par nature, ce n'est pas une "case préétablie" lol c'est une réalité de la nature dans toutes les espèces depuis la nuit des temps et ce n'est absolument pas de l'homophobie que de dire que l'altérité, la complémentarité homme femme existe bel et bien et qu'elle joue un rôle "naturel" et aussi comportemental important et d'ailleurs tant mieux sinon on serait tous pareils, comme des clones, et la vie serait bien triste. Je trouve le terme "heteronormatif" extrêmement hilarant. Je ne suis pas homophobe et je n'ai pas besoin de me justifier pour le prouver mais effectivement la nature fait que l'hétérosexualité est une base "normale" pour la vie et ce n'est pas parce que des gens sont homosexuels qu'on doit traiter ce qui relève de la norme "naturelle" d'homophobie. Non non c'est pas un mec qui s'est dit un jour "tient on va dire que c'est normal". C'est comme ça c'est tout. Deux femmes ne peuvent pas faire d'enfants mais je vois tout à fait de quel catégorie de féministes o combien redoutable pour moi (sans méchanceté) et je crois que la j'ai besoin d'oxygène intellectuel : parler avec des hommes. Donc je m'échappe de ce forum de fifilles qui aiment parler de leur clitoris toute la journée sinon je sens que je vais étouffer! Bien à vous mesdames (je précise que je suis une fille malgré ma façon de parler de mes "congénères").

T'es ultra violente, pleine de jugements, et je vois pas pourquoi on devrait laisser passer un tel amas de manque de respect, même dans cet article. T'as exactement la démarche des filles que tu critiques la, ultra fermée et insultante.

Pour les articles; si ils ne te conviennent pas, pourquoi te forces tu à les lire ? C'est une sorte de curiosité glauque (puisque ça te fais te sentir mal) ? Si ça ne t'apporte rien, alors arrête, tu n'as pas le couteau sous la gorge pour t'infliger ça.
En attendant ça peut convenir à d'autres. Ca peut ouvrir le dialogue de manière décomplexée, ce qui peut te sembler impudique, mais encore une fois ta façon de voir n'est pas loi.

Les cas d'avortements à la chaine ; c'est totalement irréaliste. J'aimerai bien connaitre les chiffres de ce que tu annonces la. On sait toutes très bien si on y a été confrontéEs de près ou de loin qu'avorter n'est pas une sinécure, ni facilité. C'est parfois même le parcours du combattant selon les régions. Et même lorsqu'il y a de la place dans les cliniques, l'accueil est souvent très rude. Alors pour l'argument de l'utilisation en contraception, je demande à voir. Et encore, si ça concerne au max une centaine de femmes en France, je vois pas le souci, ça ne révèle en rien d'une tendance.

Sinon oui, les êtres masculins et féminins sont différents. Différents ne veut pas dire compatibles, niveau définition.
L'argument "naturel" ne tient pas tellement, on retrouve des comportements homosexuels dans la nature aussi, je pourrai l'utiliser pour défendre ma thèse. C'est celui qu'on ressort quand on veut expliquer quelque chose d'emotionnel sans avoir d'autre justification plus consistante. D'autant qu'on revient dans ton schéma à une dynamique reproductrice qui n'est, on le sait, plus le ciment des relations humaines. (Et on parle bien des humains non?) Et si on veut etre tatillon, "normal" dépend d'une "norme", et je pense qu'on peut dire que la norme est sociale, donc dépend du groupe social considéré.

Sinon, mon clitoris me fait dire que ta remarque sur l'intellect des fifilles du forum, t'aurais pu te la garder.

Et je me dis que notre échange pourrait être une parfaite démonstration du contenu de l'article. Mais je me permets de réagir comme ça parce que tu agresses les gens, rends toi compte. Jamais je me serai permis ça avec quelqu'un qui ne traite pas, et ouvertement en plus, ses interlocuteurs de cageot.


Edit ; Mais. C'est pas une norme l'oxygène.
 
Dernière édition :
21 Septembre 2009
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@goldlion et les MadZ qui discutaient avec Kittendarkness : elle a été bannie, donc elle ne pourra plus répondre à vos messages. N'hésitez pas à reprendre le débat à partir d'autres posts et à continuer à donner votre avis.
 
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Shield

Guest
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Sinon, je suis toujours sceptique sur la question d'une "pédagogie féministe" (je m'étais exprimée plus tôt, sous l'article sur les anti-féministes, alors je ne recommence pas ici :fleur:.), mais je salue cet article pour l'engagement personnel de @Marie.Charlotte  , je trouve ça cool d'affirmer sa prise de position même si elle est discutable (et même si je ne suis pas forcément/complètement d'accord d'ailleurs). Et personnellement je trouve aussi que la condescendance et le mépris desservent le féminisme (même si je peux comprendre la tentation), et que si on veut faire un travail de sensibilisation, il faut affiner sa façon de communiquer et de dialoguer avant tout. Parfois, des critiques nous semblent absurdes et ridicules, et puis elles nous permettent quand même soit de nuancer/enrichir un peu nos positions, soit d'apprendre à communiquer pour parer certains contre-arguments sans avoir recours à la condescendance.
 
22 Janvier 2014
41
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89
Franchement, je me suis retenue pour ne pas être condescendante et mesquine avec kittendarkness ! Avec cette histoire de pédagogie j'ai voulu me remettre en question parce que je suis de celles qui peuvent réponde avec mépris à des sentences WTF. J'ai dû mettre plusieurs minutes à me contrôler pour lui poser une question - à laquelle elle n'a jamais répondu d'ailleurs - en toute sérénité et surtout sans lui sauter à la gorge.

Tout ça pour en venir à cette question/ce constat : comment réagir face à de telles personnes fermées et butées ?! Quand on lit/entend ces réactions pleines de clichés on ne se sent pas vraiment l'envie "d'éduquer". Je pense qu'il y a des limites, je veux bien expliquer à qqn qui veut réellement en savoir plus mais ceux qui font genre "je comprends pas" mais en même temps te ressortent les arguments du siècle derniers MERCI BIEN !! :goth:


Bon aller je me calme... :shifty:
 

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