destynova;4861112 a dit :
Par rapport à ce que tu dis @MorganeGirly évidemment je suis d'accord.
Je pense que j'ai du avoir de la chance et passer entre les gouttes parce que je n'ai jamais vu ça sur twitter alors que je suis plusieurs féministes. Mais évidemment je ne cautionne pas les comportements violents, et surtout pas envers les victimes.
Mais je pense qu'on parle de deux choses différentes.
Je ne voulais pas lancer un débat pour/contre la pédagogie mais je voulais soulever la question qu'est-ce qu'on nous demande quand on demande à un mouvement qui fournit déjà énormément de ressources de faire de la pédagogie?
Mais comme tu le dis @MorganeGirly je ne suis pas contre discuter, je le fais, les techniques "diplomatiques" dont tu parles, je ne suis pas sûre de ce que c'est mais j'ai l'impression de le faire aussi (on en reparlera sur la VPS si tu veux ; ). Je précise que j'ai bien commencé mon précédent message par "Je suis
POUR faire de a pédagogie". Si l'an dernier je me suis engagée dans des associations qui s'adressent à un public jeune, c'est bien que j'ai envie de diffuser des idées à travers le dialogue et l'ouverture aux autres. Parole de qqun qui collecte des sources exprès pour pouvoir donner des explications argumentées, des chiffres et des infographies pour rendre le message plus accessible.
Je ne dis absolument pas qu'il ne faut pas écouter, expliquer, éduquer, apprendre, etc. Mais je me méfie des discours sur la pédagogie qui en gros sont parfois une façon "soft" de considérer
par défaut le féminisme comme du féminazisme.
Enfin pour conclure sur la façon de faire, je vais juste reprendre le titre de l'article, disons que c'est un équilibre délicat.
Et PS : peut-être que certaines se sentiront visées par mes messages mais je ne crois pas m'adresser à certaines d'entre vous en particulier puisqu'ici en général on peut discuter

Je m'adresse plutôt à certains publics très réticents avec qui on a les discussions du style de mon premier message qui tournent en boucle et au fond refusent tout notre discours et refusent aussi toute "pédagogie" de notre part que par ailleurs ils réclament.
Désolée, j'ai ptete mélangé allègrement toutes sortes de trucs dans une grosse salade parce que j'étais un peu vénère

Mais j'avais bien compris ce que tu voulais dire et je suis 100% d'accord avec toi. Par exemple, quand tu parles de tes collègues qui font parfois exprès de te provoquer, je pense que c'est très légitime de les envoyer balader sans être patient.
Par contre, sur la partie "on nous traite d'hystériques sans nous connaitre", un grand nombre le font évidemment pour décrédibiliser les revendications ou parce qu'ils n'ont absolument pas envie de se remettre en cause.
Mais il y a aussi des gens qui ont été au contact du militantisme revendicatif sans bien comprendre ce qui s'exprimait et qui ont surtout du coup surtout retenu "elle m'est tombé dessus, j'ai pas compris pourquoi!".
Moi-même, en étant féministe, je l'ai parfois ressenti donc j'imagine même pas comment doivent le percevoir des gens qui sont à mille lieux de comprendre les concepts féministes.
Je pense que tout ça est inhérent au militantisme (j'ai ressenti parfois le même malaise avec les syndicats étudiants ou certains militans végé) mais autant je pense que certains militantisme peuvent se permettre d'être agressifs parce que le but est de passer en force, pas de changer en profondeur la société, d'autres comme le féminisme doivent équilibrer les deux plus habilement : l'agressivité pour obtenir des nouvelles lois et le dialogue patient pour le changement des mentalités afin d'assurer la durabilité des acquis.
En fait, je pense à une anecdote personnelle parce que je lis souvent la métaphore du pied qu'on écrase pour justifier les coups de gueule féministes. J'ai passé pas mal de temps avec une copine un été. Je suis du genre plutôt patiente en général mais je me suis souvent engueulée avec elle pendant ces vacances alors que c'est vraiment pas une fille connue pour être difficile.
Un jour, j'ai compris pourquoi ça collait pas entre nous. Elle était derrière moi, je ne la voyais pas vraiment. J'ai pris mon sac à dos, j'ai voulu le mettre sur mon dos en croyant que ma copine était plus loin et en fait, je l'ai bousculée avec mon sac. Elle a HURLE : "Putain mais faut que tu fasses gaffe quoi, t'es chiante!". Alors que 2 minutes avant, tout se passait bien entre nous et que je ne lui avais pas spécialement déjà envoyé mon sac dans la figure auparavant

. Je me suis rendue compte que je l'avais bousculée et j'allais m'excuser mais elle m'a devancé en criant. Aussitôt, ça m'est monté à la tête et j'ai répliqué "Bah en même temps, t'avais qu'à pas être là, hein, je t'aurais pas cogné si t'avais pas trainé dans mon dos".
Si on reprend la métaphore du pied qu'on écrase, imaginons une féministe qui se prend le sac dans la figure (métaphore pour l'oppression sexiste). Elle peut dire "Aïe, attention, ça fait mal!" et je ferais "Oups, pardon j'avais pas remarqué!". Elle peut rajouter "Mais pourtant, j'étais juste derrière toi, tu aurais pu regarder car ça m'a fait mal". Et je dirais "Oui, excuse-moi, j'aurais dû regarder et je le ferai la prochaine fois. Est-ce que tu as vraiment très mal?".
Mais réagir avec une violence accusatoire, ça donne surtout envie à la personne visée de contre-attaquer en fait, de chercher la faute chez l'autre.
Donc la personne lambda, qui n'a pas spécialement l'INTENTION d'oppresser et le fait sans y penser, ça n'est pas forcément très productif de venir s'énerver violemment même si c'est normal de crier "aïe, arrête!". Par contre, si on te balance le sac dans la figure en sachant que tu es derrière, la colère est nécessaire car c'est une façon de montrer que tu ne laisseras pas faire une deuxième fois.